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Le point du samedi
Publié dans El Watan le 30 - 07 - 2005

De l'Egypte de Moubarak à l'Arabie des Saoud en passant par l'Algérie des prétoriens «républicains», l'enjeu se décline de façon assez similaire : comment retourner la norme canonique (d'Al Azhar, du wahhabisme, des «oulémas») contre les zélotes du jihad ? Faute d'institution religieuse et de corps de clergé institué, les dirigeants algériens ont dû recourir, pour convaincre les jeunes radicaux d'abandonner le jihad et d'accepter les offres de la rahma et de la «concorde civile», aux «précieuses» fatwas des cheikhs Ibn al Baz, Ibn Othaymine et al Albani – les plus rigoristes des clercs enturbannés de l'Islam sunnite. Se sont les héritiers spirituels de ces figures de proue du salafisme – tous les trois décédés entre 1999 et 2001 -, qui négocient présentement cette fonction d'intermédiaire dans un royaume dépassé sur son flanc droit par la radicalisation «jihadiste» du wahhabisme.
L'Egypte nous fournit un exemple autrement atterrant de l'impasse dans laquelle conduit la production, à partir du corpus salafiste, d'une contre-doctrine «jihadiste» : le recours constant à la norme canonique des cheikhs d'al Azhar pour dé-légitimer le jihad des Gama'at islamiyya s'est soldé, de proche en proche, par un redoutable verrouillage fondamentaliste de la société égyptienne. En témoigne la soumission impérative de toute production intellectuelle et artistique au comité de censure du clergé, l'Académie de recherches islamiques. Ainsi en 1986, Qabl al suqut (Avant la chute), le fameux texte de l'essayiste Faraj Foda avait fait l'objet d'une condamnation ad hominem de la majallat al Azhar. La condamnation cléricale a été suivie d'effet quelques années plus tard : en 1992, l'intellectuel laïc égyptien fut en effet assassiné par les ci-devants «égarés» ! Interrogé sur cet assassinat, le cheikh Mohammed Ghazali, figure majeure du mouvement des Frères musulmans et mufti officieux de l'Algérie de l'infitah, n'avait pas hésité à habiller le crime des atours de la shari'â. L'affaire Nasr Hâmid Abu Zeid est plus révélatrice encore de l'impasse historique absolument terrifiante dans laquelle les régimes arabes ont uniment fourvoyé leurs sociétés respectives, afin de s'assurer – parallèlement au jeu combiné de l'autoritarisme et de la corruption -, une résilience autrement plus périlleuse à obtenir. Lâché par le conseil de l'Université du Caire qui lui a refusé sa promotion au rang de Professeur, l'auteur du «Concept du texte» (mafhum al naç) s'est vu tour à tour livré à la vindicte intégriste, condamné pour crime d'apostasie, frappé d'excommunication et menacé de mort. Son «tort» a été d'appréhender le texte coranique comme «un produit culturel et historique» nécessitant en tant que tel la mobilisation des instruments de l'analyse linguistique et de la sociologie de la littérature. Ce n'est pas tout : si Nasr Abu Zeid a été menacé de mort, c'est qu'il a osé découronner un concept à majuscule dans l'islam politique – depuis Mawdudi et Sayyid Qutb -, celui de la «hakimmya li Allah» (la souveraineté de Dieu). L'analyse de Nasr Abu Zeid est aussi éloquente qu'imparable ; faisons l'effort de la lire : «si à travers le concept de souveraineté, le discours religieux veut mettre fin à l'asservissement mutuel des hommes, ce concept aboutit, dans la pratique, à la domination de ceux qui prétendent détenir exclusivement le droit de comprendre et d'interpréter les textes et être les seuls transmetteurs de la Parole de Dieu. Or si la souveraineté des hommes peut être combattue par divers moyens et remplacée par des systèmes plus équitables, la lutte contre la souveraineté des religieux équivaut à l'impiété et à l'athéisme, constituant un blasphème […] contre le gouvernement de Dieu. Ce concept devient de la sorte une arme dangereuse en ce qu'il transforme un conflit entre hommes en un conflit entre les hommes et Dieu, enlevant à ces derniers tout recours et toute possibilité de changement.» Comment combattre alors, dans ce contexte annonciateur de lendemains incertains, le projet «jihadiste» et sa matrice doctrinale, le «salafisme», tout en dénonçant l'autoritarisme des régimes politiques arabes ? La tâche est autrement plus périlleuse, qui rejoint par certains aspects l'interrogation pénétrante de Marcel Gauchet : «comment faire des démocrates avec des croyants, tout en combattant la version de la croyance associée à une politique hétéronome ?» De Ali Abderraziq à Mohammed Arkoun, bien d'intellectuels et de penseurs arabes ont montré le chemin à suivre pour renouer avec l'islam d'Ibn Rushd : pourquoi les régimes arabes s'obstinent-ils alors à ignorer leurs travaux ?

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