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Bataille de Tinsaouine (Yakourène) en 1959 : Le jour où deux sœurs sauvèrent un moudjahid
Publié dans El Watan le 17 - 10 - 2018

En 1959, Ouardia et Ferroudja Dahmane, deux sœurs originaires du village Tahnacht, dans la commune de Yakouren (daïra d'Azazga), à 50 km au nord-est de Tizi Ouzou, avaient respectivement 19 et 14 ans.
Aujourd'hui, elles sont âgées de 79 et 72 ans et sont épouses respectivement de l'ancien moudjahid, Seddiki Ali Ouchikh, et de Moghrani Amar, maquisard lui aussi et membre de
l'ONM de Yakouren.
Lors de l'opération Jumelles du général Maurice Challe, menée dans le but de décimer les moudjahidine de la Wilaya III, les habitants du village Tahnacht, dont est originaire la famille de ces deux moussebilate, ont été déplacés de force à Tinsaouine, localité voisine, pour permettre à l'armée française d'isoler les combattants de l'ALN de la population et d'exercer une pression sur les combattants pour l'indépendance. En cette année 1959, un accrochage eut lieu, de nuit, à l'entrée de Tinsaouine, tout près d'Akfadou. Ces deux anciennes moussebilate ont bien voulu narrer l'histoire de l'embuscade montée, ce jour-là, par l'armée française, contre un groupe de moudjahidine, à leur tête, Si Mohand Ouali Sarni (aujourd'hui 80 ans), originaire de Tinkicht (Azazga), lequel y sera gravement blessé.
Elles nous racontent comment l'accrochage avait eu lieu, un ou deux mois après l'évacuation de Tahnacht à Tinsaouine. «Ce jour-là, ce moudjahid était venu avec son groupe à la maison de Hadj Hand pour demander à préparer un peu de nourriture à ses compagnons. Or, pendant ce temps, l'armée française encerclait toute la zone. L'accrochage éclata.
Le lendemain, Ferroudja Hadj Hand est venue nous informer que les rafales de la nuit dernière avaient touché gravement un moudjahid, qu'elle avait retrouvé devant chez elle, ensanglanté, à terre et souffrant, mais vivant. Je suis partie sur les lieux et j'ai trouvé les villageois regroupés, femmes et hommes, alors que le blessé gémissait sourdement de douleurs. J'intervins pour dire qu'il fallait que nous fassions quelque chose pour sauver ce frère».
Elle poursuit : «Le blessé portait son arme et ses cartouchières sous son burnous gorgé de sang et de la pluie tombée la veille. Il me dit : ‘‘S'il te plaît ma sœur, si tu peux me traîner juste vers cette colline et m'y laisser''.» Je me suis dite alors intérieurement : «Le salut de ce frère est entre mes mains. C'est ainsi que je lui ai juré de le transporter jusqu'à l'endroit où il me dira de le laisser.
Avec ma sœur Ferroudja, nous lui avions garroté le pied broyé à l'aide de mon châle. J'ai demandé ensuite à ce qu'on m'aide à le prendre sur mon dos tout en tenant son arme. Ma sœur ayant pris les chargeurs et les cartouchières, ainsi que le burnous, trempé et lourd, nous nous mîmes en route. Mes pieds s'enfonçaient dans la boue.
Je l'ai pris jusqu'à une colline ayant un couvert végétal. Du camp militaire qui dominait, on pouvait facilement nous voir à l'aide de jumelles. Je marchais, et soudain ma mère (Tassadit Abib, moussebila elle aussi) arriva avec son troupeau de chèvres, accompagnée de ma fillette de 4 ans. Elle fera passer ses chèvres autour de moi et de mon blessé, ainsi que de ma jeune sœur à mes côtés. Nous atteignîmes un bosquet couvert de chênes-lièges. Epuisée, on m'aida à déposer le blessé. Le temps de nous reposer, j'ai dit à ma sœur d'aller rapidement à la maison pour faire bouillir du lait, ramener du café et de quoi sustenter notre frère. Nous avons alors tenté de transporter le blessé à quatre dans le burnous, mais impossible.
Gémissant de douleur, ce frère me pria encore de le reprendre, me signifiant que j'étais la seule, de par ma corpulence, qui pouvait supporter son poids. Les filles et ma mère m'ont aidée encore à le reprendre et je continuais à marcher. Nous l'avions emmené jusqu'à l'endroit où il nous dit de le laisser.
Nous lui avions remis son arme, ses munitions et son burnous. Il nous chargea ensuite d'informer, dès notre arrivée au village, les moudjahidine pour venir l'emmener.
Et depuis, je n'en ai plus entendu parler, jusqu'au jour où mon frère Ali, moudjahid, nous a dit qu'il avait retrouvé à l'infirmerie du maquis ce combattant blessé à Tinsaouine et qu'il s'agissait de Si Mohand Ouali Sarni, de Cheurfa n-Bahloul, en compagnie d'un autre blessé, Saïd Ou-Mohand, d'Aït Aïssi», affirme encore Ouardia Dahmane. A propos de l'hommage organisé en avril dernier au village Tinkicht en l'honneur de Si Mohand Ouali Sarni, «son» ancien blessé, Mme Seddiki nous dira que si elle était au courant, elle n'aurait «pas raté l'événement pour revoir, après presque 60 ans, ce frère maquisard dont je garde des souvenirs vivaces de courage et de résistance.
Et j'espère vraiment pouvoir revoir un jour ce frère pour lequel je n'avais pas hésité, devant beaucoup de villageois, à risquer ma vie, celle de ma mère, de ma sœur et de ma fille».


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