Au service des urgences de Boufarik, les malades affluent de la ville, mais aussi des nombreuses zones rurales environnantes. Or, vu les mauvaises conditions de travail constatées, il n'est guère aisé d'ausculter, d'examiner, de prescrire un traitement, d'offrir des prestations dignes de ce nom, car les problèmes se posent non seulement au niveau de la structure, mais aussi au niveau du personnel. En effet, comment accueillir de nombreux patients dans une surface ne pouvant contenir que six lits seulement ? Un problème d'effectifs se pose en termes de médecins de garde et cela depuis la création des établissements publics de santé de proximité qui gèrent les centres de soins et polycliniques et qui ont leur propre service de garde à Boufarik et à Chebli. Par ailleurs, les médecins urgentistes se retrouvent seuls à affronter un flux humain difficile à maîtriser en l'absence d'un infirmier qui pourrait jouer le rôle de régulateur. Il orienterait ainsi les nombreux malades livrés à eux-mêmes. Le personnel paramédical est insuffisant d'autant plus qu'à chaque évacuation vers une autre structure sanitaire, le malade est assisté par un infirmier qui quitte ainsi les lieux. Le climat de désorganisation, qui règne au service des urgences avec les gémissements, les cris de protestation, engendre parfois des conflits et des querelles justifiant depuis quelque temps la présence quotidienne d'un élément des forces de l'ordre. Une telle initiative n'est malheureusement pas prise la nuit durant laquelle des situations conflictuelles naissent parfois. L'autre insuffisance constatée est l'absence d'un cardiologue, alors que les affections cardiovasculaires sont fréquentes. Les patients, qui en souffrent sont ainsi évacués vers Blida à l'hôpital Frantz Fanon. A quand donc une meilleure prise en charge des malades ?
