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Médecine alternative des pauvres ?
Sablothérapie à Biskra
Publié dans El Watan le 09 - 08 - 2008

Ces malades sont unanimes à prêter à cette pratique des vertus indéniables et ils ne comprennent pas l'attitude des pouvoirs publics. Aussi plaide-t-on pour l'ouverture d'une enquête sanitaire et l'étude de faisabilité de centres de soins agréés.
Selon des dizaines de « curistes » qui continuent d'affluer chaque été vers Biskra pour s'adonner à la sablothérapie, interdite depuis quelques années, « s'enterrer dans le sable brûlant » pour recouvrer une bonne santé est une pratique ancestrale aux multiples vertus. Consistant à être enterré dans le sable brûlant pendant 5 à 10 mn au moment où le soleil est à son zénith, et que la température frise les 50° C, puis à se mettre à l'ombre, emmitouflé dans une serviette pour que « le corps expulse ses maux à travers une forte exsudation », la sablothérapie ou « enterrement curatif », continue, en dépit de son interdiction, de se perpétuer dans la clandestinité et l'opacité la plus totale. En effet, un nombre croissant de malades, venus en majorité des villes du nord de l'Algérie et même de France, défiant les rondes régulières des gendarmes, les piqûres de scorpions, les morsures de serpents, les coups de soleil ou même une violente réaction du métabolisme nécessitant en urgence l'intervention d'un médecin, investissent les hôtels de Biskra pendant tout le temps que dure la canicule. Ces dizaines de personnes, pour la plupart des quinquagénaires et plus, se rassemblent, chaque année, pour pratiquer la sablothérapie. Elles sont persuadées que cette méthode a des effets positifs sur leur santé et les soulage de leurs maux bien plus efficacement que toute autre médication. Qu'ils soient atteints de douleurs articulaires ou dorsales, de rhumatismes, d'arthrose, de lombalgie, de varices, de tendinite, de polyarthrite et de bien d'autres maladies, que, selon eux, « la médecine moderne n'a pas réussi à combattre », ces malades sont unanimes à prêter à cette pratique des vertus indéniables et ils ne comprennent absolument pas l'attitude des pouvoirs publics. A en croire les dires de quelques « curistes » rencontrés discrètement à Aïn Bennaoui, El Hadjeb et Aïn Deba sur la route d'Oumache, des lieux où se pratiquent traditionnellement ces « enfouissements consentis et recherchés », du fait qu'il y existe d'immenses zones sablonneuses, ils auraient consulté chacun de 6 à 10 médecins, et certains d'entre eux, après avoir épuisé tout leur arsenal de remèdes et de médicaments, leur conseilleraient, sous le sceau de la confidence, d'avoir recours à cette médecine alternative, et leur indiqueraient même, à titre amical, l'endroit et les gens à contacter à Biskra.
Des témoignages poignants
Réticents et méfiants à aborder ce sujet, quelques « curistes », surpris en pleine séance d'ensevelissement autour d'une hutte précaire construite en palmes sèches au creux des dunes et pouvant abriter une quinzaine de personnes, accepteront de livrer leurs témoignages avec sincérité et bonne foi. Un homme de Cherchell, dont les mollets sont boursouflés de varices raconte : « Hormis les années où les conditions sécuritaires ne le permettaient pas et où mes souffrances ont décuplé, je viens ici depuis 21 ans. Je sais que c'est mon meilleur remède. Je me souviens d'une époque où des dizaines de personnes de toutes les régions d'Algérie, rongées par le froid et l'humidité, se rencontraient le temps d'une cure de sable chaud. Maintenant, nous devons nous cacher comme des trafiquants ou des criminels ». Un ancien maçon de 45 ans, habitant Mila, ajoutera : « J'étais atteint par une forme de rhumatisme invalidante. Je suis resté alité pendant presque un an mais depuis qu'un ami m'a fait venir à Biskra pour des bains de sable, je me sens de mieux en mieux. Je retrouve mes forces et maintenant je peux marcher et même travailler ». Un autre « curiste » de la wilaya de Chlef, arrivé avec sa femme, ses cousins, ses oncles et amis pour « s'enterrer à Biskra et repartir dans une semaine en pleine forme », déplore le manque de commodités et les conditions spartiates dans lesquelles se déroulent leur séjour à Biskra. Il note, à juste titre, que la sablothérapie pourrait constituer un axe de développement pour la région, dont bien des activités connexes, telles l'hôtellerie, la restauration, le transport, le commerce et le tourisme, pourraient tirer profit. Un autre de Médéa, âgé d'une soixantaine d'années, confiera en aparté, dans un chuchotement complice : « Pour rien au monde, je ne raterai ces séances d'enterrements annuels qui m'ont permis de soigner mon genou, de retrouver l'appétit, un moral d'acier et des aptitudes érectiles que je croyais à jamais évanouies. Sans vouloir inciter quiconque à faire entorse à la loi, j'exhorte tout un chacun à venir essayer ». Un jeune de la région, fils de fellah, arrondissant ses fins de mois en assistant les candidats aux « enterrements » explique que « le bain de sable chaud » vaut de 100 à 200 DA par personne et que « ce n'est pas plus dangereux que la circulation routière, les armes à feu ou les baignades en mer ». Les effets de la sablothérapie sont-ils éphémères, placebo et non quantifiables, ou bien cette thérapie donne-t-elle réellement des résultats probants ? Auquel cas, ne mériterait-elle pas plus d'attention et de considération de la part des autorités ? Il y va de la vie de nombreux citoyens parmi lesquels de nombreux candidats à l' « enterrement curatif », plaidant pour l'ouverture d'une enquête sanitaire et l'étude de faisabilité de centres de soins agréés.


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