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Hommages et témoignages de Nour-Eddine Khendoudi
Mohamed Hamouda Bensaï ou le savoir enfoui
Publié dans El Watan le 03 - 08 - 2008

Quelle bonne idée que de tenter de déterrer, voire dépoussiérer quelques icônes du savoir en Algérie que la proscription officielle n'a pu empêcher leurs étoiles de briller encore des années après leur disparition.
C'est cette entreprise de réhabilitation de personnages qui ont marqué leur temps, que se sont assignées les éditions Alem El Afkar sous la conduite de Nour-Eddine Khendoudi. Sous le titre générique très évocateur du reste, Hommages et Témoignages retrace, sous la plume de M. Khendoudi, les itinéraires politico- intellectuels d'une flopée de personnages qui, pour certains, n'ont pas eu forcément la gratitude qu'ils méritaient. A commencer par Mohamed Hamouda Bensaï, qui pour le commun des algériens n'est qu'un illustre inconnu. Et Pourtant ! Dans le farouche destin d'un intellectuel algérien, M. Khendoudi ramasse — c'est le cas de le dire — quelques fragments de textes sous forme d'échanges épistolaires ou encore des préfaces de livres pour restituer la grandeur intellectuelle de l'homme. C'est une tentative de soustraire ce grand monsieur, au terrible anonymat dans lequel sa mémoire baignait jusque-là. Pour ceux qui vont parcourir le petit livre de Khendoudi ce sera, sans doute, une heureuse découverte de Mohamed Hamouda Bensaï. Ce sera, également, un terrible chagrin de savoir que cet illustre inconnu en Algérie est décédé en 1998, incognito sur son lit à Batna
Un Sorbonnard mort au café… maure
Ayant vécu comme un reclus, le savant devait fatalement mourir sur la pointe des pieds dans une Algérie qui a tourné le dos à sa matière grise. Combien sont les algériens qui savent que notre regretté intellectuel fut l'ami et le disciple du prix Nobel de littérature André Gide, l'auteur de l'inoubliable Symphonie pastorale ? Pas grand monde sans doute. L'autre géant Abdelhamid Benbadis fut tout simplement son ami, tout comme le futur président du GPRA Ferhat Abbas. L'ancien élève de la medersa de Constantine que fut Mohamed Hamouda Bensaï a réussi l'exploit de plaire aussi bien aux élites nationalistes et religieuses algériennes qu'aux personnalités françaises moulées dans l'occidentalisme et le modernisme. Et oui, notre penseur a fréquenté la célèbre Sorbonne avec un certain Malek Bennabi, qui l'a élevé au rang de « maître. » Le duo, qui ne voulait pas subir la fatalité d'un monde musulman archaïque et sous-développé, apportait la contraction au grand orientaliste et néanmoins conseiller du gouvernement aux affaires des musulmans, Louis Massignon.
Bennabi-Bensaï professaient, eux, une certaine idée de l'Islam débarrassé des pesanteurs et autres scories freinant son élan mais aussi décomplexé par rapport aux valeurs portées par l'occident. C'était leur façon de soutenir que le soleil du développement pouvait se lever également de l'Orient à la lumière de l'Islam. Voilà un penseur bien parti pour faire une brillante carrière à la hauteur de son ami Bennabi. Mais, la pression du milieu colonial finit par avoir raison de la ténacité de l'homme qui dut stopper net sa thèse en raison des orientations thématiques qui ne cadraient pas avec ses idéaux. Adieu la Sorbonne et come-back à Batna. Erreur fatale… Le penseur accompli est revenu pour mourir socialement et intellectuellement. « Vous êtes savant, mais il vous manque l'art de devenir un diable ! », lui dit un jour El Ibrahimi, terriblement choqué de constater que le savant monnayait son talent devant un… café maure (ou mort) en tant qu'écrivain public. Il lui conseilla de quitter le pays. Mais désespéré, Bensaï restera là à faire ce petit boulot de survie jusqu' à ce qu'il quitte à jamais la terre des hommes. L'homme, qui était « habité des démons du savoir », comme disait de lui Bennabi, devait mourir sans que personne ne le sache. Dommage. Tel n'est heureusement pas le cas du cheikh Mohamed El Bachir El Ibrahimi à propos de qui Nour-Eddine Khendoudi n'a pas trop souffert pour réunir un aréopage de personnalités, dont le président de la république him self, pour témoigner de son génie. Dans Le précurseur, l'auteur a réuni près d'une vingtaine de textes d'hommages restituant la valeur intellectuelle du cheikh. Une initiative louable dans un pays où l'ostracisme culturel est érigé en pratique politique.


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