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Vacances à Tigzirt
Publié dans El Watan le 11 - 07 - 2004

Après l'escale forcée, au pont de Bougie, il faut franchir ce «pont aux pieds d'argile», descendre d'un véhicule pour en reprendre un autre. L'ouvrage a fait les frais des hivers tumultueux qu'a connus la wilaya de Tizi Ouzou. Cette situation risque de réduire considérablement le flux des estivants. La RN 72, longue de quelque 35 km et reliant Tigzirt au chef-lieu de wilaya, vient d'être revêtue. Seul le tronçon reliant Makouda à Mizrana (sur une dizaine de kilomètres) reste clairsemé de nids-de-poule. A la lisière de la forêt de Mizrana, du haut de La Crête, le chemin est toujours sinueux et laisse entrevoir un horizon bleuâtre où se mêlent la blancheur de la brume matinale et l'azur de la haute mer.
Déjeuner en paix !
Aux abords du massif forestier, des pique-niques sont tenus par des familles en mal d'air pur. Hélas ! çà et là des amoncellements de détritus se sont formés. A l'entrée de la petite ville balnéaire, un point de contrôle des forces de l'ordre rappelle que la situation sécuritaire n'est pas tout à fait apaisée. Eviter de se laisser aller à l'aventure est salutaire dans cette région dont les soubresauts meurtriers sont encore dans les mémoires. Le premier indice que les choses bougent à Tigzirt est le spectacle qu'offre le port. Le vieux quai croupit sous des milliers de tonnes de pierres et de terre sur lesquelles s'acharnent des engins surdimensionnés de l'entreprise des travaux maritimes Meditram. Un gigantisme avec lequel contraste la douzaine de chaloupes de pêcheurs. Un bras de terre est ainsi jeté dans la mer sur lequel flottent camions et pelleteuses dans leur inexorable avancée sur les flots, pour faire engloutir des mètres cubes de remblais édifiant un brise-lames.
Une plage en plan
L'on est surpris de voir immergée à jamais la «petite plage» sablonneuse qui faisait autrefois le bonheur des familles et autres estivants. Le chantier s'étend de là jusqu'à la plage de Tassalast, à des centaines de mètres à l'ouest. «Nous attendons la réalisation de ce port depuis très longtemps. Mais les atermoiements des pouvoirs publics ont fait que le chantier n'a démarré que depuis deux années et ne serait réceptionné que d'ici à une année», nous confesse un pêcheur, adossé à sa barque. A quelques mètres de là, perché sur un banc au milieu de la cité antique, un sexagénaire a du mal à détacher son regard du fracas de pierres et d'engins. Ce port qui coûte la bagatelle 100 milliards de centimes, apprend-on, «serait la clé de la redynamisation de l'économie de Tigzirt, et nos enfants n'ont que la pêche pour survivre», lâche-t-il avant de souligner son espoir de voir s'y implanter des fabriques et autres unités de conditionnement et de transformation du poisson. «Je le souhaite pour sauver notre région en décrépitude», conclut-il. Avec la disparition de la petite plage, la ville ne compte plus que trois plages autorisées à la baignade. En plus de Tassalast à l'ouest, la grande plage près de la ville et celle de Féraoun, un peu plus à l'est. Rencontré dans une allée de la ville, un couple de fonctionnaires semble surpris par le «manque d'estivants en ce début de saison». Que ce soit à Tassalast ou à la grande plage, seules quelques familles s'y sont aventurées. «Depuis le 1er juin à ce jour, nous avons comptabilisé plusieurs centaines d'estivants, ce qui, en pareille période, est rarissime. Mais dès le mois de juillet, nous escomptons des dizaines de milliers de personnes», lance un officier de la Protection civile de retour d'un exercice de plongée en haute mer. Lui et ses hommes assurent la surveillance de la baignade sur les trois plages autorisées durant toute la journée, aidés en cela par des éléments de la sûreté nationale qui ont élus domicile parmi les estivants pour plus de quiétude et de calme. Cette année, une entreprise privée a été chargée du nettoyage des plages et «les résultats sont fort appréciés», de l'aveu même de quelques estivants. Ces derniers semblent apprécier aussi le fait que l'APC a interdit sinon restreint l'activité commerciale aux abords des plages. La localité de Tigzirt est confrontée au crucial problème d'eau durant toute l'année, mais ses affres se font sentir le plus en été lorsque sa population décuple. «L'eau coule des robinets une fois par mois», nous dit avec rage, un cafetier. Pourtant, les pouvoirs publics ont mobilisé plus de 20 milliards de centimes pour édifier une station de dessalement de l'eau de mer à l'entrée de la plage Tassalast. Le chantier y a rendu l'accès poussiéreux et fort incommodant. Mitoyenne du carré des martyrs et du cimetière chrétien de Tigzirt, cette station est réalisée par la firme Hydrotraitement. Sur place nous avons constaté que les travaux sont très avancés et malgré les retards «sa mise en service est attendue pour la fin du mois de juillet». Une virée dans la ville renseigne sur la désaffection qui frappe la localité : cafeterias vides, restaurant silencieux. Tigzirt dispose d'une demi-douzaine d'hôtels (400 lits) et d'auberges au standing qui convient à toutes les bourses et tous les goûts. A l'office local de tourisme (OTT), l'on nous affirme de «la mobilisation de toutes les capacités locales en matières hébergements et d'accueil des estivants». Cette année, en plus d'un camp de toile organisé par l'UNJA et l'auberge de jeunes qui ouvre ses portes, «la formule de l'hébergement chez l'habitant est expérimentée. Et elle consiste en la possibilité offerte au résident de Tigzirt de louer ses chambres inhabitées aux visiteurs», explique Azouz Mohamed, responsable de l'OTT, en mettant en avant un programme d'activités sportives et récréatives. A l'affiche, la quinzaine de l'artisanat et du tourisme pour fin juillet et début août. «Cela est possible à condition d'avoir à temps les subventions tant attendues», conclut-il avec optimisme.
L'été n'en sera que plus beau, assurément !


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