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Réponse au philosophe et journaliste de guerre Bernard-Henri Lévy
Publié dans El Watan le 25 - 01 - 2009

Monsieur Bernard-Henri Lévy, vous êtes un philosophe et un écrivain reconnu et de talent. J'ai lu récemment votre livre très intéressant sur Baudelaire et votre notoriété vous ouvre bien grand toutes les voies de la presse écrite et télévisuelle.
Mais, hélas, vous n'êtes pas un journaliste d'investigation comme Albert Londres, un grand reporter comme Joseph Kessel, ni un journaliste de guerre, ceux-là laissent parfois leur peau sur le théâtre des conflits ou se font virer aussi par leurs journaux. Vous avez certes couvert la guerre en Bosnie et récemment le conflit en Géorgie, mais de sérieux journalistes ont prouvé comment vous avez truqué vos reportages, comment vous vous êtes planqué pour vous épargner le crachat de la mitraille. On peut penser que vous auriez couvert la Seconde Guerre mondiale depuis Londres ou New York ou de quelque île du Pacifique. Puisque toutes les voies de la presse, bien que vous ne soyez en rien journaliste, vous sont ouvertes car vous avez un carnet d'adresses épais comme un Gaffiot, vous nous faites donc un article sur le conflit au Proche-Orient depuis votre appartement parisien cossu, ce qui relativise vos propos et la pertinence de vos informations. J'utiliserai pour les reprendre un à un l'acronyme BHL à ne pas confondre avec BHV car, au Bazar de l'Hôtel de Ville, on trouve des articles de qualité. Vous dites en préambule ne pas être un expert militaire ni vouloir distinguer les bons des mauvais morts ; alors votre article est déjà terminéVous ne savez rien. Pourquoi aller plus loin ? Il s'agit d'une guerre Monsieur BHL, avec des morts que l'on doit identifier. Mais vous vous êtes cru obligé de continuer votre article, non pour analyser ce conflit, mais pour faire de la propagande sioniste en période de guerre ; or, il y a assez de personnes en Israël pour cette tâche, une foultitude de Goebbels, qui s'expriment mieux que vous sur le sujet. Mais je vais continuer mon analyse de texte, point par point.
1- Vous décrivez Israël, pays vivant sous un déluge de bombes, comme le fut Dresde, et ce depuis des années, vilipendé par le monde entier. Par quels pays, par quels actes concrets de quel gouvernement ou organisation internationale Israël est-il vilipendé ? La république de la Barbade, peut-être. Vous trouvez remarquable la retenue d'Israël. Effectivement, Tsahal fait dans la dentelle, les faits prouvent sa délicatesse, et a toujours fait dans la dentelle depuis 60 ans, chacun le sait !
2- Vous décrivez ensuite le cauchemar que vivent les Israéliens, les caves, les abris, encore Dresde, tout cela pour expliquer que malgré tout, il y ait si peu de morts côté israélien. Ce n'est pas de votre faute si chaque famille palestinienne ne dispose pas d'un abri antiatomique dans cette guerre. Et je vous rappelle qu'à l'heure actuelle, la guerre a lieu sur la Bande de Ghaza et non en Israël. Mais certes, Israël est, ces derniers jours plus précisément, un Etat martyr. Question martyrologie juive, on vous sait intarissable.
3- Vient ensuite l'inévitable argument, très prévisible, du recours par le Hamas aux boucliers humains, femmes, enfants et vieillards, argument vieux comme le monde, du moins depuis que les batailles ne se livrent plus sur une vaste plaine comme à Azincourt ou au temps des guerres napoléoniennes ou sur un front où l'on se déchiquète joyeusement comme pendant la Première Guerre mondiale, tandis que « l'arrière » même sans moral était préservé. Vous avez raison, Monsieur BHL, tout cela est répugnant qu'on ne puisse plus s'entretuer entre militaires.
4- Mais rien ne vous arrête, Monsieur BHL, vous avez du coffre. A propos de pertes humaines, les Palestiniens sont coupables de « crimes de guerre » contre Israël, alors qu'au pire Israël est responsable de « dommages collatéraux ». Fallait oser l'écrire. Vous l'avez fait.
