En matière de criminalité, l'année 2004 a enregistré une baisse de 8,61% en comparaison avec l'année précédente. Ce constat, même s'il n'est pas expliqué, est établi par le cinquième commandement de la gendarmerie qui englobe une quinzaine de wilayas de l'est algérien et un tiers de la population nationale. Une légère hausse est signalée cependant en ce qui concerne les délits, qui seraient dus aux conditions sociales difficiles et au taux élevé de chômage qui justifie le chiffre de 9800 chômeurs impliqués dans les actes de criminalité, soit plus de la moitié. Sur les 20 781 crimes enregistrés, les actes contre les personnes détiennent la palme devant ceux commis contre les biens et le reste. L'intervention des unités de la gendarmerie a permis l'arrestation de plus de 20 000 personnes avec un net recul observé chez l'élément féminin. Parmi les indicateurs contenus dans le rapport, on relève le nombre important de fonctionnaires impliqués dans des affaires qui se sont avérées après vérification liées pour la majorité à la corruption, phénomène qui prend une ampleur jamais égalée et gangrène tous les établissements sans exception. Par ailleurs, le plus remarquable s'inscrit au chapitre de la drogue avec une hausse de près de 30% des affaires et plus de 65% des quantités saisies avec une mention spéciale pour les psychotropes surtout le Rivotril, dont la consommation s'est développée à 82,22%. Un chiffre alarmant qui justifie le bruit soulevé autour de sa distribution et l'affaire Digromed qui a révélé, grâce au coup de filet de la gendarmerie, un vaste réseau de trafic qui n'a pas encore livré toutes ses ramifications. En matière de contrebande, les 465 km de frontières avec la Tunisie constituent toujours un problème pour les gendarmes qui constatent la saignée infligée par conséquent à notre économie. Le trafic de cheptel vers le pays voisin est le principal crime qui mobilise les gardes frontières en plus des denrées alimentaires de première nécessité alors que les marchandises saisies introduites ou exportées frauduleusement sont estimées à une valeur de près de 123 millions de dinars. Les officiers qui ont présenté, mardi dernier, ce bilan au niveau du commandement de Constantine ont refusé de livrer la moindre information sur l'activité antiterroriste de leur corps. Par ailleurs, les chiffres concernant l'atteinte à l'ordre public ont été donnés montrant une hausse dans les attroupements et les mouvements de protestation estimés à 464 cas qui confirment la précarité du front social et les tensions qui persistent. En fin, l'application des nouvelles mesures contenues dans la loi 14-01 relative à la prévention routière et à la répression des infractions de la circulation a conduit, selon le rapport, au recul des accidents qui enregistrent une baisse continuelle. 1022 décès ont été enregistrés cependant sur les routes de l'Est alors que l'homme est tenu responsable de l'hécatombe à hauteur de 84,15%.
