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Evaluer objectivement l'impact de la Foire commerciale intra-africaine (IATF-2025) sur l'économie algérienne
Face à la concurrence internationale
Publié dans La Nouvelle République le 16 - 09 - 2025

Selon la Banque, la mise en œuvre des mesures de la Zlecaf permettrait de réorganiser les marchés et les économies de la région et de stimuler la production dans les secteurs des services, de l'industrie manufacturière et des ressources naturelles par la création d'un marché commun de biens et de services qui renforcera la complémentarité économique du continent, stimulera le commerce intra-africain, augmentera les revenus de l'Afrique et permettra à des millions d'Africains de sortir de l'extrême pauvreté. Des stratégies d'adaptation s'imposent pour l'Afrique où se dessine une nouvelle architecture des relations internationales. Aussi, sans verser ni dans la sinistrose, ni dans la satisfaction, il s'agira d'établir un bilan serein de la foire intra-africaine (IATF 2025), et notamment sur l'Algérie qui, face à la concurrence internationale, doit diversifier son économie pour pouvoir exporter vers l'Afrique, objet de cette brève contribution. Car l'Afrique est l'objet de toutes les convoitises comme en témoignent les différentes rencontres mondiales USA-Afrique- Europe –Afrique – Russie Afrique – Chine Afrique – Inde Afrique – Japon Afrique – Turquie Afrique, et bien d'autres rencontres.
La concurrence est vivace alors que l'intégration intra africaine selon la Cnuced, variant selon les années entre 2022/2025 varie entre 15/17%, les échanges commerciaux de la majorité des pays africains se faisant soit avec l'Occident pour des raisons historiques, plus récemment avec la Chine, et des pays émergents et pour l'armement avec la Russie. Dans ce cadre ,pour apprécier l'impact sur l'économie algérienne, l'on doit répondre à quatre 5 questions.
Premièrement, ne s'agit –il pas d'évaluer au préalable le bilan et les potentialités de l'économie algérienne où la majorité de ses échanges se font avec l'Europe ( 50%) et si on inclut la Chine, les USA et la Turquie plus de 80%, sans compter l'achat du matériel militaire avec la Russie. Or, selon l'ONS, les hydrocarbures continuent de générer l'essentiel des recettes extérieures de l'Algérie, avec 47,1 milliards d'euros en 2024. contre 50 en 2023 et 60 milliards de dollars en 2022, les hydrocarbures représentant plus de 98% de recettes en devises avec les dérivées inclus dans la rubrique hors hydrocarbures pour plus de 65%. Selon l'ONS les exportations hors-hydrocarbures ont atteint 5,81 milliards de dollars en 2022, 4,77 milliards de dollars en 2023., en 2024 la baisse a continué avec 3,56 milliards en 2024 et durant le premier trimestre 2025 , 885 millions de dollars contre par rapport à la même période en 2024 de 982 millions de dollars s'orientent en tendance annuelle pour 2025 moins de 3,5 milliards de dollars Face à la concurrence internationale en Afrique, sur une valeur totale –importations et exportations d'environ 95 milliards de dollars, en 2023 selon les statistiques douanières, les échanges commerciaux entre l'Algérie et l'Afrique en 2023 selon les statistiques officielles ont atteint 4,6 milliards de dollars, avec 2,7 milliards de dollars d'exportations vers le continent et 1,87 milliard de dollars d'importations soit 4,8% de ses échanges, 80% de ses échanges constituées principalement des hydrocarbures pour ses exportations se faisant avec l'Occident et la Turquie dont 50% avec l'Europe.
Deuxièmement, selon le rapport final d'Afreximbank, la foire intra-africaine (IATF), tenue à Alger du 4 au 10 septembre 2025 a généré 48,3 milliards de dollars de transactions, comprenant 11,4 milliards de dollars de contrats signés par l'Algérie. Cependant, l'on doit d'abord distinguer, d'une part, investissement et commerce et d'autre part distinguer contrat applicable immédiatement et lettres d'intention qui n'engagent nullement le contractant supposant de longues négociations pouvant être ou ne pas être concrétisés. Par ailleurs, il faudra rapporter ce montant au commerce global intra africain où en 2024 le volume des échanges commerciaux a atteint en 2024, environ 208 milliards de dollars, soit 15% du commerce total .(source données lors de cette foire) et extra africain, soit 85% sur une valeur totale de 1500 milliards de dollars de biens non compris les services en 2024. Comme il faudra rapporter ce montant sur la valeur estimée du commerce mondial de biens d'environ 33.000 milliards, soit 4,5% du commerce mondial, cependant en croissance modérée par rapport aux années précédentes où il oscillait entre 2/3%.
