La wilaya de Chlef a consommé trois walis en l'espace de deux ans. Le dernier en poste depuis juillet 2017, en l'occurrence Abdellah Benmansour, a été limogé jeudi suite au mouvement opéré dans ce corps par le président de la République. Il a été remplacé par le wali délégué de Dar El Beïda, Mostefa Saddek, qui occupait cette fonction depuis juillet 2017. En fait, la décision de fin de fonctions de l'ex-wali de Chlef était pour le moins attendue au vu de la situation catastrophique dans laquelle se trouve cette wilaya de 1 200 000 habitants. Le taux de chômage galopant, la pénurie d'eau dans certaines localités malgré la mise en service d'une station de dessalement d'eau de mer, le manque criant de passages et de voies d'évitement au niveau des zones urbaines encombrées, l'absence d'investissements productifs et dans les secteurs du tourisme et de l'agriculture, pour ne citer que ceux-là, tout cela constitue des préoccupations majeures pour les citoyens et les opérateurs locaux, qui, malheureusement, n'ont pas figuré au centre des priorités de l'exécutif de la wilaya. Les exemples de projets bloqués ou accusant des retards considérables sont légion. Nous citerons, à titre indicatif, la nouvelle cimenterie publique de deux millions de tonnes, qui devait être réceptionnée en juin dernier, les deux zones industrielles attendant leur réalisation depuis une année, les trois zones d'expansion touristique du littoral butant sur l'absence d'aménagement ou encore la plaine agricole de Yessria dont une superficie de 1500 hectares attend toujours d'être mise en concession, conformément aux directives du ministère de l'Agriculture. Ces investissements pour lesquels l'Etat a débloqué des sommes faramineuses auraient pu permettre à la wilaya d'amorcer son décollage économique et de créer des centaines d'emplois directs et indirects. La liste des projets qui s'enlisent dans des retards interminables est longue, à l'image du centre anticancer, du nouvel hôpital de Aïn Merane et de la première section de 22 km de la pénétrante Chlef-Ténès. Il en est de même pour le programme de logements AADL, dont la première tranche de 2000 unités n'a toujours pas été livrée, malgré le dépassement du délai de réalisation fixé à 20 mois à partir de septembre 2015 ! En dépit de la dégradation continue de la situation socioéconomique de la wilaya, le wali s'est contenté de minimiser les dégâts, n'hésitant pas à encenser ses directeurs de l'exécutif, dont les plus défaillants, et ce, sous les … applaudissements de ces derniers ! Mais la vérité finit toujours par être découverte, et c'était lors de la récente visite du ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Hattab. Ce dernier a pu constater de visu la situation scandaleuse des projets réalisés dans ce secteur, comme le centre de regroupement sportif dont le sous-sol est envahi par les eaux d'une source, faute de drainage.