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Les assassins de la mémoire
Publié dans El Watan le 25 - 11 - 2008

Dans son allocution du 11 novembre 2008 à l'occasion de la commémoration de l'Armistice du Il novembre 1918, le président français, pour la première fois dans l'histoire, a eu quelques mots de compassion pour ceux qui ont trahi ou refusé de combattre.
« Ils ne faut pas oublier qu'ils sont Français », disait-il en substance et d'ajouter : « Il faut se garder aussi de les juger et comprendre les circonstances dans lesquelles ils vivaient. » Emouvante plaidoirie des circonstances atténuantes à ceux qui, dans des moments cruels, ont suivi le camp ennemi ou refusé de soutenir leurs frères. Il est vrai que les guerres sont dures, mais il est aussi vrai qu'elles sont dures pour tout le monde.
Sarkozy ne fait pas dans la nuance entre la complaisance ou la tolérance de l'occupation que les plus irréductibles appellent « trahison passive » et ceux qui ont trahi activement en endossant l'uniforme ennemi et en exécutant ses basses besognes en abjects sous-traitants. A Alger, il y a quelques mois, Nicolas Sarkozy déclara que la France ne présentera aucune excuse pour les crimes coloniaux, chacun doit assumer son histoire et son passé même les criminels de guerre qui sont plus lâches que les criminels de paix. Pathétique et touchante mansuétude et solidarité que Sarkozy distribue avec générosité et équité entre les criminels et les traîtres, mais ne fait signe ni de compassion ni de respect ou vénération pour les résistants et les héros.
En remettant sur un pied d'égalité morale les combattants pour la liberté et les complices des bourreaux et des assassins, Sarko verse vers un nivellement, par le bas, des dignités. La mémoire d'un héros ne vaut pas celle d'un traître. L'histoire et la mémoire hiérarchisent les hommes et les événements. L'égalitarisme des dignités et des mémoires est la plus grande insulte et la plus grande iniquité à la bravoure et au courage. Un résistant vaut mieux qu'un collabo, c'est la moindre des justices qu'on rend au courage et au sacrifice. Il faut inscrire le discours du 11 novembre 2008 de Nicolas Sarkozy dans la continuité de celui prononcé au mois de mai à Alger et au lendemain duquel où il réserva, en France, un accueil aux harkis.
En politique, les agendas ne connaissent ni le hasard, ni la coïncidence, ni encore l'anodin
Disons un petit mot pour ceux à qui Sarko a rendu un hommage après avoir refusé des excuses aux victimes des crimes coloniaux : Il y a deux catégories de harkis :
ceux qui ont agi activement et plus cruellement, pour le compte de l'ennemi, contre les leurs et ceux coupables seulement d'un manque de courage. A cette dernière catégorie et à elle seulement, le pardon est possible. Cela pour les harkis en Algérie, la France, quant à elle, peut les anoblir et les sacrer de la légion d'honneur. Dommage que Sarkosy n'a eu aucun mot de compassion pour les résistants algériens, martyrs et vivants. Curieuse mémoire sélective de Sarkozy qui prend un puéril plaisir à glorifier et célébrer ceux qui ont trahi. Paradoxal et révélateur ce respect différentiel et sélectif des mémoires.
Nous l'avons déjà dit (dans un article publié dans El Watan) en réaction au discours d'Alger et qui touche l'histoire franco-algérienne où Sarkozy insulta les mémoires algériennes en excluant des excuses françaises.
Aucun de ces prédécesseurs n'avait osé autant de clarté. Nous le réitérons maintenant à l'occasion de cet événement franco-français où aucun président français auparavant n'a osé autant de révisionnisme. Répétons-le : seul(e)s ceux et celles qui n'ont pas résisté ne respectent pas la résistance. Les résistants sont, quelque part, leur mauvaise conscience.
La loi du 23 février est une parfaite illustration d'un révisionnisme sournois, elle n'est que la forme juridique de forfaitures morales .
La glorification du colonialisme a son revers : la culpabilisation, la diabolisation et la criminalisation des résistances et des guerres de libération. Ce sont-là deux convictions concomitantes, l'une ne va pas et ne va jamais sans l'autre. Les révisionnismes sont dans l'air du temps, ils emmènent tout droit vers les glorifications des trahisons et les culpabilisations des résistances.
Les décolonisations ne sont ni complétés ni parfaites
Les anciens colonisateurs laissent toujours leurs relais pour accomplir leurs sales besognes. Ils défendent leurs intérêts matériels et moraux et sont rétribués en retour. Ils réalisent et exécutent en leur lieu et place, ils ne reçoivent même pas de mandats ou de doléances comme les bons serviteurs, ils devinent et devancent les désirs et surenchérissent. Ces relais sont distillés d'une façon sournoise dans les milieux agissants et efficaces, ils agissent par multiples procédés et traquent les défenseurs de la mémoire. Ils ont le complexe du colonisé, s'ébahissent devant tout ce qui vient du colonisateur et ne manifestent aucun égard pour ce qui peut faire la dignité nationale. Ils vantent et louent les moindres performances de ce qui vient de l'ex-occupant et réduisent et attaquent ce qui peut faire la fierté du pays.Ils ont une haine ineffable, parce que honteuse, des marques indélébiles de la résistance, ils n'aiment pas les réminiscences de la mémoire. Ils font une guerre sournoise aux symboles de la révolte, car ils sont le miroir de leur passivité, au mieux, de leur trahison, au pire.
Des pulsions inconscientes les poussent à l'hostilité contre tout ce qui leur rappelle leur déficit de courage. Ils font une guerre sournoise au passé, un passé qui est le miroir insupportable de leur passivité, leur complicité, leur passivité complice, à la limite ou abords de la trahison et de la collaboration. Les pulsions de ce complexe sont subliminales et imperceptibles, elles les poussent à une guerre sournoise dont ils ne perçoivent même pas les ressorts et motivations inconscientes.
Les réminiscences de la mémoire leur rappellent et infligent le sentiment douloureux d'être passés à côté d'une si bonne et si grande cause, elle leur rappellent leur cruelle indigence en mobiles de fierté. A tous les assassins de la mémoire qui agissent sous de multiples formes : « La mémoire est immortelle. »


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