Troisièmement, pour l'Algérie mono exportateur d'hydrocarbures ayant 2500 milliards de mètres cubes gazeux et entre 11/12 milliards de barils de pétrole( source APS conseil des ministres 2022) étant fortement concurrencés par d'autres pays comme le Nigeria, premier réservoir de gaz plus de 5500 milliards de mètres cubes gazeux, en Afrique suivi récemment du Mozambique, 5000 milliards de mètres cubes gazeux et de la Libye, premier réservoir de pétrole en Afrique ( plus de 44 milliards de barils) et devant compter sur de nouveaux producteurs comme le Gabon et récemment le Sénégal- Mauritanie avec l'importante gisement de l'Île de la Tortue mis en exploitation courant 2025. Il y aura lieu aussi de prendre en compte prévue pour entrer en vigueur en 2027, l'Europe, principal marché d'exportation du gaz algérien, se prépare à appliquer une nouvelle directive sur la durabilité, imposant des critères stricts en matière d'environnement tout au long de la chaîne d'approvisionnement, menaçant directement la compétitivité du gaz algérien sur le marché européen ainsi que l'impact du conflit entre l'Europe et l'Algérie du fait de la restriction des importations, l'UE accusant un important déséquilibre commercial en incluant les exportations d'hydrocarbures de l'Algérie, ayant mis en œuvre l'arbitrage international contre l'Algérie. L'Algérie devra également prendre en compte les taxes douanières américaines, interdisant tout dumping à l'exportation, d'environ 30% pour certains produits algériens les rendant moins compétitifs, les contrats fermes avec l'Europe des USA pour accroître ses exportations de gaz.
Cela concerne surtout l'Espagne dont les USA sont devenus le premier fournisseur de gaz et surtout l'Italie principal client ayant signé l'accord avec les USA, pour accroître ses importations de gaz des USA avec le choix d'Edison de réduire ses importations en provenance d'Alger au profit du GNL américain, sans oublier l'important contrat de l'INI de 8 milliards de dollars en 2023 avec la Libye. Et donc se pose cette question, quel sera la part de des exportations hors hydrocarbures de l'Algérie au niveau de l'Afrique et hydrocarbures principale ressource en devises surtout si le prix tant du gaz et du pétrole est appelé à baisser en 2026, selon les prévisions de l'AIE, une moyenne pour 2025, d'environ 65%66 dollars le Brent et 30 /32 dollars le mégawattheure de gaz et 60 dollars pour 2026, budget de fonctionnement et d'équipement nécessitant selon la BM un baril supérieur à 130 dollars, alors que la loi de finances 2025 prévoit un déficit budgétaire de plus de 60 milliards de dollars. Mais l'Algérie a un bref répit du fait que la dette extérieure est inférieure à 3% du PIB et des réserves de change selon le FMI, fin 2024, d'environ 67 milliards de dollars en baisse par rapport à 2023.
Quatrièmement, les différents contrats ne seront- ils pas freiné ( dans le commerce international tout se fait en temps réel loin des entraves bureaucratiques) par les récentes dispositions du ministère du commerce extérieur mesures administratives trop lourdes dans le but de freiner les importations afin de sauvegarder le niveau des réserves de change (vision statique) alors que tant pour les entreprises publiques que privées, le taux d'intégration entre 2024/ 2025 ne dépasse pas 15%, équipements et matières premières étant importées y compris les contrats de Sonelgaz et ces mesures ne sont-elles pas en contradiction avec les règles qui régissent la Zone de libre échange intra–africaine qui postulent le libre échange avec un dégrèvement tarifaire progressif.
Cinquièmement, outre la concurrence internationale évoquée précédemment, dans la pratique des affaires économiques internationales n'existant pas de sentiments mais que des interets, et de tout entreprise étant de maximiser le taux de profit, appartenant à l'Etat régulateur de concilier les coûts sociaux et les coûts privés, il s'agira pour les produits exportées par l'Algérie de dresser la balance devises nette en soustrayant la valeur de, l'amortissement des équipements et des matières premières importés en devises, les bonifications des taux d'intérêts et le coût du transport variant selon qu'il soit par avion, terrestres ou maritime étant non rentables pour des pays enclavés d'Afrique dont la distance varie entre 1000 et 3000 km.
En conclusion, il faut être réaliste car pour l'instant selon l'ONS, les hydrocarbures continuent de générer l'essentiel de ses revenus en devises et avec la chute des exportations de biens non énergétiques limite les revenus alternatifs, du fait du manque de diversification économique. L'Algérie du fait de ses importantes potentialités peut être un acteur stratégique pour le développement de l'Afrique. Mais elle devra s'éloigner de cette gestion administrative bureaucratique, schémas du passé qui ne répondent plus aux exigences du nouveau monde car périmés et source de blocage, car reposant sur une culture rentière. Pour une économie diversifiée s'impose une nouvelle culture, un sursaut national au sein d'une planification stratégique conciliant l'efficacité économique et une profonde justice sociale à laquelle je suis profondément attachée.
Abderrahmane Mebtoul


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