Il est question de désamianter le site de la cimenterie amiante qui avoisine les 25 hectares et qui comprend 500 tonnes d'amiante pur et 7000 tonnes de produits finis. L'unité amiante-ciment de Meftah va fermer ses portes. Et surtout l'usine va être désamiantée, selon la directrice de l'environnement au ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, Mme Boudjemaâ. La mesure qui attendait de voir le jour malgré l'option retenue en 2003 de restreindre sont utilisation, est « le résultat de plusieurs années de lutte acharnée », précise la directrice. Il était temps de procéder à sa fermeture puisque de nombreux travailleurs, aujourd'hui décédés, ont développé des pathologies répertoriées comme étant consécutives à son inhalation prolongée. Trois principales composantes Les plus graves formes de pathologies sont cancéreuses et attaquent essentiellement les poumons. En fait, les cancers broncho-pulmonaires représentent la première cause de mortalité liée à l'amiante. Moins fréquemment, les sujets peuvent développer le mésothéliome, cancer de la plèvre ou du péritoine, qui peut apparaître 20 à 50 ans après l'inhalation des fibres. Le ministère de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme avait alors répertorié entre 1982 et 1997, pas moins de 123 maladies dues à l'amiante. Sur le seul site de Meftah, les associations parlent de plus d'une dizaine de personnes décédées des suites d'un cancer tandis que Mme Boudjemaâ parle de 3 cas vérifiés. Il est question de désamianter le site amiante-ciment qui avoisine les 25 hectares et qui comprend 500 tonnes de matière première, c'est-à-dire d'amiante pur, et 7000 tonnes de produits finis. Chaque produit fini comprend environ 12% d'amiante, rendant le produit peu toxique. Mais surtout, le produit fini étant un réseau devant finir sous terre pour l'assainissement, présente peu de danger. « Une fois mélangée à du béton ou du ciment, l'amiante ne présente plus de toxicité », précise le PDG du groupe ERCC, Bachir Yahia. Mme Boudjemaâ évoque le désamiantage de la coupole du 5 Juillet qui fut un succès. En ce qui concerne les locaux de la Sonatrach, amiantés pour calorifugeage, un programme est mis en place par l'entreprise étatique, soutient la directrice. Lafarge reprendra l'usine L'opération de désamiantage à l'usine de Meftah sera axée sur trois principales composantes ; la première consiste à décontaminer et dépolluer les équipements de production et les bâtiments administratifs de l'unité. La seconde composante vise à décontaminer le sol contenant de l'amiante par la réalisation de sondages sur une profondeur d'environ un mètre avec un maillage, le prélèvement et l'analyse des échantillons de terre tous les 50 cm et la décontamination des zones touchées. Le troisième axe du programme consistera à enlever les déchets. Ces deniers seront à la charge de l'entreprise en charge de la décontamination du site et qui, probablement, les emportera avec elle, selon la directrice de l'environnement. « Actuellement, on a lancé des appels d'offres. Il n'existe dans le monde que 11 entreprises spécialisées dans le désamiantage », ajoute Mme Boudjemaâ. Sur sa lancée, elle indique que l'usine de ciment de Mefath sera reprise par Lafarge, leader mondial des matériaux de construction, qui devrait y installer des filtres à manche, à partir du 1er septembre prochain. Concernant l'usine amiante-ciment, les quelque 475 travailleurs ont été indemnisés pour un montant de 170 milliards de centimes. Mais ce qui inquiète davantage les habitants de Meftah tourne autour des dépotoirs de déchets d'amiante. Ces dépotoirs sauvages où ont été jetés des déchets d'amiante sont à proximité d'habitations où des enfants jouent…
