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Fadwa Toukan, poétesse de la Palestine meurtrie
Publié dans El Watan le 03 - 03 - 2005

Pourtant, l'élégance et la finesse n'ont jamais été de mise dans son pays, la Palestine meurtrie !
Imaginons une fillette palestinienne en 1929, qui se voit interdire, à tout jamais, d'aller à l'école ! Un garçon de son âge, qui avait l'habitude de la suivre, lui offrit, sur le chemin du retour, un brin de jasmin, un jasmin d'Arabie. Ô scandale ! cria-t-on au sein de sa famille et dans cette ville de Naplouse très à cheval sur le respect des traditions. Premier amour, dernier amour ! Fadwa, selon sa toute dernière déclaration, faillit recourir au suicide pour se libérer de ses malheurs. Plus de soixante-dix ans après, elle tînt, sur un lit d'hôpital, à évoquer ce chapitre capital dans sa vie : l'odeur du jasmin d'Arabie me renvoie à ma prime jeunesse, à mes premières amours ! Condamnée au carcan, telle une criminelle qui attend d'être exécutée, elle ne put s'y soustraire que grâce à l'aide précieuse de son frère aîné, le grand poète Ibrahim Toukan (1905-1941). C'est auprès de lui qu'elle fit son apprentissage de la poésie dans sa forme la plus pure. Non, elle ne défaisait pas son ouvrage, telle Pénélope, mais elle continuait, plutôt, sa broderie, en dentellière patiente et passionnée à la fois. Dans un monde, où la poésie demeurait le champ de prédilection des hommes depuis la période préislamique, Fadwa commença à faire son chemin, petit à petit, pour s'écrier, un jour : «Tempête, tu peux souffler à ta guise !» Elle poussa donc son eurêka, convaincue, en cela, qu'elle n'avait pas découvert la loi de la pesanteur spécifique des corps, mais, bien le chemin de la liberté. Obtempérant aux seules injonctions de sa conscience, elle se regarda longuement dans son premier recueil Seule avec les jours, mais, quelque temps après, elle renversa la vapeur en publiant son deuxième recueil Eurêka qui, depuis, fait date dans les annales de la poésie arabe moderne. Du romantisme qui enveloppait ses premiers poèmes, elle passa aux choses de la vie courante, surtout après des séjours fréquents en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis d'Amérique. La débâcle de juin 1967 donna une autre couleur à sa production poétique. Plus question de vaquer à des problèmes frisant avec les questions de romantisme, car la Palestine n'est plus celle qu'elle avait connue dans les années 1940, encore moins dans les années 1930. Naplouse, sa ville natale, est occupée par les chars israéliens, et Moshé Dayan, qui la fit convoquer dans son quartier général, trône comme un seigneur. Cette fois-ci, la dame élégante de la poésie palestinienne dit à son bourreau avec une franchise dévastatrice : «Je ne vous aime pas !
Je m'anéantis dans la terre de mon pays.
Il me suffit d'y demeurer.
Car, un jour, je serai ressuscitée, Sous forme de motte de terre, de plante ou de fleur !»
Elle s'en retourna chez elle pour continuer à broder son ouvrage de dentelle, avec force imagerie et trouvailles rythmiques originales, faisant ainsi une espèce d'équipe avec la grande poétesse irakienne, Nazik Al Malaïka. Ce tandem ne tarda pas à faire école auprès des nouveaux poètes dans tout le monde arabe. On ne peut s'empêcher, aujourd'hui, avec la disparition de Fadwa Toukan, de lorgner du côté du Nobel. Des poètes de moindre importance ont décroché ce prix, tel que Joseph Agnon, qui, depuis, 1961, a disparu dans les brumes de l'histoire.
Fadwa, ne méritait-elle pas ce prix ? Et son compatriote, le grand poète Mahmoud Darwiche, qui est vraiment digne de ce même prix, continuera-t-il à jouer en dehors des dix-huit mètres du jury du Nobel ?


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