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20 ans après, le mystère sur son assassinat reste entier
Publié dans El Watan le 30 - 03 - 2006

Si son assassinat, il y a 20 ans, est évoqué épisodiquement, en attendant d'être totalement englouti dans l'oubli, le compte à rebours déclenché mettra un terme définitif à «l'affaire Palme», en 2011, année de la prescription.
Si c'est le cas, Palme ira gonfler la liste des crimes non élucidés qui jalonnent l'histoire de la Suède. Une histoire qui retiendra tout de même que le Premier ministre suédois est le deuxième homme d'Etat de son pays à quitter le pouvoir d'une manière violente. Sa Majesté Gustave III avait subi le même triste sort, il y a deux siècles lors d'un bal masqué. Sauf qu'à l'époque, on avait mis la main sur le tueur, un capitaine de l'armée royale, dernier maillon d'un complot, savamment préparé.
Olof Palme a été abattu par balle le 28 février 1986 à Stockholm alors qu'il rentrait chez lui, sans escorte, avec son épouse après une séance de cinéma. Conspiration ou acte isolé d'un fou avide de reconnaissance et soucieux d'avoir une place dans l'histoire ?
Depuis cet abominable forfait, aucun indice ne permet de privilégier une piste par rapport à une autre. Devra-t-on se limiter à la version d'un romancier qui a écrit un polar sur cet assassinat. Son auteur n'est pas n'importe qui. C'est un criminologue, conseiller auprès de la police suédoise et a participé à l'enquête sur le meurtre de Palme. On ne sait si le livre Entre la nostalgie de l'été et le froid de l'hiver s'est basé sur les données réelles de l'affaire, ou est simplement le fruit d'une imagination fertile. L'idée de base de ce bouquin de Leif Persson est que Palme a été un agent des Américains dans sa jeunesse, recruté par l'homme politique suédois Erlander dans les années 1950, qui l'a chargé des affaires d'espionnage. Puis, Palme a changé de peau politique dans les années 1960 et est devenu le leader de la nouvelle gauche suédoise anti-américaine et tiers-mondiste. Palme aurait poussé le bouchon trop loin en remettant en cause des intérêts stratégiques occidentaux et se serait heurté à des pouvoirs très puissants qui ont décidé de l'abattre. Voilà grosso modo, la trame de ce polar qui pourrait bien faire l'objet d'un film.
Un homme à principes
Plus sérieusement, deux décennies après sa mort, les enquêteurs semblent au point zéro, puisque aucun d'entre eux n'a pu percer le mystère de cette mort. Qui a tué Palme et pourquoi est-il mort ?
Homme de gauche, bien que son parti soit taxé de droite dans ses pratiques, Palme était un défenseur acharné du Tiers-Monde. Il avait dans sa prime jeunesse une aversion pour les nazis et l'extrême droite d'une manière générale. C'est dire qu'il n'avait pas que des amis et certains «limiers» ont vite fait de pointer du doigt les adeptes de la croix gammée qui émargent même au sein de la police royale.
Ces limiers se seraient basés sur le comportement inhabituel de Palme qui aurait affirmé un mois avant son élimination qu'il avait peur pour sa vie. «Un policier me menace en me disant qu'il va m'exterminer bientôt», aurait confié l'ex-Premier ministre à un de ses neveux. Mais sans preuves tangibles, les investigations se sont arrêtées au seuil du oui-dire. Plus largement, certaines sources ont incriminé la CIA «qui ne pouvait laisser cet homme politique gênant agir à sa guise, menaçant pas mal d'intérêts, même si l'homme visé passe pour un pacifiste issu d'un pays neutre, n'ayant que des relations cordiales avec tous ses homologues de par le monde». Alors pourquoi recourir à ce procédé ignoble ? Sont-ce ses relations privilégiées avec l'Est et sa visite en URSS prévue quelques semaines après son assassinat ? Ou est-ce son désir de se porter candidat à l'ONU qui a irrité certains cercles, notamment américains peu rassurés de voir l'intronisation de cet «agitateur», à la tête du building de verre de Mahattan ?
Une enquête qui piétine
Puis dans la confusion générale, les enquêteurs nous entraîneront sur une autre piste, celle du PKK, parti kurde opposé au pouvoir central d'Ankara et dont l'un des dirigeants marquants a été expulsé de Stockholm vers la Turquie où il a été exécuté. Les rebelles kurdes auraient agi par vengeance : une hypothèse qui n'a convaincu que ses concepteurs. D'ailleurs à force de supputations et d'extrapolations, on en est arrivé aux pires scénarios. Alors ? A moins que ce ne soit le Mossad, froissé par les sympathies ouvertement déclarées d'Olof Palme pour l'OLP et son chef d'alors, Arafat, qui l'a d'ailleurs reçu à plusieurs reprises dans la capitale suédoise. D'autres thèses ont même incriminé l'Afrique du Sud…
Olof Palme est né le 30 janvier 1927. Il est diplômé en droit en 1951 et président de l'Union d'étudiants en Suède (1952). Il a aussi était leader du parti social démocrate de 1969 à 1976 et Premier ministre de 1969 à 1976, puis de 1982 à 1986. Olof a sans doute montré une autre façon de faire de la politique, libéré des idéologies dogmatiques et audacieuses dans ses réformes sociales. Sur un autre plan, l'ex-Premier ministre a condamné la guerre du Vietnam et l'interventionnisme américain et a montré un vif intérêt pour les problèmes de développement du Tiers-Monde.
