Des habitants de la wilaya de Guelma ont évoqué, dimanche, des épisodes sanglants des massacres perpétrés le 8 mai 1945 dans les communes de Belkheir, Boumahra-Ahmed et Héliopolis par les colonialistes français contre des innocents désarmés. Une délégation des autorités locales, conduite par le secrétaire général de la wilaya, Mustapha Dahou, et comprenant des membres de la famille révolutionnaire, des élus des deux chambres du Parlement, ainsi que des élus locaux, des Scouts musulmans algériens et de nombreux citoyens, ont visité plusieurs sites, dans les trois communes citées, ayant été le théâtre d'atroces exactions. Dans le cadre de la quatrième journée du programme officiel lancé jeudi dernier pour commémorer le troisième anniversaire de la Journée nationale de la mémoire et le 78ème des massacres du 8 mai 1945, la délégation s'est notamment rendue devant le petit pont situé à l'entrée de la commune de Belkheir, ainsi que devant les berges de l'oued Seybouse, près de la gare de Boumahra-Ahmed, qui furent le théâtre d'exécutions de masse. La visite a également donné lieu à un recueillement devant les fours à chaux de sinistre mémoire, dans la commune d'Héliopolis. Ces fours, dédiés à l'origine à la fabrication de chaux, appartenaient à la ferme du colon Lavie, ont été transformés en fours crématoires. Des centaines de corps ont été enterrés en masse au lieu dit Kef el Boumba (site également visité par la délégation), pour cacher le crime. La wilaya de Guelma compte au moins 11 sites qui restent les témoins du caractère hideux et barbare des crimes commis par la horde coloniale il y a 78 ans. La dernière journée du programme officiel de commémoration sera consacrée, lundi, à la visite de plusieurs autres sites historiques, en plus de l'organisation de la marche de la mémoire qui suivra le même tracé que le mardi 8 mai 1945, aboutissant à la Place du 8- Mai, au centre de Guelma.
