Une contestation sous fond de manipulation

Les jeunes bloquent la route à Aïn-Bessem

Après une longue attente et de multiples promesses, les habitants de la cité Aradh-Salah dans la ville d'Aïn-Bessem située à 25 kilomètres à l'ouest de Bouira sont sortis, hier, dans la rue pour exprimer leur ras-le-bol et remettre sur le tapis leurs sempiternelles revendications sociales. Parmi les principaux points de la contestation figure le revêtement de la cité dont les premières constructions remontent au début des années 80.
Ainsi et à l’effet de rappeler aux autorités leurs engagements tant de fois réitérés, hier, en début de matinée, des groupes de jeunes se sont rassemblés avant d’investir la chaussée et bloquer la circulation sur les deux axes routiers menant l’un vers la localité d’EI-  Khabouzia et l'autre vers la daïra de Souk EI-Khemis. Les contestataires avaient choisi ensuite le carrefour, point de jonction des deux routes préalablement citées pour interrompre définitivement le trafic routier formant ainsi une interminable chaîne de véhicules à l'intérieur même de la ville.
De ce quartier périphérique, appelé communément les 305 lots, se dégageait un grand nuage de fumée, et la voie était coupée à plusieurs endroits par des amas de pierres et autres matériaux de construction. Au milieu du carrefour, les manifestants avaient brûlé des pneus et mis un rouleau de treillis soudé à travers la chaussée coupant de la sorte tout passage de véhicule. Voyant la situation se corser, les gendarmes se sont rendus sur les lieux de la protesta sans néanmoins intervenir. Les jeunes en colère se tenaient de part et d'autre des barricades et attendaient sans répit la venue des autorités pour ouvrir le dialogue concernant le projet de revêtement qui tarde à se réaliser. C’est en fin de matinée, que les autorités locales, en l’occurrence le maire et le chef de daïra se sont déplacés sur les lieux des évènements pour apaiser les esprits. D’autres sources précisent, par ailleurs, que tout a été orchestré la veille par un groupe d'habitants à la solde du président-candidat Abdelaziz Bouteflika.
Dans la mosquée du quartier en question, le problème a été soulevé lors de la prière d'el-Icha, cependant la majorité des présents, voyant le moment inopportun, avaient refusé de cautionner une telle initiative. Mais le lendemain, les choses avaient pris une autre tournure et ceux qui avaient prévu le coup sont passés à l’action sans crier gare. De son côté, le président de l’APC de Aïn-Bessem, affirme que le projet, objet de la contestation, est en phase de réalisation :“Tout est fait pour entamer la réalisation du projet de revêtement de la cité Aradh-Salah. Six entreprises locales ont été retenues pour une partie des travaux dont la viabilisation. Pour le gros, autrement dit le revêtement de la voie, un avis d’appel d'offres national a été lancé il y a quelque temps et l'entreprise réalisatrice sera désignée cette semaine. Le reste, n'est que de la manipulation, car les citoyens concernés sont au courant de l'évolution des choses�, dira en ce sens Mohammed Nouri, le maire de Aïn-Bessem.
R. S.