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Mettre fin aux stratégies du pire
Publié dans El Watan le 27 - 03 - 2005

Cette possibilité est manifestement la plus grave, la plus dangereuse de toutes les choses qui se disent et qui se font concernant cet accord entre le chef du gouvernement et l'aile signataire des archs. En effet, personne ne peut ignorer que Ahmed Ouyahia, en apposant son paraphe sur le communiqué commun, a engagé l'Etat algérien, ou, si nous voulons rester dans les mœurs politiques nationales, une partie importante de l'Etat et du pouvoir. De son côté, la délégation des archs n'est pas non plus aussi fantoche que l'affirment certains.
Cela dit, dans quelles conditions la possibilité d'une autre délégation deviendra-t-elle politiquement plausible ? Pour les animateurs de cette option risquée à plus d'un titre, la première étape est celle de remettre en cause l'accord déjà signé, et en deuxième étape, prouver d'une manière éclatante leur représentativité des populations de la Kabylie.
Pour aboutir, il faut disqualifier les signataires de l'accord du 15 janvier 2005 et ramener la population à rejeter d'une façon franche, publique, l'accord et ses artisans. Certainement, ces actions indispensables pour réaménager les rapports de force au sein du mouvement citoyen ne peuvent se réaliser sans des garanties et des appuis d'une fraction du pouvoir qui aura, comme contrepartie de son implication, à tirer profit de la disqualification de l'accord et des retombées de cette situation sur ses signataires, en premier, le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia. Dans ce sens, les polémiques qui secouent le gouvernement, le congrès du FLN, avec ce qu'elles peuvent provoquer comme probable changement de rapports de force entre les fractions principales de la coalition présidentielle peuvent conduire à l'élaboration de scénarios aussi ambitieux pour leurs auteurs qu'ils sont dangereux pour la région de Kabylie. En effet, loin de soustraire le combat citoyen à l'emprise des forces occultes et de placer la population à l'abri des drames, dont elle seule payera le prix, il y a le risque d'assister à une nouvelle série de provocations et de désordre pour justifier une reconfiguration politique. Les derniers événements vécus dans le village de Takerietz (Béjaïa), suite à une agression commise par un gendarme sur un jeune de la localité, dévoilent l'état d'esprit de la population qui peut être traînée vers d'autres aventures, si jamais des forces menacées par l'application de cet accord décident de réagir négativement et en dehors des cadres légaux.
Il est profitable de retenir que les opposants à l'accord signé entre le chef du gouvernement et la délégation des archs, à l'exemple des animateurs les plus en vue qui sont MM. Gherbi d'EI Kseur et Kacimi de la CNMC, observent dans leurs critiques du dialogue entamé par leurs camarades une retenue et une correction exemplaires.
Plus positives sont leurs critiques, car elles s'adressent plus au pouvoir qu'à leurs anciens compagnons. A relever et à mettre en évidence que les qualificatifs de «traîtres» et de «vendus» sont absents de leurs propos, marquant ainsi une rupture avec les campagnes d'insultes et d'invectives qui ont sali la pratique politique dans notre pays. Car, réduire les divergences politiques à leur simple dimension matérielle et mercantile, c'est participer à dévaloriser l'action politique déjà fuie par la population. N'est-il pas plus intéressant de dévoiler les tenants et les aboutissants de chaque action politique et démontrer son utilité ou sa nuisance pour la communauté, au lieu de personnaliser les problèmes et les vider de leur véritable sens ?
Aujourd'hui, tout le monde est d'accord pour dire que c'est l'absence du débat politique, ramené depuis la fin du boycott de l'école à sa dimension la plus banale, caractérisé par les opérations «dobermans» et les «guerres psychologiques» visant toute initiative échappant au contrôle et à la maîtrise des maîtres du moment, qui a conduit à l'échec de toute une classe politique qui doit inévitablement se remettre en cause pour continuer à exister. Cette évolution dans le discours des animateurs des archs impliquera certainement une transformation dans les méthodes d'action qui doivent s'éloigner de la violence et du rapport de force brute. Cela souligne, nous le croyons, que la valeur historique de cet accord dépendra de la capacité de ses signataires à dépasser leurs limites personnelles et à adopter une attitude politique et morale à la hauteur des attentes de la population.
En effet, une réunion d'unification du mouvement citoyen à laquelle assistera l'ensemble des fractions des archs et qui sera ouverte par la suite aux mouvements citoyens qui s'expriment ici et là à travers le territoire national est plus que salutaire.
De cette rencontre, le changement de la dénomination de la structure agissante en Kabylie est plus que vital, car il placera le mouvement dans le cœur de la citoyenneté qui peut et qui doit servir de ciment à l'unité indispensable de la nation. Quant à l'accord lui-même, il peut, dans le cas nécessaire, être soutenu par un additif, mais jamais une remise en cause. Dans cette dynamique, l'élaboration d'une charte de la citoyenneté, en concertation avec l'ensemble de la classe politique, peut se réaliser pour le bénéfice du pays.
Aussi, il est intéressant d'impliquer effectivement la présidence de la République dans les travaux du mécanisme de mise en œuvre et de suivi de la mise en œuvre de la plateforme d'El Kseur. Cette implication, sans remettre en cause le poids du chef du gouvernement, sera la garantie la plus solide quant à la position de l'Etat et permettra d'éviter toute remise en cause de l'accord signé le 15 janvier 2005 à l'occasion d'un probable changement de rapports de force au sein du bloc au pouvoir, d'autant plus que la mise en œuvre des points politiques de la plateforme du mouvement exige une action de révision de la Constitution qui relève exclusivement des prérogatives du président. Ces mesures pourraient empêcher toute utilisation de la crise dramatique vécue par la région de Kabylie dans des luttes politiciennes et du pouvoir. En tant que partie prenante du mécanisme de mise en œuvre de la plateforme d'El Kseur, le mouvement des archs, en approfondissant ses visions les plus positives et en rectifiant les lacunes provoquées par une situation de répression sanglante imposée à la population, doit éviter de la manière la plus honnête et la plus claire de se poser en tuteur politique de la région. Car, les tentations hégémoniques sont contraires aux libertés démocratiques et aux valeurs citoyennes. Celles-ci imposent, en effet, une distinction des rôles et des missions de la société civile et de la société politique qui doit se dégager de sa léthargie pour le bien du processus démocratique.
Cela dit, rien n'empêche et n'empêchera ces animateurs de se donner à l'activité politique dans des cadres convenables et appropriés, apportant par là leur expérience et leur volonté. En plus de ces propositions, un plan de développement économique, s'articulant autour des atouts de la région, producteur de richesses et de possibilités de vie décente, est non seulement un devoir de l'Etat vis-à-vis d'une population qui n'a pas bénéficié depuis des années de programme de croissance économique et qui a vu son potentiel dégradé et réduit à sa simple expression, mais un impératif stratégique pour une stabilité qui doit reposer sur le progrès, le droit et la dignité.
En définitive, la solution à la crise de la Kabylie en particulier et à la crise de la nation en général dépend de l'engagement de l'ensemble des secteurs agissants de la société à s'impliquer positivement dans le combat politique en respectant les valeurs démocratiques, de progrès et de la citoyenneté afin d'en faire les liens indissociables de notre existence en tant que peuple, Etat et nation.


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