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Entre devise pour la croissance et passeur de capitaux
Publié dans El Watan le 27 - 02 - 2006

L'Algérie est-elle en mesure aujourd'hui de libéraliser son contrôle des changes ? La réponse est oui pour de nombreux partisans de la convertibilité totale du dinar. Plus encore, les opposants habituels à la convertibilité sont peu ou pas intervenus dans un débat qui, signe des temps, ne déclenche pas les passions comme par le passé. Le décor est connu ; des réserves de change astronomiques, une demande en dinar de plus en plus importante à cause des colossaux programmes de dépenses publiques, une marché de change parallèle en crise avec le resserrement de l'écart entre taux officiel et taux au noir. Les acteurs sont à l'affût. Le chef du gouvernement Ahmed Ouyahia, à l'écoute, aurait chargé sa communication de compiler tout ce qui se dit ou s'écrit sur le sujet. Abdelhamid Temmar, ministre des Participations publiques et de l'Investissement, envisage de s'offrir une étude d'un grand conseil étranger sur les retombées de la levée des contrôle de change en Algérie, tandis que Mourad Medelci, ministre des Finances, englué dans la gestion budgétaire et les scandales bancaires, n'a manifestement pas le loisir d'ouvrir un nouveau chantier dans la gadoue qui l'entoure. Le thème de la convertibilité du dinar reste encore suffisamment fiévreux pour déclencher des délires : un commentaire de presse particulièrement vigilant a estimé que l'effondrement en cours de la parité de l'euro sur le marché parallèle n'est pas le fruit de la disparition de 9000 importateurs en trois mois ou de la fin des importations de véhicules d'occasion, mais d'un complot ourdi – par une aile du pouvoir ? – afin de rendre inéluctable la convertibilité totale du dinar. Mais au fait, pourquoi donc rendre le dinar encore plus convertible ?
Attraits de capitaux contre fuite de capitaux
Une chose est sûre, dans le nouveau contexte financier algérien, il n'y a pas pénurie d'arguments en faveur de la levée du contrôle des changes. Ils ont été pour la plupart synthétisés par Ali Benouari dans le long plaidoyer pour la convertibilité totale du dinar publié par El Watan fin décembre 2005. En gros, le pays, en laissant flotter librement le dinar sur un marché monétaire interbancaire, se doterait d'un instrument « vivant » d'ajustement au jour le jour de son activité, un indicateur en continu de la compétitivité du pays. Les variations, décidées par le marché, du prix de la monnaie nationale commanderont une série de flux essentiels, comme celui des importations – en attendant celui des exportations hors hydrocarbures – ou celui des investissements. La répartition des ressources par secteur comporterait moins de risques d'erreur que dans le cas d'un taux de change encore administré comme c'est le cas aujourd'hui, l'arrimage à l'économie mondiale serait plus fort, l'efficacité des entreprises à l'international plus grande, la maîtrise des coûts de production meilleure. Mais surtout la possibilité pour un résident de changer à tout moment ses dinars en devises étrangères sans domiciliation bancaire d'une quelconque opération de commerce extérieur serait le plus beau signe de la confiance retrouvée d'un pays en lui-même. Un puissant appel aux capitaux étrangers qui comme chacun sait vont plus facilement aux endroits d'où ils peuvent repartir tout aussi facilement. C'est bien sûr par ici que s'engouffre la riposte inévitable : la levée du contrôle des changes conduit à terme à la fuite des capitaux en permettant leur libre conversion en devises. Pour Mohamed Ghernaout, expert financier, « la soutenabilité » d'un dinar totalement convertible reste liée en Algérie aux seules ressources énergétiques, ce qui dans la durée la rend aléatoire et expose la monnaie nationale aux pratiques spéculatives ». En fait, il s'agit de voir les choses au loin et de dépasser la conjoncture actuelle où le flux d'affaires est favorable au dinar de plus en plus recherché pour investir dans un pays transformé en chantier. « Les pratiques spéculatives sur le dinar ont été alimentées ces dernières années par l'écart entre le taux de change officiel et le taux au noir. C'est la gestion administrative du taux de change qui a produit les fuites de capitaux pour le moment », répond Ali Benouari en rappelant que les opérations d'importations fictives au seul but de changer des dinars contre des devises au taux officiel le plus souvent pour les revendre sur le marché parallèle plus haut de 20% à 30 %. « Ce sont des détournements à la taille incomparables avec ce qui peut se produire dans un contexte de marché monétaire libre où les mouvements de capitaux sont d'une autre dimension. Il faut juste voir comment le bath thaïlandais a été réduit à néant en quelques jours lorsque les investisseurs ont perdu confiance dans la conjoncture locale et ont profité en 1997 de la convertibilité totale pour transformer leurs avoirs en dollars, déclenchant le début de la grave crise asiatique », explique Mohamed Ghernaout.
Elargir la convertibilité, un compromis ?
Une convertibilité totale du dinar pousserait-elle Mittal Annaba, Anadarko ou Orascom Algérie à rapatrier plus de dividendes ou à investir plus en Algérie ? L'affaire ne dépend pas beaucoup du taux de change et de la liberté de convertir, mais de la profitabilité à se développer en Algérie dans la sidérurgie, le pétrole ou la téléphonie. Pour les spécialistes, le dispositif de contrôle de change actuel n'empêche pas les entreprises étrangères de cesser de réinvestir en Algérie et de sortir tout leur dividende. Par contre il peut ralentir leur engagement dans le pays.
Un rapprochement de vues entre les pro et les anti convertibilité totale du dinar n'est pas exclu dans les mois qui viennent. Les premiers conçoivent parfaitement que si la règle doit être l'abrogation du contrôle de change, l'exception peut tout à fait être maintenue pour restreindre ou mieux contrôler un nombre « toutefois très limité d'opérations » comme le font la plupart des pays à convertibilité libre. En outre, Ali Benouari admet qu'«il n'y a aucune urgence à passer tout de suite à la convertibilité totale, mais qu'il faut se mettre à réfléchir ensemble à l'opportunité d'un tel bond en avant ». Les seconds ne sont pas pour autant favorables au statu quo et certains proposent une démarche graduelle par exemple en commençant par étendre la convertibilité du dinar restreinte au opérations commerciales. Il est ainsi suggéré de supprimer l'agrément de la Banque d'Algérie pour la domiciliation des opérations de services, qui est un véritable goulot d'étranglement pour le règlement de tous les achats de services en devises – expertises, assistance technique, études, produit culturel…- mais aussi pour leur exportation, en maintenant la possibilité de recevoir totalement en devises les recettes extérieures d'entreprises ou de personnes physiques. Les trésoreries d'entreprises, autre proposition de démarche graduelle, seraient convertibles à partir de comptes courants afin de leur permettre une plus grande possibilité d'intervenir à l'extérieur et de faire, entre autres, plus facilement circuler leur cadres dans le monde. Big bang ou convertibilité élargie, tel pourrait plutôt être le débat autour du dinar dans le proche avenir.


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