A l'occasion de la manifestation "Marseille, capitale européenne de la culture 2013", le nouveau film fiction du réalisateur algérien Malek Bensmail, "Ulysse, le brûleur de frontières et la mer blanche du milieu", a été projeté pour la première fois à Marseille. Déployée en dix séquences, la fiction aborde le nouvel ordre économique, politique et social de la Méditerranée. "Le film donne à voir avec les œuvres du passé exposées, une Méditerranée ou plutôt des Méditerranées en ébullition, en crise, en quête, en devenir", a indiqué le réalisateur. "La cohabitation est possible dans cette belle ville de Marseille à partir du moment où l'on met d'égal à égal les différentes civilisations et les différentes populations qui y vivent", a-t-il estimé. "Souvent, la culture, les expositions, le cinéma, les arts en général, servent de lien entre les populations", a ajouté le réalisateur, se félicitant que son nouveau film et l'exposition Méditerranées qu'abrite la cité phocéenne ont attiré le premier week-end d'ouverture plus de 15 000 visiteurs. L'exposition Méditerranées signée par la commissaire Yolande Bacot réunit un corpus muséographique de 171 œuvres présentes au sein de onze étapes historiques. Celles-ci sont dotées d'un court métrage d'animation propre à leur thématique. A la question de savoir pourquoi il a choisi l'évènement marseillais pour projeter son film, M. Bensmail a expliqué que la cité, au-delà de son actualité, de ses faits divers, des clichés que l'on veut bien lui donner au niveau médiatique, est avant tout une ville qui brasse des populations, des marchandises mais où la culture peut l'emporter. Né en 1966 à Constantine en Algérie, Malek Bensmail réalise plusieurs essais en film super 8. Il participe régulièrement aux festivals de cinéma amateur et obtient un prix national. En 1988, il quitte son pays pour Paris, afin d'y poursuivre des études de cinéma. Diplômé de l'Ecole Supérieure d'Etudes Cinématographiques, il effectue un stage dans les studios de Lenfilm à Saint-Pétersbourg (studios Lenfilm). Il consacre sa filmographie au documentaire de création entièrement engagé sur son pays et développe une écriture spécifique sur la question de l'appartenance et de l'identité.