5- Et vous poursuivez, ce qui est loin d'être un argumentaire, dans le cocasse. Ainsi, Tsahal téléphone à ses futures victimes pour qu'elles se mettent à l'abri, où ? On ne sait pas encore, dans les synagogues palestiniennes. Tout cela pour faire propre, pour faire dans la « frappe chirurgicale » où le mot « chirurgicale », donc médical, efface le mot « frappe » et ces appels téléphoniques amicaux soulignent la politesse de Tsahal dans le genre : « Tirez les premiers, messieurs les Anglais ! », très vieux siècle, élégant et courtois ! De plus, dans un hypothétique et improbable procès fait à Israël pour d'improbables crimes de guerre, les faits pourront être requalifiés en « homicides involontaires sans intention de donner la mort ». Très fort Monsieur BHL, très, très fort.
6- Vous humanisez ensuite le conflit en niant l'isolement humanitaire du peuple palestinien. Je vous demande seulement d'interroger la Croix-Rouge et le Croissant-Rouge pour vérifier ces immenses corridors humanitaires qu'a mis en place Israël quand Tsahal ne bombarde pas les convois humanitaires. Un simple coup de téléphone et vous saurez. Quant aux soins apportés aux victimes par les hôpitaux israéliens, que vous mentionnez cela, mérite-t-il un prix Nobel de la Paix ? C'est écrit dans le code de déontologie médicale, le serment d'Hippocrate, que doit respecter chaque médecin. Voilà votre couverture des événements et vous concluez que « les pires ennemis des Palestiniens sont les dirigeants extrémistes du Hamas ». Vous avez raison car les enfants morts comme les autres victimes de ce conflit ne font pas beaucoup de commentaires ni de procès à leurs assassins et se moquent de les identifier. Et si vous parlez de passions recuites, l'argument aussi est recuit. Il s'agit probablement de suicide collectif façon Temple du Soleil ou de guerre civile intérieure en Palestine. Vous concluez que « le sinistre Khaled Mechaal exhorte sa « nation » à offrir le sang d'autres martyrs depuis sa planque confortable de Damas », de même que le sinistre général de Gaulle a exhorté son pays à la résistance depuis sa planque confortable de Londres. Soit dit en passant pour des motifs identiques. Et par vos guillemets sur le mot nation, vous semblez dénier à la Palestine cet attribut. Pardonnez-moi, il me faudrait discuter avec un philosophe sur ce qui fonde une nation, cela élèverait le débat, peut-être en connaissez vous un ?
Vous terminez en blâmant fermement quiconque refuse l'existence de l'entité sioniste, à une autre époque on eût dit : « Deutschland über alles », faute de quoi vous vous proposez avec gentillesse et altruisme de « libérer les Palestiniens » de ces nihilistes, à la haine folle, à la sombre emprise, le Hamas, assassins de leur propre peuple et du peuple israélien. Vous vous sentez une âme de Libertador du peuple palestinien, vous devriez suivre l'actualité car cette libération a déjà commencé. Monsieur Bernard-Henri Lévy, ce texte, que vous avez dû écrire en 15 mn, entre deux thés au Café de Flore, n'est pas un texte philosophique ni un texte littéraire, ni un article journalistique, vous le savez, c'est un torchon tel qu'il m'a fallu tremper trois fois mon magazine Le Point dans l'eau de Javel. Mais un texte au style si pauvre, au contenu si maigre, si médiocre, si partial, si peu documenté appelle deux questions. La première est comment le magazine Le Point peut-il accepter un tel bloc-notes, qui eût valu le licenciement du moindre pigiste de la gazette du Berry, si elle existe ? Ou bien votre seul nom, comme celui d'autres intellectuels français, fait référence, ou bien le magazine Le Point partage vos vues, vos intentions propagandistes et alors la médiocrité de votre texte ne l'incommode pas d'un point de vue journalistique et déontologique. La deuxième question est la suivante : vous êtes juif, vous êtes sioniste mais aussi philosophe. Comment votre judéité, bouclier psychologique, et votre sionisme militant peuvent-ils, à ce point, annihiler le philosophe que vous êtes, au mépris de la philosophie, sa démarche critique, notamment de la morale, couronnement de toute philosophie, et vous transformer pas même en un Goebbels de seconde classe ? L'Etat d'Israël a mieux que vous pour çà, mais en simple SS-Oberschütze, vérifiez de quoi il s'agit, devisant devant quelques pintes de Bier vom Fass. Je constate avec effroi que vous êtes, à travers vos propos, non seulement le bonimenteur et la honte d'une approche philosophique, respectable et construite de la vie, mais aussi la scélératesse et la honte de la communauté juive et de ses valeurs pour qui j'avais une certaine admiration à travers la pensée de personnalités juives à l'humanisme et à l'intelligence immenses et indiscutables.


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