En réinvitant les archs à reprendre le dialogue autour de la mise en œuvre de la plateforme d'El Kseur, le chef du gouvernement relance une structure qui a cédé le pas devant des développements qui ont fini par tempérer les ardeurs de ses animateurs. Un déclin amorcé au lendemain de la dernière présidentielle qui, à la faveur de la reconstitution de la carte politique du pays, a dicté à des archs dépités par le coup de force du pouvoir, qui a validé des élections « empêchées », un recul qui a duré. La tenue, malgré tout, du scrutin dans certaines régions de Kabylie a fait douter beaucoup d'observateurs sur le poids réel des archs et leur capacité à drainer encore les foules. Le dernier conclave de la coordination intercommunale de Béjaïa (CICB) tenu au village Xantina à Amizour, il y a moins d'un mois, a fait s'exclamer des observateurs surpris de « revoir de nouveau les archs ». La rencontre qui n'a pas dérogé à la tradition des conclaves mouvementés, a souligné le fait que la structure intercommunale des archs est « en mauvaise posture ». Outre l'appel au mot d'ordre de grève générale lancé pour Yennayer, elle devait s'enliser dans la recherche d'un consensus autour de la demande de réintégration de deux animateurs qui reviennent d'une condamnation à la prison, consommée pour une affaire de droit commun. « C'est l'affaissement moral », nous confie l'un des conclavistes de Xantina et aussi membre de la délégation présente à la table du dialogue avec le chef de gouvernement en janvier 2004. Les très espacés rendez-vous programmés au sein des archs se limitaient à émettre des signes de survie à travers des déclarations affirmant, à ceux nombreux qui doutent de la bonne santé du mouvement, la fidélité de celui-ci à ses engagements et à une cause qu'il dit ne pas déserter « par fidélité au sacrifice des martyrs du printemps noir ». L'appel d'Ouyahia « est une bonne chose » pour les animateurs les plus en vue de la CICB, en ce sens qu'il intervient en ce moment précis et particulier, une année après l'échec du dialogue et à la veille de Yennayer, mais aussi parce que permettant de croire à l'existence d'une proposition de satisfaire le point 8 de la plateforme d'El Kseur qui exige la « satisfaction de la revendication amazighe dans toutes ses dimensions, sans référendum et sans conditions (...) ».
