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Les compagnies étrangères en renfort
Publié dans El Watan le 06 - 02 - 2006

Le taxi qui nous transporte en direction de Chlef entame – à proximité de cette ville de la wilaya de Blida – une descente après avoir roulé auparavant à pleine vitesse. Une route qui rétrécit alors qu'à notre droite une base de vie, bien clôturée, abrite du gros matériel de travaux publics. Juste quelques mètres plus loin, deux plaques se tiennent diamétralement opposées. L'une, à droite, indique la direction Hadjout-El Affroun. L'autre, à gauche, celle Oran-Oued Djer. Derrière ces deux plaques, s'étend, en contrebas d'un terrain vague, un chantier où s'amoncellent des amas de gravier. A ce niveau-là, le taxi ralentit longuement avant de continuer son chemin avec plus ou moins de difficulté à aller plus vite. C'est-à-dire à plus de
40 km/h alors qu'on roulait auparavant à 100-110 km/h. Une file de véhicules commencera alors à se constituer.
Et pour cause : de gros camions quittant le bitume déversent, à vue d'œil, des tonnes de gravier. Des amas de ce matériau, de différents calibres, jalonnent un chemin déjà déblayé. La poussière qui s'en dégage en ce temps hivernal emplit l'atmosphère, mais l'humidité la retient comme pour un nuage. Sur une largeur d'une dizaine de mètres, on devine le tronçon d'une nouvelle route.
Un panneau où est inscrit «Autoroute Ouest-Est – Accès aux ouvrages» est planté en ce lieu. On en trouvera plusieurs à des distances régulières. Les travaux suivent, plus ou moins, le tracé de la ligne de chemin de fer qui passe à côté.
Des postes de vigie, en forme de L, construits sur les hauteur,s dominent les lieux. Il est 17 h 15. Sur le flanc droit de la route vers Boumedfaâ, des bulldozers, des camions-bennes, des niveleuses sont encore en action. L'échangeur d'El Affroun permettra d'aller vite vers la ville de Boumedfaâ. A partir de là, il est prévu un autre échangeur qui permettra de rallier Tipaza et Médéa. C'est le tronçon El Affroun-Hoceinia, nous informe un quinquagénaire qui se dit être un ancien conducteur de travaux dans une entreprise nationale de bâtiment. Nous l'écoutons alors que le soleil se couchera dans une quarantaine de minutes. Toujours sur notre droite, un oued coule, alimenté par les eaux des dernières pluies.
A cinq mètres du bitume, sont construits des hangars où est suspendue une plaque avec une inscription en arabe : Locaux Oudaï. Le chauffeur de taxi se dit «pressé» de voir le plus tôt possible ce tronçon de l'autoroute s'ouvrir pour la circulation routière. «On peine déjà pour avoir des clients et avec la route actuelle on perd trop de temps pour faire les 200 km Alger-Chlef», s'exclamera-t-il. Les passagers que nous étions éprouvaient plutôt de l'impatience à arriver à Chlef, alors que nous avions quitté le square Port-Saïd à 15h25.
Trop de temps perdu sur une route qui, de plus en plus, a du mal à contenir les milliers de véhicules qui prennent la direction de l'ouest du pays et vice versa. «Non seulement il faut ralentir à chaque fois en s'approchant des agglomérations, mais il faut subir encore les camions qui obstruent la route», lâche crûment le chauffeur de taxi.
Heureusement que la vue d'une vingtaine de ruches d'abeilles disposées en contrebas des monts – que nous fixions trop de nos yeux – vint atténuer la tension qui se sentait à l'intérieur du taxi. Ces ruches procurent un décor qui contraste avec ce qu'on a vu jusqu'à maintenant. D'ailleurs, quelques mètres plus loin, encore un panneau «Autoroute Ouest-Est – Accès aux ouvrages».
