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Nos côtes sont-elles protégées ?
Publié dans El Watan le 26 - 12 - 2005

Ce mouvement a engendré une vague puissante qui s'est propagée vers les côtes espagnoles où des embarcations ont été détruites, sans faire de victimes. Au moment de ce séisme, les Algériens résidant dans les régions sinistrées ont constaté le recul de la mer, consécutif au soulèvement du fond marin. Recul visible sur nos plages du Centre et de l'Est, estimé en moyenne verticale à 70 cm. Il s'agit d'un tsunami qui n'est, en réalité, pas étrange pour notre pays, car depuis sept siècles le littoral algérien a déjà subi des tsunamis d'origine sismique. Le 2 janvier 1365, la mer a inondé une partie d'Alger suite à un violent séisme qui a déclenché cent répliques en une nuit. Jijel, sur la côte est, a été balayée par une vague destructrice le 21 août 1856. Bien qu'il soit d'amplitude moindre, le tsunami du 21 mai 2003 aurait pu être catastrophique si son onde s'était dirigée vers l'arrière, autrement dit vers les côtes algériennes et cela pourrait être dû à la bathymétrie (fonds marins) qui contrôle étroitement la direction et les hauteurs de ces vagues tueuses. Je tiens à préciser que le tsunami ne se propage pas en une seule vague mais en un train de vagues et les vagues les plus hautes sont à l'intérieur du train de vagues.
Conséquemment, ce ne sont pas les premières vagues du tsunami qui sont les plus destructrices, c'est plutôt celles qui arrivent après (celles du milieu du train de vagues) qui ont des amplitudes importantes. Cela a été confirmé par l'étude que je prépare avec des collègues de l'Institut espagnol d'océanographie qui ont pu mesurer les vagues du tsunami du 21 mai 2003 arrivées des côtes algériennes. Les premiers résultats de cette étude montrent aussi que la durée de ces vagues est d'environ 24 minutes avec des longueurs avoisinant les 8 km pour chaque vague.
Il faut rappeler que l'amplitude des catastrophes possibles sera multipliée par la fragilisation de notre littoral. L'état actuel de certaines régions de la côte de notre pays est critique, avec notamment des zones se trouvant sous le niveau de la mer. A Aïn Benian, à l'ouest d'Alger, la plage d'El Bahdja est située à 50 cm sous le niveau de la mer. Autrement dit, une zone urbanisée, mais potentiellement inondable. Les lois 29-90 et 02-02 sont transgressées. La loi 29-90 interdit de construire à 100 m du littoral et la loi 02-02 est censée compléter le précédent texte pour interdire de construire sur la bande des 300 m longeant le littoral. Autres facteurs également : dunes rasées en vue de projets immobiliers ou hôteliers, pillage du sable des plages et des rivières (plus de 70% du sable qui protège nos côtes est charrié par les rivières), improvisation des projets de protection du littoral sans vision intégrée. L'inondabilité du littoral est un paramètre pertinent, parce qu'un littoral non agressé, ayant ses dunes bordières et dynamiquement en équilibre, pourrait minimiser et dissiper les vagues des tempêtes et des tsunamis.
Déjà, il faut d'abord admettre collectivement que les tsunamis sont un risque réel et que nos côtes sont fragilisées, puis commencer par le début : interroger le passé pour envisager l'avenir. Explorer notre littoral pour détecter les dépôts tsunamigéniques afin de dresser un historique du phénomène, comprendre ses spécificités et finir par réaliser des simulations ; disposer de systèmes de surveillance qui mesurent les déformations de la surface de la mer et alertent dès qu'une vague solitaire lente est détectée au large. Contrairement à l'onde sismique transmise en quelques secondes, l'onde du tsunami se répand à la vitesse de 700 km/h. Si, par exemple, la vague est détecté à 350 km de la côte, les autorités auront 30 minutes pour faire évacuer les zones submersibles.
Cependant, il faut préparer la population pour cela, en intégrant la prévention des catastrophes dans le système éducatif, organisant des exercices de secours, indiquant à la population d'une ville les voies d'évacuation et les zones insubmersibles. Face à ces phénomènes naturels mortels, seules l'éducation et la sensibilisation peuvent nous aider à amoindrir les conséquences de ces catastrophes. J'enchaîne en rappelant que ceux qui ont eu la vie sauve lors su séisme du Sumatra (26 décembre 2004), ce sont ceux qui se sont sauvés dans les hauteurs et savaient que quand la mer s'est retirée c'était le creux de la vague du tsunami qui est arrivé en premier et que sa crête allait les submerger quelques minutes après. Enfin, je pense qu'il faut reconnaître certains de nos échecs en matière de politique environnementale et j'estime que ce ne sont pas les séminaires organisés dans des hôtels luxueux qui vont contribuer à la promotion de notre environnement, mais plutôt la préparation de l'enfant algérien, parce qu'un enfant ayant une bonne culture environnementale est potentiellement une vie sauvée au cas où ces catastrophes se produiraient chez nous.


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