La production céréalière de la saison 2009-2010 sera "en légère baisse" par rapport à la campagne précédente avec de meilleurs rendements pour le blé dur, a indiqué lundi le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. La production de céréales "sera en légère baisse, mais on s'attend à une augmentation de la production du blé dur. Pour l'orge, il y aura sûrement une diminution en terme de volume, mais on aura une année moyenne et acceptable puisque nous disposons des stocks", a expliqué le ministre en marge d'une réunion des Coopératives des céréales et des légumes secs (CCLS). M. Benaïssa a souligné, dans ce contexte que l'augmentation de la production du blé dur devrait contribuer, pour la deuxième année consécutive, à la diminution de la facture des importations des produits alimentaires. Durant la campagne agricole 2008-2009, l'Algérie a produit 61,2 millions de quintaux de céréales se répartissant entre 24 millions de qx d'orge, 24,3 millions de qx de blé dur et 11,3 millions de qx de blé tendre. Le léger recul de la production pour cette année est du, selon les responsables du secteur, aux "conditions climatiques très contrastées marquées par une insuffisance et mauvaise répartition des pluies au niveau de toutes les zones agropastorales (Tébessa, Batna, M'Sila, Laghouat...)". Cette situation a affecté particulièrement la production de l'orge, a-t-on précisé. Pour pallier à ce problème, le ministre a appelé les professionnels de la filière à généraliser l'irrigation d'appoint, une technique qui "s'impose pour faire face à une éventuelle sécheresse", a-t-il dit. "Si cette année il y a une mauvaise répartition des pluies, rien ne dit qu'on aura pas une année sèche la saison prochaine", a-t-il ajouté. M. Benaïssa a rappelé le dispositif de soutien réservé à cette opération à savoir le soutien de l'acquisition des équipements d'irrigation d'appoint à hauteur de 50% de leurs prix, le financement par crédit leasing et la disponibilité des ressources hydrauliques. Il a toutefois relevé, dans ce sens, le retard accusé par les opérateurs chargés de mettre en place ce système lancé début 2009. "Nous ne pouvons pas attendre, c'est très important parce que cela touche à la durabilité et au développement de la filière", a-t-il dit. L'objectif étant d'arriver à 500.000 hectares de superficies irriguées par cette technique à moyen terme et 1 (un) million ha d'ici 2014, contre environ 100.000 ha actuellement. L'actuelle campagne céréalière a connu également "un saut qualitatif" dans les conditions de mise en place et d'entretien des cultures, notamment en terme d'augmentation des niveaux d'utilisation des semences, engrais, désherbants et fongicides. Pour le stockage de la nouvelle récolte, l'OAIC a mobilisé des capacités de 41 millions qx. Celles-ci "sont suffisantes pour faire face à la collecte de cette année", selon l'office. Quant à la collecte, le nombre de points est passé de 471 la saison dernière à 546 cette année. Concernant le parc de machines mobilisées, le nombre de moissonneuses batteuses des CCLS a atteint 9.140 machines sans compter l'équipement dont disposent les unités de prestation de services. Selon le même bilan, le montant des crédits accordés par la BADR au titre de la campagne moissons-battages en cours a atteint 48 milliards DA. Intervenant lors de cette réunion, certains responsables de CCLS ont indiqué avoir constaté plusieurs cas de fraudes commises par des agriculteurs qui leur ont livré du blé produit localement mélangé à des céréales importées pour bénéficier des prix d'achat avantageux. Les pouvoirs publics ont maintenu jusqu'à 2014 les prix minimum garantis à la production des céréales, à raison de 4.500 DA/quintal pour le blé dur, 3.500 DA/q pour le blé tendre et 2.500 DA/q pour l'orge. S'exprimant sur ce sujet, le ministre a demandé aux directeurs des coopératives d'être vigilants et de signaler le moindre cas suspect, en soulignant qu'un dispositif de contrôle a été mis en place depuis janvier dernier. Concernant la campagne labours-semailles 2010/2011, l'OAIC a mobilisé 250.700 quintaux d'engrais, en plus d'une mobilisation prévisionnelle de 1,8 million qx de semences réglementaires. Selon le directeur général de l'Office, Nouredine Kehal, la filière s'est engagée d'ici 2014 à arriver à une production égale aux besoins nationaux en blé dur, maintenir un niveau de production stable en orge même en période de sécheresse ainsi que l'amélioration des rendements en blé tendre.
