Mercredi, aussitôt voté le budget primitif (BP) de wilaya pour 2019, les 14 élus du RND, FNA et FBG ont quitté la session de l'APW. Ils ont déclaré n'être pas concernés par le débat sur les quatre autres questions à l'ordre du jour de la session, expliquant avoir fait acte de présence pour ne pas bloquer l'adoption du BP. Tour à tour, trois des représentants des partis contestataires ont pris la parole pour dénoncer «leur marginalisation» au sein des organes de l'assemblée, n'y étant pas représentés au prorata du nombre de leurs élus, et de ne pas être associés aux débats internes sur les questions abordées à chaque session. Ils reprochent au P/APW de n'avoir pas répondu, depuis deux semaines, à une correspondance l'interpellant sur ces questions. L'intervenant du RND a lu un communiqué soulignant que son parti, «allié stratégique principal au niveau national du FLN», est traité localement par ce dernier à l'opposé de cette réalité : «Comment alors s'entendre au sein de la permanence politique («moudawana») à instituer autour du soutien au 5e mandat présidentiel ?» Quant aux deux intervenants du FNA et du FBG, ils ont jugé avec véhémence la réponse du P/APW suite à l'intervention de leur collègue du RND. Leurs propos, marqués par la défiance, ont versé dans la trivialité. En dehors de la salle, les protestataires indiquent aux confrères de la presse que l'APW, constituée de 39 élus, le FLN et le MSP y disposent de 21 sièges. «Or, ces deux partis contrôlent la totalité des 9 commissions de l'Assemblée, deux élus RND et FNA ayant tourné casaque au profit du FLN et ne comptent plus dans nos rangs depuis l'installation de l'APW. Pourquoi le P/APW ne nous rend-il pas la présidence des deux commissions acquises sous notre couverture politique ?» Pour d'aucuns des observateurs, la querelle tue au lendemain de l'installation de l'Assemblée, il y a une année, vient de ressurgir. On se rappelle que le FLN et le MSP avaient, savamment, selon les uns, traîtreusement, selon les autres, réussi à accaparer les leviers de commande de l'institution. A la dernière minute, le parti islamiste a opté, à la surprise du RND, du FNA et du FBG, pour une alliance avec le FLN, alors qu'il était donné leur allié pour lui tailler des croupières dans la perspective des sénatoriales de décembre prochain. Cette échéance étant maintenant dans deux mois et les divergences apparues au grand jour tant au sein du FLN que du RND, les lignes ont bougé. Au regard des enjeux, il est certain que les opposants ne risquent pas de voir le P/APW, ou plutôt le FLN, lâcher les deux élus RND et FLN qu'il a ralliés. Aussi, le coup de semonce de mercredi a plutôt donné le signal de manœuvres en vue de débaucher des voix parmi les élus des APC et APW. Dans ce qui se met en place, comme cela s'est vu lors des précédentes sénatoriales, on s'attend à ce que ce soit les ambitions personnelles qui jouent plutôt que les ambitions partisanes, le débauchage des déçus de chaque camp va être engagé, soutenu comme en pareil cas par la générosité calculée de la «chkara».