«Je suis fier et heureux d'être un socialiste démocrate. Je le suis devenu en parcourant l'Inde et en y découvrant une effrayante pauvreté, bien qu'une partie du pays fut incroyablement riche, en parcourant les Etats-Unis, en y découvrant une pauvreté en quelques sorte, encore plus avilissante.» Ces paroles surprenantes sortent de la bouche d'un homme ayant grandi dans une famille bourgeoise conservatrice et ayant fait ses études en Ohio aux Etats-Unis. La mort de son père, alors qu'il n'était âgé que de 5 ans l'a sans doute marqué. Il s'est évertué à faire plus d'efforts que les autres pour s'affirmer. En politique, c'est sous l'aide de Tage Erlander qu'il s'est fait une carrière en devenant d'abord le secrétaire personnel du prestigieux homme politique suédois en 1953.
Lancé par ce dernier, il est nommé directeur des études dans la Ligue démocratique sociale de la jeunesse en 1955, puis ministre de la Communication en 1962, puis ministre de l'Education et des Affaires culturelles en 1965 et, enfin, élu président du Parti des démocrates sociaux, en 1970, 1973, 1976 et 1985. Par ses convictions et sa foi en une société forte et démocratique, Palme a entrepris plusieurs réformes qui renforcent les droits des citoyens. Réformes qui avaient séduit les autres pays de l'Europe, pour lesquels, la Suède était un exemple à suivre qui a fait dire à Goran Persson, devenu Premier ministre que «Palme avait rendu la Suède un peu plus grande qu'elle ne l'est».
Mais c'est surtout son engagement sur la scène internationale qui l'a rendu plus populaire. Adversaire déclaré de la guerre du Vietnam, il a beaucoup irrité Washington et l'Otan pour sa politique tiers-mondiste et neutraliste, soutenant notamment les régimes castristes, de Cuba et Sandiniste du Nicaragua. Il a aussi pourfendu l'apartheid en Afrique du Sud et s'est rapproché des pays en voie de développement comme l'Algérie où il compte de nombreux amis et qu'il a visitée à plusieurs reprises.
Symbole de la paix
Ses biographes révèlent que Palme a basculé à gauche en 1965, à l'occasion de son fameux discours de Gävle où il se désolidarise des Etats-Unis et soutient le Vietnam. Ce discours a eu un énorme impact en Suède. C'était la première fois qu'un politicien suédois critiquait aussi durement les Américains. Cela a marqué le début des années contestataires en Suède qui ont duré jusqu'en 1976.
Se rapprochant des pays pauvres, Palme s'est mobilisé pour leur venir en aide. Sur un autre plan, il a mené une bataille sans merci contre l'apartheid qu'il a comparé au nazisme. En 1985, la moitié du budget de l'ANC était fournie par la Suède. Palme s'est rapproché des banquiers newyorkais pour organiser le boycott financier du régime raciste sud-africain.
Toujours d'attaque lorsqu'il s'agit des causes justes et la défense des opprimés, Olof a déclenché la discorde américano-suédoise à propos de la guerre du Vietnam où il n'a pas hésité à traiter le président Nixon de meurtrier. Mieux encore, pour bien marquer sa détermination à l'encontre des Etats-Unis, il avait, alors qu'il était Premier ministre, participé à une marche de protestation à Stokholm avec une délégation du nord Vietnam ; ce qui était de nature à bouleverser tous les bons procédés diplomatiques.
En 1980, Palme avait été nommé médiateur de l'ONU dans le conflit irako-iranien et duquel il gardera un souvenir amer. «J'ai échoué dans cette mission impossible. Je ne vois pas quelqu'un qui pourrait dénouer cette guerre à plusieurs facettes», avait-il déclaré impuissant. L'histoire allait lui donner raison puisque le conflit sanglant s'étalera sur plusieurs années.
Vingt ans après, sa mort hante encore les esprits. L'enquête sur son assassinat n'a toujours pas (le fera-t-elle un jour ?) résolu l'énigme et levé le mystère. Christer Petterson, son assassin présumé, reconnu par l'épouse de la victime Lisbet Palme, a été innocenté par la justice suédoise qui le libérera quatre mois après son arrestation, en lui faisant des excuses et en l'indemnisant. Petterson est décédé en septembre 2004, emportant avec lui ses secrets… L'enquête continue.
Parcours
Olof Palme est né en 1927 en Suède d'une mère Balte et d'un père Suédois, mais très jeune il est orphelin de père. Il a vécu dans un milieu très bourgeois sous la protection d'une gouvernante française qui lui a enseigné le français. En plus de la langue de Molière, Olof parlait couramment l'anglais ayant étudié aux Etats-Unis où il avait comme camarade d'université le célèbre acteur américain Paul Newman. Il parlait aussi l'allemand. Très cultivé, il s'est fait remarquer en politique en prenant un chemin différent de ses conceptions familiales et en devenant socialiste. Très longtemps dans le sillage de son père spirituel, Tage Erlander, un très grand socialiste suédois d'après-guerre, il a été nommé à de hautes fonctions dans l'administration suédoise depuis le début des années 1960. A sa mort, Olof a eu droit à des funérailles nationales auxquelles ont pris part les grands de ce monde. Il est enterré en plein centre de Stokholm, non loin du lieu où il a été assassiné, à l'église Adophe Frédéric.


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