S'il y a une commune qui risque de se voir un jour envahir par les eaux dans la wilaya de Boumerdès c'est bien celle des Issers. Compte tenu de sa situation géographique et son emplacement, la ville des Issers, cette municipalité de l'est de la wilaya de Boumerdès vit de nos jours sous une réelle menace des eaux pluviales. Cloîtrées entre deux oueds, (Isser et Djemâa), les populations habitant au chef-lieu et au niveau des zones inondables ne sont pas mises à l'abri d'éventuels débordements. Les leçons et les exemples des crues vécues par le passé, notamment celles de 1973, de 2002 et la furie de l'oued Isser de l'année précédente sont loin d'être retenues par les autorités censées protéger la population de ce genre de risques. A défaut de mettre les bouchées doubles pour épargner le risque d'inondation qui plane sur la ville, les responsables locaux font preuve d'inertie en la matière. Faute d'entretien, les avaloirs et les caniveaux du chef-lieu se sont avérés inaptes pour la rétention des grandes quantités d'eau qui s'abattent sur la région en période hivernale. Les artères et les ruelles submergent à la moindre averse, rendant la circulation piétonne et automobile plus difficile. Le réseau de drainage des eaux de pluie présente d'énormes défaillances et ne répond nullement aux normes requises. Obstrué à plusieurs endroits, celui-ci ne retient plus les eaux qui proviennent des hauteurs d'Isser-ville qui charrient avec elles la gadoue et divers objets. Pis, la conduite principale du réseau d'assainissement passe sous le CEM jouxtant le siège de la daïra, ce qui complique la possibilité d'intervention et son réaménagement à l'avenir. « Le souvenir d'un responsable de l'ex-assemblée dégageant des eaux de devant la cité des 48 Logements reste édifiant d'une gestion approximative de la situation ». Face à cette situation, la crainte d'un scénario similaire à celui qui a frappé quelques villes de l'Ouest et du Sud du pays est constamment présent dans les esprits. Exposés aux risques d'inondations, les résidents de la cité des 104 Logements, 48 et ceux de 84 Logements tirent la sonnette d'alarme et réclament l'aménagement de leur cité et l'entretien du réseau d'évacuation. Ceux habitant la cité Chaâbani et autres quartiers résidentiels du côté ouest de la ville alertent quant à eux contre d'éventuels risques de débordement de l'oued Isser. Mais, à ce jour aucune stratégie n'est mise en œuvre pour la rénovation ou l'entretien des stations de relevage des eaux de pluie et des oueds.