Trait architectural qu'on chercherait en vain ailleurs : Khabouzia, cette petite localité de l'ouest de Aïn Bessem (Bouira) se dresse sur deux collines qui se font face, de sorte que l'on a deux agglomérations distinctes qui semblent engagées dans un dialogue sans fin. Nous ignorons le premier quartier, de construction récente, composé de villas assez cossues et d'un projet de 70 logements de type RHP, lancé en 1999, achevé en 2004 et attribué en 2006. L'essentiel de la vie de cette commune de 6134 habitants dispersés sur 63 km2, se concentre sur l'autre colline, avec une unité de soins, une pharmacie, la garde communale et le siège d'APC. Les maisons qui flanquent l'artère principale sont toutes petites et coiffées d'un toit de tuiles rouges. Beaucoup datent de l'époque coloniale. Le P/APC, que nous interrogeons, a recensé quelque 300 logements précaires. A part le projet des 70 logements de type RHP, la commune n'en a pas eu d'autres, faute d'assiettes foncières. En abordant ce chapitre, le responsable local dénonce la lenteur administrative que rencontre le PDAU à sa deuxième phase. C'est l'écueil contre lequel vient se heurter éventuellement la construction d'une polyclinique et d'une bibliothèque municipale. Cette situation foncière fait que les consultations médicales et les soins se donnent dans une salle de 120 m2. Grâce au travail remarquable qu'accomplit quotidiennement le médecin, qui est une femme, 950 élèves ont été examinés. Mais si sur le plan médical, les habitants de cette commune n'ont pas à se plaindre, grâce au dévouement de leur médecin qui leur consacre l'essentiel de son temps, sur le plan social, les choses ne paraissent pas aller comme il faut. Selon l'élu local qui invite les autorités à plus de visites dans sa commune, le taux de chômage atteint 60% de la population en âge de travailler. Le transport scolaire qui concerne 450 collégiens et 600 lycéens, péche par insuffisance de moyens. Les trois minibus, s'avèrent insuffisants. Le jour où le projet d'un lycée de 600 places pédagogiques, annoncé par le wali, lors de la visite qu'il a effectuée en décembre dernier dans cette commune, sera lancé et réalisé, il est évident que le ramassage scolaire dans les cinq districts connaîtra une nette amélioration. De même l'AEP, où pour l'heure les mêmes districts, en l'occurrence, Ouled Selmoune, Ouled Aliane, Thleidjia, Ouled Gamra et Khrarcha sont alimentés en eau potable au moyen de citernes, rompant définitivement avec ces habitudes d'existence d'un autre âge. Il y a bien eu trois forages qui ont été réalisés et qui peuvent atténuer cette crise, mais faute d'énergie électrique le système hydraulique pour amener l'eau là où elle est attendue, les choses restent en l'état. Limitée au nord par Souk El Khémis, au sud par Bir Ghabalou, à l'est par Aïn Bessem et à l'ouest par Meghraoua (Médéa), la commune de Khabouzia attend tout du bon vouloir de la DUC dont dépend en partie son devenir, le reste, regardant les autorités dont dépendent les projets et les fonds pour en financer les réalisations.
