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Un paysage politique nouveau
Publié dans El Watan le 14 - 06 - 2005

C'est là son fameux projet pour le Liban qui lui permet de prendre les allures d'un général passé à la postérité, et qui suscite à la fois enthousiasme et perplexité. Que peut, en effet selon nombre de Libanais, la volonté d'un seul homme fut-elle à toute épreuve face à une réalité qu'il est difficile de nier ? La notion de citoyenneté est atténuée par le réflexe communautaire. Ce qui tend à relativiser chaque déclaration et chaque action. Même l'éclatante victoire électorale du général Aoun dans les régions presque exclusivement chrétiennes, lors de la troisième phase des législatives qui s'est tenue dimanche, et qui fait de lui le chef incontesté des chrétiens du Liban. Revenu le 7 mai d'un exil de 15 ans en France, le chef du Courant patriotique libre (CPL), âgé de 70 ans, s'est imposé en leader chrétien au Mont-Liban en raflant, avec ses alliés, 15 des 16 sièges des circonscriptions du Metn et du Kesrouan-Jbeil, selon des résultats officieux. Il a également rassemblé le vote chrétien, notamment dans la région mixte Aley-Baâbda, mais où la liste de son adversaire, le chef druze Walid Joumblatt, a remporté les 11 sièges en alliance avec le Hezbollah chiite et des opposants chrétiens. «Le général Aoun a imposé son leadership dans les régions où la sensibilité chrétienne est très ancrée en écartant de la scène politique des opposants chrétiens jugés trop mous», explique Toufic Hindi, un responsable politique chrétien. Selon M. Hindi, ancien membre fondateur du Rassemblement de Qornet Chehwane, mouvement de l'opposition créé sous la houlette du chef de l'Eglise maronite, Nasrallah Sfeir, l'électorat chrétien semble vouloir se doter d'un leadership à l'instar de celui de Joumblatt chez les druzes, de Saâd Hariri chez les sunnites et (des mouvements) Amal et Hezbollah chez les chiites.
Pour M. Joumblatt cependant, la victoire d'Aoun est celle «des extrémistes chrétiens qui ont vaincu les modérés».
Pour le chef druze, le général Aoun a été instrumentalisé par les présidents syrien Bachar Al Assad et son allié libanais Emile Lahoud. En réalité, une violente polémique oppose MM. Aoun et Joumblatt sur la paternité du combat contre la tutelle syrienne, qui a pris fin avec le départ le 26 avril des troupes syriennes après 29 ans de présence au Liban. Pour M. Joumblatt, l'assassinat de l'ex-Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février, la pression internationale et la rue ont précipité le départ des Syriens. Mais Michel Aoun affirme être l'initiateur depuis 1989 de la lutte contre «l'occupant syrien» et de la campagne internationale antisyrienne. «Joumblatt est un homme dangereux. Il ne croit pas à la démocratie et ne concède pas la défaite», a lancé hier Michel Aoun. «Dès mon retour, Joumblatt m'a traité de tsunami. Aujourd'hui, je lui démontre que je suis un véritable tsunami», a-t-il déclaré. «Nous sommes dans une nouvelle étape où toutes les règles du jeu vont changer, où les slogans vides de l'unité de l'opposition vont disparaître», a-t-il averti. Michel Aoun a également été critiqué avec virulence par ses rivaux chrétiens. Farès Souaid, député sortant battu dans le Kesrouan-Jbeil, a qualifié d'«aventure politique» la victoire du général, «qui traduit un désir profond des chrétiens d'avoir un chef unique».
Le général Aoun a dépassé le cadre du Mont-Liban en remportant aussi une victoire dans la circonscription à dominante chrétienne de Zahlé, dans la Békaâ, en alliance avec le député grec-catholique, Elie Skaff. Le député Michel Murr, pro-syrien de longue date qui sauve son siège grâce à une entente avec le général Aoun, a estimé que «les chrétiens sentent le besoin d'avoir un leader maronite qui ne soit pas à la merci de Joumblatt, de Hariri ou des chrétiens battus». «Michel Aoun n'ambitionne pas de devenir le chef des chrétiens, mais cherche à avoir, à la lumière du résultat des élections, une stature nationale», a affirmé son porte-parole Elias Zoghbi. Au-delà, la victoire du courant du général Aoun constitue un revers pour l'opposition antisyrienne qui comptait sur une majorité absolue de 90 députés dans le nouveau Parlement jusque-là dominé par les pro-syriens. «Nous n'aurons pas cette majorité. La situation est grave», a concédé un député chrétien de l'opposition qui a requis l'anonymat. Il reste à Michel Aoun de dire ce qu'il fera de cette victoire.
Autrement dit, et maintenant que son retour sur la scène politique a été pratiquement plébiscité, à savoir s'il va réellement s'engager contre un système confessionnel qui bloque la modernisation du Liban comme lui-même a tenu à le dire. Et avec quels moyens, car si le changement est souhaité, il n'est pas sans risque. Le Liban n'est ni la Géorgie ni l'Ukraine.
C'est le président Emile Lahoud qui l'a affirmé dans un ultime avertissement contre le danger qui pèserait sur son pays.


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