Cheikha Warda et son orchestre de meddahate ont réussi un véritable coup de maître, mardi soir, en s'attirant les faveurs d'un public plutôt habitué aux rythmes endiablés des chanteurs de raï. Sidi Bel Abbès. De notre correspondant Sa voix rugueuse et crue a fait taire, graduellement, les huées d'un jeune public pour qui les meddahate (orchestre féminin traditionnel) constituent visiblement une curiosité. Pourtant, ce sont ces formations musicales qui ont insufflé une âme au raï et inspiré de nombreuses stars. Les temps ont bien changé depuis… Malgré cela, les meddahate, avec leurs chants âpres et leurs instruments traditionnels, perpétuent des traditions musicales aux confluences bédouines et citadines. Sur la scène du festival de raï de Sidi Bel Abbès, Warda & Co ont interprété de vieilles chansons du répertoire, notamment Takhti rassi ou tfout, Liah muma, avant d'enchaîner sur des airs traditionnels caractéristiques des fêtes familiales, accompagnées par l'orchestre de Hamid Dahane. « C'est une première dans un festival du raï : un un orchestre de meddahate se produit avec un orchestre de musique moderne. Sur le plan des sonorités, l'expérience est exaltante », affirme Akrour, directeur artistique du festival. Avant cheikha Warda, le chanteur et poète cheikh Bendhiba de Mostaganem avait entamé cette deuxième soirée, qui a connu un retard de 2 heures en raison d'une coupure d'électricité généralisée, selon les organisateurs. Un contretemps qui n'a pas empêché Mohamed El Abassi de gratifier le public en interprétant, tour à tour, Khalti Fatima, Manebrich li yahguerha et Jebtlek Rabi ya Khadra. Cheb Réda, sous de vifs applaudissements, a tenu en haleine le public pendant plus d'une heure et demie au terme d'un récital incluant des reprises, notamment Konek hania et Rouhou ghouloulha. La soirée s'est terminée vers 2h avec cheb Kader Japoni, un jeune chanteur en quête de reconnaissance et de célébrité.
