Il faut dire que si, dans un passé relativement récent, exprimer sa contestation quant à des montants excessifs, estimés parfois même arbitraires, passait faute de mieux par les dédales d'une procédure de réclamation au bout de laquelle le client récoltait peine perdue et mécompte, en plus de jeter l'éponge et se résoudre à régler la note, la mort dans l'âme, aujourd'hui l'exercice de patience et les pérégrinations infructueuses sont définitivement révolues. En effet, l'installation de nouveaux opérateurs concurrents offrant moult formules et prestations téléphoniques s'avère être un exutoire et inspire les plus désespérés, comme nous le confirme une abonnée courroucée, taxée d'une facture de 12 000 DA : « Je suis scandalisée par un tel montant. Mes revenus d'ouvrière ne me permettent pas d'assumer une pareille charge. C'est une véritable saignée.» En exhibant une pile de feuilles, notre interlocutrice ajoutera : «Le listing détaillé de ma facture correspond à celui d'un taxiphone. Une foule de numéros inconnus qui ne se répètent jamais y figure. Je dois ainsi payer des communications que je n'ai point effectuées. La politique intransigeante d'Algérie Télécom, accordant à l'abonné un délai de 15 jours pour passer à la caisse, autrement l'opérateur enclenche une procédure de suspension de la ligne téléphonique, a le chic d'enrayer les démarches de réclamation. Outre cela, la distribution tardive du courrier n'arrange en rien la situation. Devant cet état de fait, c'est à contrecœur que je vais sacrifier une ligne fixe que j'ai entretenue pendant plus de vingt-huit ans, au profit d'une puce Djezzy ou Nedjma. Je ne suis pas la première qui envisage cette solution, beaucoup d'autres clients m'ont devancée. » Même déboire pour la clientèle de la poste restante qui a reçu comme étrennes de l'année 2005 une augmentation de 100% pour l'abonnement annuel de leurs boîtes postales qui est passé de 400 à 800 DA. Rien que ça ! La bonne nouvelle poussera, d'ailleurs, certains à se raviser au point d'abandonner un service… désormais de luxe.
