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Bilan du 5 octobre 1988
La désillusion après l'espoir
Publié dans El Watan le 14 - 10 - 2008

Historiens, sociologues et cinéastes se sont penchés sur les événements d'Octobre 1988 l Le bilan est à la désillusion l La parenthèse enchantée n'aura duré que deux ans l Tous les intervenants redoutent un second 5 octobre, tant la situation politique est explosive.
Paris De notre bureau
Quel bilan tirer de la révolte du 5 Octobre 1988 ? Que sommes-nous devenus ? Le FLN s'est démultiplié, plus présent que jamais. Le parti unique règne toujours, aidé par ses jumeaux. L'Algérie, à l'image de la plupart des pays arabes, s'est enfoncée dans la démocratie sans alternance. FLN un jour, FLN toujours. 200 000 morts plus tard, une décennie sanglante, le prix du pétrole qui atteint des sommets vertigineux (même si on observe une relative chute ces derniers jours), et toujours la même impasse politique.
Pis, l'on se dirige tout droit vers une révision constitutionnelle à la Ben Ali, Omar Bongo, Gnassingbé Eyadema. Un président à vie. Un 3e mandat, puis un 4e, un 5e… A l'infini et au-delà. Une table ronde a été organisée à Paris à l'initiative de Pluri-elles Algérie et du Manifeste des libertés avec le soutien de plusieurs associations, dont le Club des journalistes algériens en France (CJAF). Revenant sur le contexte de la déflagration, notre collègue Ihsène Elkadi récuse la thèse de la théorie du complot. On était en plein marasme économique, la crise pétrolière était passée par là, le système politique était dans l'impasse, tous les ingrédients étaient réunis pour une révolte sociale.
Faisant le parallèle avec le présent, Ihsène Elkadi tire la sonnette d'alarme. Toutes les conditions sont à nouveau réunies pour un autre 5 octobre. « Avec le 3e mandat, le système a recalé le film d'avant Octobre 1988. Les jeunes ne se reconnaissent plus dans le système. Le recrutement dans les maquis a repris de plus belle, chose incroyable il y a cinq ans. Le Parlement est plus faible qu'en 1988, il ne vote même plus la loi de finances ! Ces verrouillages ne peuvent être dépassés que par une explosion sociale. Les Algériens ne demandent plus une augmentation de salaire mais une redistribution de la rente pétrolière, revendication à laquelle le pouvoir n'a pas de réponse. »
Nourdine Saadi, juriste et l'un des fondateurs du Comité national contre la torture, réfute de son côté l'aspect instantané du soulèvement populaire. Il en veut pour preuves le discours du 20 septembre du président Chadli Bendjedid qui appelait le peuple à se révolter avant de siffler la fin de la récréation le 10 octobre. Il rappelle aussi que des militants communistes ont été arrêtés et torturés les 3 et 4 octobre pour des événements qui allaient survenir ! Pour lui, c'est avant tout un ras-le-bol général et les événements ont dépassé les prévisions des apprentis sorciers manipulateurs. Dans son intervention, il a mis surtout l'accent sur l'échec du Comité contre la torture qui n'a pas su se muer en défenseur des droits de l'homme.
« A partir de 1992, nous n'avions pas su dépasser nos clivages idéologiques. Quand la torture a touché les islamistes, même s'ils étaient là pour nous éradiquer, le Comité s'est effrité. Il était né pour lutter contre le pouvoir et il n'a pas su gérer cette transition. » Côté émotion, le documentaire de Merzak Allouache, tourné notamment à Alger durant les événements, est poignant. Caméra sur l'épaule, le documentariste, avec un Abdou B. en pleine forme, est allé recueillir les témoignages des torturés et les réactions des intellectuels. De forts moments.
En plus de la nostalgie, on voit surtout à l'écran les errements de la gauche qui n'arrive pas à saisir l'importance du moment, elle est horrifiée par la torture, mais ne songe nullement à réclamer la démocratie. On regarde avec étonnement Kamel Belkacem et Rachid Boudjedra tenir des discours ahurissants. Le premier défendant un FLN discrédité et le second un discours nationaliste chauvin. Mais ce qui marque le plus est l'absence de l'autre Algérie, des deux autres Algérie. Celle du FLN parti-Etat mais aussi celle de Abassi Madani et de Ali Benhadj. Ce sont pourtant eux qui ont récupéré le soulèvement d'Octobre. Ironie de l'histoire.


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