Les derniers chiffres connus publiés par la société du port de Marseille indiquent que le trafic passagers avec l'Algérie a accusé, en février dernier, une baisse de 21% par rapport à fin février 2008, (le trafic global du port toutes destinations confondues a baissé de 7%). Les responsables de Marseille Fos-sur-mer tentent d'expliquer cette diminution globale sensible dans laquelle l'Algérie pèse. Les analystes projettent-ils ainsi le coût, en hausse constante, du prix du billet maritime, de plus en plus cher par rapport au prix de l'aérien, ce qui n'était pas le cas par le passé : « les fortes augmentations tarifaires des compagnies maritimes ont conduit une partie de la clientèle (ndlr : maghrébine) à opter pour la traversée de l'Espagne, à annuler leurs projets de voyage ou à se détourner vers l'aérien ». Ils remarquent d'autre part, la forte concurrence tarifaire des compagnies aériennes, désormais trois à intervenir sur le marché algérien. Déjà en 2008 par rapport à 2007, pour ce même mois de février, le port de Marseille avait subi un contre-coup d'une diminution de 30% de passagers sur l'Algérie et de 17% au total sur le Maghreb. La raison était déjà avancée : « Une véritable guerre des prix s'est engagée entre les trois compagnies aériennes (ndlr : Air Algérie, Air France et Aigle Azur) desservant de plus en plus de villes en algérie et de nombreuses promotions visent à favoriser les déplacements en période creuse, et à remplacer le bateau par l'avion » . Outre ce facteur de transfert d'un moyen de déplacement vers un autre, les cadres du port mettaient aussi en avant celui de la baisse réelle, en raison de l'annulation pure et simple des voyages : « La baisse du pouvoir d'achat est sûrement une autre raison de la diminution du trafic sur le Maghreb ». D'autre part, sur la chute des voyageurs maritimes, le port Marseille-Fos met aussi en avant « La volonté du gouvernement algérien de lutter contre le commerce frontalier des ‘'trabendistes'' (petits trafiquants), qui pénalise particulièrement les lignes escalant en Algérie » . Le port a pourtant une raison de se satisfaire avec le trafic « croisiéristes » qui ne touche pas le même public mais qui affiche une hausse très importante (+450%). A fin février 2009, le nombre de croisiéristes en tête de ligne a progressé de 112% et celui de passagers en transit s'est élevé à 5675, contre aucun à fin février 2008. Mais là, il n'y a aucune retombée avec l'Algérie, qui accueille peu ou pas de croisière. En savoir plus http://www.marseille-port.fr/