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« Les régimes arabes les plus durs sont ceux qui entretiennent les meilleures relations avec l'Occident » Mustapha Adib. Directeur du Centre d'études stratégiques au Moyen-Orient, Tripoli, Liban
Il est vrai que le Monde arabe offre, à première vue, l'image d'une juxtaposition de régimes autoritaires, ce qui amène certains à considérer qu'il s'agit d'un trait distinctif de la vision arabe de la respublica. Il faut, toutefois, se garder et des généralisations et des analyses trop rapides. Avant tout, les cas de figure sont multiples et un petit nombre de pays sont déjà bien avancés sur la voie de la démocratie. Mais la démocratie à l'occidentale est le fruit d'une longue maturation des régimes et des idées. Son développement a pris des siècles. Le Monde arabe, quant à lui, ayant été soumis à l'Occident - que ce soit par le biais d'un mandat, d'un protectorat ou d'une colonisation en bonne et due forme - n'a pas bénéficié de cet espace de temps. Ses systèmes politiques sont récents. Il faut bien voir également que les régimes arabes les plus durs, ceux dont on fustige régulièrement les atteintes aux droits de l'homme, sont aussi ceux qui entretiennent les meilleures relations avec l'Occident, relations fondées sur des intérêts mutuels. Le régime irakien lui-même n'était-il pas le bras armé de l'Occident pendant des années jusqu'au moment où, sa conquête du Koweït menaçant les intérêts de ce dernier, on s'est alors opportunément aperçu qu'il relevait de la tyrannie ? Néanmoins, on ne peut négliger le fait que les régimes arabes actuels représentent pour l'instant la seule alternative face à la montée des extrémismes et que les remplacer ne reviendrait pas forcément à amener la liberté et la démocratie. C'est donc aux peuples de la région qu'il appartient de s'engager sur le long et complexe processus de la démocratisation.