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Printemps berbère : la première révolte
Publié dans El Watan le 05 - 10 - 2008

Huit ans avant Octobre1988, le Printemps berbère a été le premier coup de semonce populaire contre les autorités en place depuis l'indépendance. Les événements de Kabylie avaient donné un coup d'accélérateur à l'histoire en lançant le combat pour les libertés publiques et les droits de l'homme en Algérie. Les droits culturels ne viendront qu'une décennie plus tard, avec la création en 1990 du département de la langue amazighe à l'université de Tizi Ouzou, avant l'introduction de tamazight à l'école en 1995, puis dans la Constitution en 2002.
Les contrecoups politiques du Printemps berbère ébranleront très rapidement la forteresse du pouvoir. Emprisonnés, torturés, vilipendés, les animateurs du MCB ne lâcheront pas prise pendant des années. Ce sont eux qui déposeront en juin 1985 une demande d'agrément et les statuts de la Ligue algérienne pour les droits de l'Homme (LADH). Ses objectifs : « La défense des libertés fondamentales, individuelles et politiques, la dénonciation des violations des droits de l'homme, des atteintes à la liberté de pensée, d'expression, de réunion, d'association… » Le président Chadli dira alors : « Le recours à la tromperie sous le couvert des droits de l'homme n'est qu'un prétexte pour la création d'un parti politique servant les intérêts des ennemis de l'Algérie. » Quatre ans plus tard, 60 partis seront créés, au lieu d'un. Le pouvoir politique était déjà économiquement très riche, mais terriblement pauvre en matière de culture politique et un abîme le séparait de la société qui mûrissait. La cécité politique s'affichait dans l'organe central du FLN, qui annonçait en avril 1980, aux premiers jours de la révolte en Kabylie. « Depuis cap Sigli, les maillons d'une même chaîne de provocations impérialistes. » Cap Sigli était en fait un triste épisode où le pouvoir provoquait la société d'une façon éhontée et irresponsable. Il s'agissait d'un largage d'armes en décembre 1978 à cap Sigli pour faire croire à une collusion militaire entre la Kabylie et des voisins diaboliques. Le régime gérait en réalité la mort de Boumediène et la succession à la tête de l'Etat, en agitant la menace étrangère. La stratégie de diversion s'était enracinée en Algérie et sera adoptée plus tard par les groupes islamistes de sinistre réputation. Se croyant durablement installé au pouvoir ce qui, du reste, n'est toujours pas contredit, le régime n'a raté aucune occasion pour s'en prendre à la société et la pousser à l'explosion. Il aura une fixation particulière pour la Kabylie, devenue son souffre-douleur. Une simple ambiance surchauffée à la finale de la coupe d'Algérie en 1977, entre la JSK et le NAHD, en présence du président du Conseil de la révolution, avait valu au club kabyle de s'appeler, la saison suivante, Jeunesse électronique de Tizi Ouzou (JET). Une sorte de e-club avant l'heure. Une volonté cachée du régime de dématérialiser la jeunesse. Lamentable habitude des autorités de casser le thermomètre pour obtenir l'illusion d'une société qui marche au pas. En interdisant à Mouloud Mammeri, le 10 mars 1980, de parler de poésie kabyle ancienne à l'université de Tizi Ouzou, le wali de l'époque supposait à tort que le campus n'était qu'un ensemble de bâtiments vides gardés par la section de l'UNJA. Il provoquait la première et la plus vaste révolte populaire contre un système qui avait verrouillé l'Algérie depuis l'accès à l'indépendance. Le MCB est lancé pour des décennies de lutte. Les pouvoirs publics poursuivront les errements pendant de nombreuses années sans arrêter la marche inéluctable vers la consécration des libertés. Si aujourd'hui le conseil de wilaya se réunit pour discuter des projets de développement, cette instance exécutive s'est réunie le 7 septembre 1985 pour dissoudre la section de Tizi Ouzou de l'Union médicale algérienne qui soutenait Saïd Sadi, emprisonné, avec d'autres détenus. Nordine Aït Hamouda est arrêté le 5 juillet 1985 pour avoir déposé, en dehors du cadre officiel, une gerbe de fleurs sur la tombe de son père, le colonel Amirouche. De nombreux autres fils de chahid seront jetés en prison. Ferhat M'henni cumulera une douzaine d'arrestations à l'aube, devant ses enfants traumatisés. Matoub Lounès fera la jonction physique avec les événements d'octobre 1988, en recevant plusieurs balles dans un barrage de gendarmerie près de Aïn El Hammam, alors qu'il transportait des étudiants qui distribuaient une déclaration appelant au calme.

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