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Montagne et poupée russe
Publié dans El Watan le 27 - 03 - 2005


Prestige et qualité sont de nouveau attachés au travail des cinéastes contemporains en Russie. On a comme l'impression que le cinéma iranien perd du terrain (dans les festivals) et que le nouveau cinéma russe confirme son omniprésence et son succès. On ignore encore si la littérature russe d'aujourd'hui a pris le relais des grands classiques Dostoïevski Tchékhov ou Gorki, mais côté cinéma, l'emblème russe vole de nouveau très haut. En Russie actuellement, le cinéma n'est plus subventionné par l'Etat. Ce sont des investisseurs privés, des chaînes de télévision indépendantes et des coproducteurs étrangers qui mettent l'argent sur la table. Et voici une poignée d'auteurs comme Alexander Sokourov, Andrei Zvyagintsev (qu'on compare à Tarkovski), Kira Muratova, Gennady Sidorov, Lydia Bobrova dont les œuvres sont devenues les sources expressives et vivantes de ce qui se fait de plus captivant en Russie. Ils se font applaudir et primer dans les grands festivals internationaux, et au plan national ils ont déjà conquis un public fidèle, pas seulement dans les salles d'art mais aussi essai et dans les universités. C'est le Lion d'or à Venise, il y a deux ans pour Le Retour d'Andrei Zvyagintsev (prononcer : Chvah-jin-Sev) qui a marqué le début de la résurrection. Ensuite partout où on a montré ce film ce furent des standing-ovations. Ce qui rappelait la manière dont était reçu à Cannes en 1958 le chef d'œuvre de Mikhaeil Kalatozov. Quand passent les cigognes (Palme d'or). Le Retour tourné dans une île déserte – au nord de la Russie rappelle aussi L'Enfance d'Ivan d'Andrei Tarkovski, Lion d'or à Venise en 1962. Cette histoire d'un père qui amène ses deux fils dans un voyage de «survie» et tout se termine par une tragédie au milieu d'un lac. Entre temps, le spectateur est subjugué par l'extraordinaire performance des acteurs (surtout les jeunes garçons) et par la richesse et l'invention de l'image et de la mise en scène. Tout récemment, Alexander Sokourov a raté de peu l'Ours d'or à Berlin (les confrères présents ont protesté de vive voix contre le médiocre travail du jury) pour son film sur l'Empereur du Japon Hiro Hito. On a dit que le jury composé de fieffés réactionnaires a voulu juger non pas le travail de Sokourov, mais le fait qu'il soit un partisan actif du président Poutine (surtout dans sa ferme politique contre les bandes terroristes tchétchènes). Mais Sokourov avec son film précédent avait frappé un grand coup (et raflé des millions de dollars au box-office américain). L'Arche russe, un film où il dépeint 400 ans d'histoire de l'art russe, en filmant les œuvres du Musée de l'Hermitage et du palais d'hiver, à Saint-Pétersbourg. Cette œuvre très virtuose (tout le film est une seule prise !) permet à Sokourov de montrer les tableaux, les statues, l'orfèvrerie, les costumes anciens, mais aussi de reconstituer la vie à la cour de l'empereur avec les rencontres, les bals, etc. C'est probablement ce luxe inouï qui a ébloui le public américain lors de la distribution commerciale du film qui a tenu pendant des mois l'affiche de New York, à Los Angeles en passant par Chicago. Juste revanche du cinéma russe, car depuis la création de l'économie du marché en Russie, les écrans du pays sont devenus autant de colonies américaines. Avec le nouveau cinéma russe, il n'est donc plus question de laisser Hollywood dominer sans réagir ! Les grands studios russes, les mythiques Mosfilm à Moscou et Lenfilm à Saint-Pétersbourg vont probablement être privatisés. Lénine doit se retourner dans sa tombe lui qui considérait le cinéma (de l'ère communiste) comme «le plus important des arts» et gardait un œil vigilant sur les grands studios de l'Etat. Mais l'heure est au libéralisme. L'ouverture du marché a vu des quantités de petits studios naître partout. Le nouveau cinéma russe de qualité, c'est le signe que ces studios privés ne s'embarrassent plus d'idéologie car ce qui compte avant tout, c'est le 7e art.

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