Chaque année, à Lourmarin, les Rencontres méditerranéennes sont consacrées à un nouvel aspect de l'œuvre d'Albert Camus. La 25e édition de ces journées camusiennes, les 10 et 11 octobre, relèvera le défi d'un thème relativement inédit « Le don de la liberté : Albert Camus et les libertaires ». 25 ans, pour les Rencontres méditerranéennes, c'est le bel âge. Tout juste la moitié des 50 ans qui nous séparent de cette année 1958 où le tout nouveau prix Nobel de littérature (octobre 1957) s'installait à demeure à Lourmarin, dans ce splendide coin du Vaucluse. C'est surtout la confirmation d'un effort didactique soutenu inlassablement ces dernières années. Après le cycle des Méditerranées d'Albert Camus : Espagne (2004), Italie (2005), Grèce (2006), Dissidences et liberté (2007), la thématique retenue pour cette édition 2008 renvoie sans nul doute au cœur de ce qui animait l'illustre romancier et philosophe : « Ce que la liberté donne, ce qu'elle exige, ce pour quoi l'homme fait don de lui-même, et ce qu'il sait faire pour manifester ce don par l'écrit et par la parole ». Pour Andrée Fosty, la tenace présidente des Rencontres, « Camus a inscrit son action dans cette quadruple perspective, sans compter ni mesurer son temps ni son engagement. En France, comme à l'étranger : après son éloignement définitif du parti communiste, avant la Seconde Guerre mondiale, il se tourne vers les libertaires espagnols (Espagne, pays des origines), italiens et grecs (Italie, Grèce, pays des accroches intellectuelles et militantes). Leur constant et commun attachement à la défense de la liberté, et des libertés, les rapprochait sans failles, et leurs écrits en témoignent ». En juillet et août, une exposition a été présentée à la bibliothèque de Lourmarin, avec la collaboration de la fille de Camus, Catherine, du Centre de documentation Albert Camus, de la bibliothèque Méjanes d'Aix-en-Provence, avec le concours de la librairie Le Monde libertaire, à Paris, et du Centre international de recherches sur l'anarchisme (CIRA Marseille). Au cours de ces deux jours de réflexion intense, on dissèquera avec des intervenants venus de plusieurs pays, les amitiés libertaires d'Albert Camus en France, particulièrement avec la revue Témoins ou ailleurs. On soulignera d'ailleurs la pertinenace d'une lecture actuelle de l'ouvrage décisif de Camus qui résumait ses penchants libertaires, L'homme révolté.
