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Décadence. l'art de chanter sa propre détresse
Poésie, poésie, quand tu nous tiens !
Publié dans El Watan le 13 - 01 - 2005

Notre forteresse est interdite aux pas des hommes, excepté ceux des nôtres ! » dit, sur un ton de suffisance, un poète maghrébin du XVIe siècle.
Croyant vivre encore sous la bannière d'un grand empire, il ne manque pas de ponctuer son poème avec ostentation : « Difficiles d'accès sont nos montagnes ! » Mais, il oublie, entre temps, que lui-même et ses compagnons de fortune pataugent dans la pire des décadences. Oui, la poésie, et c'est là sa véritable force, peut, parfois, cacher notre déroute dans cette existence ! Le Maghreb, au temps de ce poète qui, semble t-il, avait perdu le sens de l'orientation, était à l'image d'une vieille barque malmenée par les vents contraires : Espagnols et Portugais s'établissaient solidement dans des lieux fortifiés, à Oran, à Alger, à Béjaïa, à Tanger et à Essaouira. D'autres encore regardaient avec une fiévreuse appétence les territoires africains qui allaient subséquemment tomber. D'un côté, un esprit de reconquête frénétique, de l'autre, une folle débandade interne ! Pourtant, les parties de plaisir, tant chantées par les poètes maghrébins à l'ère classique, avaient changé de lieu et d'esprit ! Donc, plus question de célébrer ce paradis perdu qu'était l'Andalousie. Et plus question, aussi, d'avoir le comportement des poètes de jadis tant la lame de fond fut si forte au point de tout racler dans son passage. Plus entêté que jamais, notre poète dit encore : « Notre bougie est loin d'être consumée ! Sa lumière n'a pas encore atteint le fond du bougeoir. » Une tournure, quelque peu forcée, en ce sens qu'elle n'évoque en rien ce climat d'intimité et de véritable grandeur qui caractérisaient toutes les compositions poétiques d'avant la déchéance. Les parties de plaisir, c'est connu, étaient organisées, soit au petit matin, soit à la nuit tombante pour se terminer dans une espèce d'euphorie ponctuée d'éclats poétiques. Il ne s'agit ici que d'une copie fade et délavée de la poésie d'un Tarafa ou d'un Abou Nouas, avec en plus, et c'est là que le bât blesse, un penchant pour la forfanterie gratuite. Il y a, assurément, une belle musicalité dans ce type de composition lyrique, toutefois, rien ne prélude à l'occupation du Penon d'Alger (1510), à la défaite de Lépante, en mer Adriatique (1571) encore moins à celle de Navarin (1827). Par contre, on y décèle, très vite, une note persistante de tristesse et de désarroi, comme si ces moments de plaisir étaient happés pour de vrai plutôt que vécus tout naturellement. Il faut dire que chacun des poètes de cette époque avait, en lui, les restes d'une Andalousie perdue à jamais. On chantait la gloire du corsaire qui ramenait son butin des périphéries de Malte, de Gênes et d'autres lieux de la Méditerranée, mais on ne se donnait pas la peine de reconsidérer, un tant soit peu, le profil sociopolitique qui prévalait dans le Maghreb d'alors. Même cet esprit de garnison, qui avait tant animé les premiers combattants de la foi en Afrique du Nord, n'avait plus cours au sein d'une population délaissée et trahie par une mauvaise gouvernance. C'est ce qui explique, du reste, le foisonnement de cette production poétique populaire faite de résignation la plupart du temps. Qui sait, le déclin en tant que tel a peut-être d'autres lois qui n'ont pas été classées par Ibn Khaldoun dans ses Prolégomènes ! Obéissant à quelques attractions mystérieuses, El Medjdoub, cet autre poète de l'extravagance, persistait, dans ses fameux quatrains, à chanter, illusoirement, un siècle finissant, ou, dans le meilleur des cas, à faire étalage d'une morale terre à terre. Du jamais vu jusque-là dans un Maghreb, réputé pour son attachement au rite malékite fait de rigueur et de fermeté. Faut-il en vouloir à cette équipée de poètes héritiers d'une grande époque et inconscients, en même temps, de ce qui est advenu de leur vivant ? Grandeur et décadence ! On cite souvent l'anecdote de ce calife qui, voyant un nuage se mouvoir lourdement dans le ciel de son royaume, lança avec orgueil : « Tu peux pleuvoir là où bon te semble, ton prélèvement libératoire finira bien par me parvenir ! » La liste des poètes populaires qui ont évolué dans ce fatras pittoresque est longue, ce qu'il y a bien de drôle, c'est que leurs poèmes, chantant la détresse et la résignation, font, toujours, fortune parmi les Maghrébins, en général, et parmi les chanteurs, en particulier !

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