Je suis venu au nom de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) exprimer ma solidarité avec le combat de la presse algérienne », a déclaré Patrick White, journaliste à l'agence La Presse canadienne et membre du comité d'administration de la FPJQ, le plus important syndicat de journalistes du Québec et qui regroupe 1700 journalistes. « Nous sommes révoltés par ce qui se passe en Algérie Il ne se passe un jour où on ne reçoit pas sur le fil de presse de mauvaises nouvelles. Ces abus contre la presse sont inacceptables », a-t-il poursuivi, lors d'une rencontre, organisée la semaine dernière à Montréal, par le comité canadien pour la libération des journalistes algériens et pour la liberté de la presse. « L'emprisonnement de Mohammed Benchicou, directeur de la publication du quotidien Le Matin, et Hafnaoui Ghoul, correspondant d'El Djazaïr News à Djelfa (Sud algérien) et représentant de la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme, sont des faits très graves qui traduisent la volonté du pouvoir algérien à museler la presse indépendante et la société toute entière », peut-on lire dans un communiqué diffusé par ce même comité. La section canadienne de Reporters sans frontières a également tenu à appuyer l'initiative en y dépêchant sa représentante, Emily Jacquard, pour participer activement au débat qui a réuni quelques membres de la diaspora algérienne installée au Canada. A l'initiative de ces deux organismes, une lettre sera envoyée au ministre des Affaires étrangères, Bill Graham, qui devrait probablement saisir les autorités algériennes, en l'occurrence l'ambassadeur d'Algérie à Ottawa, concernant l'affaire Benchicou et Ghoul, et expliquer clairement la position officielle de son pays à l'égard de ces deux emprisonnements. Autre présence remarquée, celle de Myriam Fimbry, journaliste à Radio-Canada, la chaîne publique canadienne qui diffuse d'un océan à l'autre. Cette dernière prépare un reportage dans le cadre de « Sans frontières », une émission diffusée à une heure de grande écoute, où elle fera davantage connaître les enjeux entourant l'affaire Benchicou. Rappelons qu'il y a deux mois déjà, à l'époque où Dilem et Benchicou avaient été condamnés à mort dans quelques mosquées d'Alger, Myriam Fimbry avait ouvert son micro au directeur du Matin qui dénonça les pressions qu'exerçaient contre lui les autorités policières et judiciaires de notre pays. Les participants, visiblement scandalisés par le traitement réservé à la presse indépendante, ont tenu à souligner que ce combat n'est pas seulement celui pour la libération des deux journalistes injustement emprisonnés, mais également celui pour la liberté de la presse, en somme la démocratie. Beaucoup de propositions ont fusé lors de cette rencontre et d'aucuns ont exprimé le souhait d'associer quelques artistes algériens à un événement qui marquera le soutien de la diaspora algérienne installée au Canada au combat démocratique en Algérie.