Il oriente notre regard vers un site de travaux concernant ce projet où une piste commence à être nivelée et encore des dépôts de gravier. Un camion de gros tonnage est immobilisé sur place alors que sur le monticule qui surplombe ce tracé un autre poste de vigie en forme de L est visible. Notre taxi tente de rouler plus vite, mais trop de véhicules sont devant nous. Quelques minutes plus tard, on se rend compte de la présence d'une garnison militaire sur notre gauche. Tout le monde ralentit dans les deux sens de la route. Puis, une unité de concassage de gravier nous replonge dans le sujet. «Heureusement que des entreprises étrangères s'impliquent dans la réalisation de cette autoroute (Est-Ouest), fait remarquer un passager, sinon ce seront nos petits-enfants qui la traverseront.»
Des panneaux : accès aux ouvrages !
L'inclinaison du terrain où passe le tronçon laisse penser que de grosses difficultés attendent les entreprises qui prennent en charge la réalisation de ce projet. «Mais il y a aussi le problème des terrains agricoles que l'Etat a décidé d'exproprier», précise un passager au fond du taxi. Le soleil commence à se cacher derrière les collines et nous guettons les panneaux de signalisation. Nous traversons Oued Boumale puis Oued Zeboudj. Un dépôt de ferraille rouillée est situé aux abords de la route. Le taxi prend de la vitesse : 90 -110 km/h. Tout dépend de la file inverse. Quand celle-ci est libre, les véhicules osent des dépassements en série et toujours avec de grands risques. Sinon, c'est le cortège comme dans celui d'un mariage. Nous arrivons à une intersection.
Une plaque où est inscrit «Aïn Benian à 7 km» et, en bas, Hammam Righa nous accroche. «Ah ! il y a une autre agglomération qui porte le même nom qu'une ville de la wilaya d'Alger», s'étonne un jeune qui se rend à Chlef pour une visite familiale. A côté de lui se trouve un autre jeune qui n'arrêtait pas d'être contacté sur son téléphone portable. Il faut avouer que cela nous a agacés durant plus de deux heures. Mais nous avons compris plus tard que le jeune homme devait renter à Chlef pour assister à l'enterrement de son père, décédé ce jour-là. «Il est incroyable l'état de nos routes. Dans l'urgence, comme la mienne, comment faire pour arriver à temps ?», s'offusquera-t-il. Hormis les sujets sur le football, le logement, le chômage, les discussions dans ce genre de voyages sont souvent braquées sur la question des routes. La nuit a déjà lâché son voile noir sur les lieux. Le tunnel, au niveau de Oued Soufay, bien qu'éclairé nous donne quelques frissons. On n'en voit pas vraiment le bout. «Du temps du terrorisme, il fallait faire attention à la circulation en sens inverse. Quand au bout de quelques minutes il n'y a aucun véhicule qui vous croise, c'est l'alerte», se rappelle le chauffeur de taxi. Un échangeur est en cours de réalisation dans le cadre de l'autouroute Est-Ouest avec toute la mobilisation des gros engins. Le taxi semble accélérer pour gagner un peu plus de temps, mais en traversant Khemis Miliana, nous perdons une demi-heure à force de ralentir. Le trajet nous paraît s'étirer au fil des heures et les occupants du taxi échangent, de moins en moins, de paroles.
Les forêts de pins au niveau de Oued Fna nous ont toutefois procuré une sensation de bien-être. Encore un poste vigie en forme de L, mais tout le monde demeure impatient d'arriver à destination. Notre compagnon, l'ancien conducteur de travaux, joue le guide en essayant de briser le silence qui s'est installé. «De Khemis Miliana à Oued Fodda, vous verrez la réalisation, sur plus de 70 km, d'un long tronçon de l'autoroute Est-Ouest», indiquera-t-il. Pour le chauffeur de taxi, passer par les villes et les villages est devenu aujourd'hui un casse-tête pour les voyageurs lorsque le chemin est plus long. «Pourquoi traverser le centre-ville de Aïn Defla lorsque votre destination est Chlef ou plus loin ?», se demande-t-il. A seulement 200 km d'Alger, le voyage a été pénible et stressant. Le retour vers la capitale connaîtra les mêmes contraintes avec encore un accident grave de la circulation.


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