Conçue comme « un lien entre l'imaginaire au quotidien », une «métrothèque » a été inaugurée, ce 4 septembre, au sein de la station Kondratowicza, à Varsovie, en Pologne. Ce lieu à l'allure futuriste propose 16.000 ouvrages à emprunter, mais aussi des espaces de travail et de lecture, ou encore une installation de culture hydroponique. Aujourd'hui, la capitale polonaise rejoint des métropoles de l'envergure de Londres ou de New York, où les bibliothèques publiques au sein du métro sont devenues des éléments de l'infrastructure urbaine », se félicite la Bibliothèque publique de Targówek dans un communiqué publié à l'occasion de l'inauguration de l'équipement. Sur 150 m2, 16.000 ouvrages sont mis à la disposition des voyageurs qui passent par cette station de métro flambant neuf : ils peuvent être empruntés de manière autonome, grâce à un système RFID, puis rendus au même endroit ou déposés dans une boite à livres située quelques mètres au-dessus, dans la rue. Installée au sein de la mairie d'arrondissement de Targówek, non loin de là, un « distributeur » automatique de livres permet en effet d'emprunter des livres 24/24h, assure la bibliothèque publique du secteur. Comprenant un espace pour les adultes et un pour les enfants, la métrothèque offre aussi des espaces de relaxation, pour lire ou travailler sur place, ainsi qu'une section qui abrite une installation de culture hydroponique. « Les odeurs de basilic s'y diffusent, tandis que les échos de l'eau qui circule résonnent », précise l'établissement de lecture publique. Cette infrastructure entièrement tournée vers la lecture a été imaginée par Grzegorz Kloda, fondateur de GK Atelier et architecte polonais spécialiste de l'aménagement des bibliothèques. L'inauguration de la métrothèque s'inscrit dans un contexte de baisse des pratiques de lecture en Pologne où, d'après les données de la Bibliothèque nationale, 41 % des Polonais auraient lu au moins un livre en 2024, selon un sondage auprès d'un échantillon représentatif de la population. Tomasz Makowski, directeur de la Bibliothèque nationale, indique au Guardian que ce résultat s'explique, en partie, par les dégâts de la Seconde Guerre mondiale. Les destructions de bibliothèques, publiques ou privées, auraient en effet créé « des générations de personnes qui n'ont pas vu leurs parents ou grands-parents devant une bibliothèque ». Au fil des années se serait ainsi ancrée l'idée que « la lecture n'est pas associée avec l'âge adulte ».