La cérémonie organisée hier à l'occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée le 3 mai, a été présidée, à Alger, par le Premier ministre, Nadir Larbaoui, qui en a été chargé par le Président Abdelmadjid Tebboune. Dans une allocution prononcée à cette occasion, le ministre de la Communication, Mohamed Meziane, a réaffirmé l'intérêt majeur qu'accorde le Président Tebboune à la presse nationale et aux métiers de l'information et de la communication, comme en témoigne, a-t-il dit, «la consécration de la tradition des entrevues périodiques accordées aux médias pour éclairer l'opinion publique». «Les hautes autorités du pays ont placé parmi leurs priorités la promotion de l'environnement mé- diatique pour une presse libre, responsable, plurielle, indépendante et respectueuse des règles de professionnalisme et de l'éthique et de la déontologie de la profession, au service d'une pratique démocratique à l'abri de toute forme de dérive», a ajouté Mohamed Meziane. Le ministre de la Communication a évoqué le ''Fonds de soutien à la presse'' qui représente, a-t-il dit, l'un des principaux mécanismes sur lesquels l'Etat s'appuie pour soutenir le journalisme sous toutes ses formes, développer les compétences des journalistes et des professionnels des médias pour suivre le rythme des transformations technologiques et de la concurrence croissante dans le domaine des médias. Le fonds financera la formation et le développement professionnel des journalistes, notamment dans les domaines des médias numé- riques, de l'utilisation de l'intelligence artificielle et des technologies de communication modernes. Il soutiendra également l'acquisition d'équipements techniques modernes, permettant aux journaux et aux institutions mé- diatiques d'améliorer leurs performances professionnelles et la qualité de leur contenu. Pour la première fois, le fonds inclut un soutien direct au journalisme spécialisé, notamment dans les domaines de l'économie, de la santé, de l'enfance, de la culture, de l'environnement et des arts, permettant l'émergence de mé- dias de qualité reflétant la diversité et les intérêts de la société algérienne. La relance du Fonds de soutien à la presse s'inscrit, explique-t-on, dans une vision globale de ré- forme du système médiatique en Algérie, visant à promouvoir une liberté et un professionnalisme responsables basés sur la formation, l'équipement et l'adaptation à l'ère numérique. Le ministre a souligné la nécessité de veiller à ce que tous les acteurs, tant publics que privés, bénéficient du soutien du Fonds, afin de renforcer le journalisme spécialisé et professionnel, et permettre aux journaux en ligne de bénéficier de la publicité publique ré- sultant des accords locaux, en application des directives du ministère, qui a déjà commencé à publier des annonces dans deux journaux en ligne agréés. Le Fonds de soutien à la presse est relancé sous une forme élargie et complète, couvrant tous les médias audiovisuels, imprimés et électroniques, qu'ils soient publics ou privés. Ceci est conforme à l'article 220 de la loi de Finances 2025. Le fonds vise à promouvoir les médias nationaux et à leur permettre de jouer leur rôle essentiel dans la production de contenus médiatiques de haute qualité. Dans son discours, Mohamed Meziane a souligné que l'Algérie traverse une période critique marquée par des crises internationales entrelacées qui ont jeté une ombre sur le secteur médiatique, dans un monde qui s'oriente vers la multipolarité sur fond de profondes transformations affectant la structure et la crédibilité des institutions journalistiques. Le ministre a expliqué qu'un certain nombre de chaînes et de médias internationaux sont devenus les otages du pouvoir de l'argent, ce qui les a obligés à exercer une censure systématique sur tout ce qui ne correspond pas aux intérêts de leurs bailleurs de fonds. Même si cela se fait au détriment de la vérité et du sang d'innocents, comme c'est le cas de la couverture biaisée de l'agression sioniste sur Ghaza, où au moins 180 journalistes palestiniens ont été tués depuis le 7 octobre 2023, dans un black-out médiatique flagrant. Dans le même contexte, Mohamed Meziane a pointé du doigt la campagne médiatique hostile visant l'Algérie depuis août dernier, qui a pris diverses formes de désinformation visant à porter atteinte à son image et à ses positions fermes. À la lumière de cette réalité, il a souligné la nécessité pour les médias nationaux de s'unir en un front uni.