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Demi-teinte
Publié dans El Watan le 26 - 03 - 2009

L'humanité devrait-elle se retrouver dans le rationalisme d'Aristote ou, plutôt, dans les religions monothéistes ? Aristote lui-même ne serait-il pas un prophète pour avoir touché à l'essentiel de l'être humain et de sa relation avec les cieux ? Jacques Attali, l'ex-conseiller du président François Mitterrand a tenté d'y répondre en réunissant tous les extrêmes de la réflexion philosophique dans son roman La Confrérie des éveillés.
A l'opposé de Dan Brown, auteur du best seller, le Da Vinci Code, dans lequel il s'est autorisé à échafauder des mondes, allant jusqu'à conférer au Christ une longue descendance, au Moyen-Orient comme en Europe, Attali, lui, fait les choses en demi-teinte, en ce sens qu'il ne tranche pas puisqu'il s'agit purement et simplement de respecter le très cher continuum philosophique. Cependant, il n'hésite pas à réunir dans le même espace géographique, c'est-à-dire l'Andalousie du XIIe siècle, les plus grands penseurs de l'époque, en l'occurrence le musulman Ibn Rochd (1126-1198), auteur du fameux traité philosophique Fasl Al-maqal, Le Juif Ibn Maïmoun (1135-1204), auteur du Guide de l'égaré, le Chrétien Gérard de Crémone (1114-1187), grand traducteur des œuvres scientifiques et philosophiques de la civilisation musulmane et, bien sûr, Ibn Toufail (1105-1185), célèbre auteur du roman philosophique Hay Ibn Yakdhan et conseiller politique des grand monarques andalous. A-t-il forcé la main à l'histoire pour lui faire dire ce qu'elle ne pouvait pas dire ? Ses protagonistes ne cessent de voyager, secrètement, entre Cordoue, Tolède, Narbonne, Ceuta, Fès et Marrakech dans un but bien précis : mettre la main sur un manuscrit qui aurait été écrit par Aristote et dans lequel se trouveraient réunies toutes les réponses à même de rendre l'homme heureux dans l'ici-bas et jusqu'à la fin des temps. Le livre « le plus important à avoir jamais été écrit par un être humain », rien moins que ça ! Or, il se trouve que ce manuscrit est géré, en quelque sorte, par une confrérie dite celle des « éveillés », confrérie menaçant de mort quiconque serait sur le point d'y mettre la main. Bien que menée intelligemment par des grandes sommités de la pensée de l'époque, cette quête n'aboutit pas. Tout au contraire, elle est sujette aux tribulations sociopolitiques des deux côtés de la Méditerranée, à la montée du fanatisme, aux guerres de reconquête en Espagne et au machiavélisme de certains monarques, musulmans comme chrétiens. Il n'est pas établi, historiquement, que les deux géants de la réflexion philosophique du XXIe siècle, Ibn Rochd et Ibn Maïmoun, se soient rencontrés. Mais, faute de pouvoir le prouver, Attali s'est permis quand même ce tour de force dans le monde de l'imagination en partant du principe que dans la fiction tout est acceptable. Et même si dans ce roman le personnage du grand humaniste Ibn Toufaïl n'est pas tout à fait fidèle à sa véritable image — l'auteur faisant de lui une espèce de tortionnaire à la solde des gouvernants de l'époque —, la fluidité narrative, de bout en bout, nous fait oublier cet impair. En outre, Ibn Maïmoun, pour avoir abjuré sa religion à un moment donné de sa vie, dans le seul but de contracter un mariage d'intérêt, ne peut être pris pour un relaps. Quant à Ibn Rochd, en dépit d'un dosage quelque peu forcé, il demeure égal à lui-même dans ce roman et dans l'histoire de la pensée. En bref, « La Confrérie des éveillés » continue de sévir par le truchement des adeptes du fanatisme.

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