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Une pièce d'un réalisme hallucinant
Théâtre : Harraga
Publié dans El Watan le 01 - 02 - 2009

Un divan pour tout ameublement, servant de lit. Le décor est planté pour une action dramatique de plus d'une heure.
Une action qui ne connaît pas de temps mort et qui tient en haleine le spectateur qui va de surprise en surprise. Satire sociale, elle est dirigée surtout contre les employeurs malhonnêtes qui ne payent pas leurs employés, contre le chômage, contre les jeunes qui se laissent prendre au mirage de cieux plus cléments, contre un système politique qui ne prend pas en charge ce potentiel humain inemployé et qui ne demande qu'à mouiller le maillot. Mais dans cet univers kafkaïen, le jeune Slimane, ballotté entre ses illusions et la dure réalité des lieux où il est transporté brutalement, une voix s'élève, celle de sa conscience. Elle est un soutien moral, au sens large contre les tentations qui guettent une jeunesse désœuvrée et livrée à elle-même. Elle ponctue le drame de bout en bout, sans rien enlever à son intensité émotionnelle et à sa profondeur psychologique. Rempart contre les vices de la paresse, contre l'attrait des paradis artificiels et illusoires que créent les alcools et les drogues, contre le désespoir qui pointe du nez dès que ça va mal quelque part, la voix se fait entendre pour montrer la voie à suivre, suggérer la conduite à tenir, sans jamais être moralisatrice, car elle est le regard de la conscience qui se borne à observer lucidement et mettre en garde contre les dangers qui rodent. Slimane, le jeune peintre de son état, n'est pas révolté. Il l'écoute attentivement, au contraire dans les moments de désarroi qu'il traverse. C'est un jeune qui ne manque pas de bon sens, même si ses rêves d'une vie meilleure l'entraîneront un jour de l'Algérie en Turquie, puis jusqu'en Inde. Son éducation a fait de lui un être bon qui n'hésite pas à se dresser contre un groupe de voyous en train de violenter une jeune fille. Qu'y pouvait-il si tout son être se révulse à la vue des injustices dont nul ne peut se targuer d'être à l'abri dans un monde lui-même fondamentalement injuste ? Sa conscience qui s'appuie sur cette base solide qui constitue le fond de la personnalité du jeune homme n'a pas de peine à se faire entendre même si la discussion est parfois un peu âpre.
La voix qui plaide pour un comportement plus sage et plus digne a toujours le dernier mot. Il ne reste au jeune peintre qu'à se plier devant la douce dictature de cette seule maîtresse qui ne lui a jamais menti, ou trahi, dans l'univers Kafkaïen qui est le sien, qui est celui de tous les jeunes. C'est en cela que Slimane est différent des autres, et c'est ce qui fait sa force et son originalité. C'est pourquoi, on n'est pas étonné qu'après avoir jeté sa salopette, son pot de peinture et son échelle, pour se lancer dans une aventure qui le mènera jusqu'au bout du monde, il foule de nouveau le pied sur le sol du pays natal avec un respect touchant. La pièce, présentée dernièrement, à la maison de jeunes de Aïn Bessem, par l'association des activités de jeunes, a eu un immense succès dans une salle archicomble. Le sujet qu'elle traite est d'une brûlante actualité : l'émigration clandestine. Les scènes qu'elle met en jeu, d'un réalisme hallucinant, notamment celle où l'on voit le jeune Slimane ramant péniblement en direction de l'Inde au milieu des flots noirs d'une mer déchaînée, sont rigoureusement construites : Slimane qui après avoir travaillé comme peintre en bâtiment va s'essayer à la pèche à la ligne en mer, avant de se décider finalement à appareiller vers d'autres horizons. La même embarcation qui a servi à l'activité halieutique, va lui permettre d'atteindre les rivages de la Turquie, puis ceux de l'Inde, chaque fois avec de nouveaux gros risques. Le passage à tabac par les trois voyous, qui maltraitaient la jeune fille qui lui rit au nez pour sa naïveté avant de s'éclipser avec ses agresseurs, est aussi bête que le passage à tabac par la police qui le ramassent dans la rue sans papiers, mourant de faim et de froid. Mais tout compte fait, ils sont nécessaires pour illustrer la dure réalité vécue par les jeunes qui s'exposent hâtivement à toutes sortes de dangers. La moralité, car on a compris que la pièce, mettant en scène un seul personnage, est un long monologue, et qu'il fait bon vivre dans une Algérie libre et indépendante. A charge pour ceux qui en tiennent les reines de s'occuper des problèmes de la jeunesse dont on ne peut s'assurer fidèlement l'attachement au pays qu'en lui fournissant de l'emploi.


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