Arris, localité montagneuse située à une soixantaine de kilomètres au sud de la ville de Batna, se remémore son passé révolutionnaire à la veille de la célébration du 57e anniversaire du 1er Novembre, date du déclenchement de la guerre de Libération nationale. A l'instar des villages du massif des Aurès, de la Kabylie et autres régions du pays, Arris compte également parmi les localités qui ont énormément contribué à la lute durant la guerre de libération. La région est connue pour ses faits d'armes et l'adhésion massive de ses hommes et femmes pour lutter en faveur du recouvrement de l'Indépendance. Toutefois, la particularité «historique» qui l'a distingue le plus c'est qu'elle a été le berceau de l'un des héros de la Révolution, Mustapha Ben Boulaïd. Arris a été aussi cette destination prise par les dirigeants de l'association Machaâl Echahid (flambeau du martyr), jeudi et vendredi derniers, pour marquer à leur manière cet évènement. Cette association a honoré quelques moudjahidines en leur remettant des cadeaux symboliques, visité la demeure de Mustapha Ben Boulaïd et procédé au lancement de la campagne d'implantation de 1,5 million d'arbres en hommage au nombre de martyrs de la Révolution tombés aux champs d'honneur. Parmi ces moudjahidine figuraient Mohamed Athamna et Madhkour Belkacem. M. Athamna, actuellement retraité de l'Armée nationale populaire (ANP), avait rejoint les rangs de la lutte de libération en 1955. Se montrant très ému par le geste de l'association, il nous a indiqué que cette distinction ne concerne pas uniquement sa personne, mais tous les combattants de la région. «A travers ce geste, j'estime que c'est toute la région d'Arris qui a été honorée pour sa contribution durant la guerre de libération nationale», a-t-il dit en soulignant que les jeunes d'aujourd'hui doivent faire leur le message de Novembre 1954 et de pérenniser ses valeurs pour l'intérêt du pays et la population. De son côté, le moudjahid Madhkour a rappelé son rôle d'agent de renseignement durant la guerre de libération. Interrogé sur sa relation avec le chef historique de la région Ben Boulaïd, il répondra qu'à l'instar de ses compagnons d'armes, il avait un respect profond pour lui. Il atteste également que c'est aussi grâce à lui qu'un important lot d'armes a été ramassé avant d'être distribué aux moudjahidine de la région. La demeure de Ben Boulaïd, située au centre-ville d'Arris, a été également visitée par la délégation accompagnant l'association et qui, sur les lieux, a rencontré Nabila Ben Boulaïd, la fille unique du martyr. La demeure de Ben Boulaïd cédée au prix symbolique Elle nous a informé que la demeure en question a été rachetée pour un montant de 3 milliards de centimes par le ministère des Moudjahidine pour en faire un musée. L'on a pu constater de visu que les travaux ont été lancés et que ceux-ci avancent lentement, nous confirment par ailleurs des habitants de la ville d'Arris. L'entame des travaux a permis en outre la découverte d'un passage souterrain situé au beau milieu de la maison. Ce passage a servi de lieu de fuite, nous dit-on, pour Ben Boulaïd et ses compagnons à chaque perquisition de la police coloniale. Nabila Ben Boulaïd atteste, quant à elle, que le prix pour lequel a été cédé la maison est symbolique. Elle se dit aussi favorable pour la restauration de la maison de son père car d'après elle c'est la seule manière de lutter contre l'oubli.
