Pénalisée déjà par une situation géographique aux confins de la wilaya, Un statu quo et un immobilisme qui ont privé la commune de plusieurs projets de développement. Au bout du désespoir, les habitants des mechtas de Aïn El Hamra, El Karia, Aïn Ksaïba, Ouled Nia et El Houima, n'ont pas manqué de crier leur indignation lors de la visite effectuée par le wali de Constantine, le 9 janvier dernier. Réclamant l'aménagement urbain, l'alimentation en eau potable, l'assainissement et l'éclairage, les habitants du chef-lieu de la commune et des bourgades environnantes, éprouvent chaque jour les pires difficultés pour rejoindre la ville de Zighoud Youcef, chef-lieu de daïra où sont concentrés les établissements administratifs. Peu de bus s'aventurent encore à traverser une quinzaine de kilomètres sur une route en mauvais état. L'autre axe reliant Béni H'midène à Didouche Mourad sur treize kilomètres n'est guère mieux loti. Le chemin de wilaya n°8, affecté il y a trois ans par les inondations et les chutes de neige, et devenu quasiment impraticable sur de longs tronçons, attend une réhabilitation qui tarde à venir. La seule opération inscrite a touché le chemin de wilaya n°10 reliant la RN27 à la RN3, pour développer la destination du site archéologique de Tiddis, devenu depuis six mois l'objet d'un intérêt particulier de la part des autorités de la wilaya, après des années d'abandon durant lesquelles il a subi un bradage systématique et même organisé. C'est d'ailleurs ce lieu qui semble redonner espoir à toute une région, grâce au pactole qui lui sera débloqué. La promesse faite par le wali de consacrer un montant de 25 millions de dinars, dont cinq millions réservés à l'étude, semble provoquer un effet d'entrainement pour toute la commune de Béni H'midène. Celle-ci devra en tirer encore profit, puisque un projet important ciblera la réhabilitation du chemin menant vers le site, ainsi que le village de Sefsafa, considéré comme étant la vitrine de Tiddis, chose qui ne manquera pas de créer des postes d'emploi. Toutefois, la commune de Béni H'midène reste encore mal classée en matière de projets de logements et d'habitat rural. Mis à part les quelques bâtisses «orphelines» érigées à l'entrée du chef-lieu de la commune, rien n'est venu, depuis des années, changer l'existence d'un lieu qui garde toujours les allures d'une bourgade entourée de quelques fermes isolées. Le problème du foncier reste encore un casse-tête pour une commune qui traîne un handicap de taille. Après le gaz de ville qui a fait son entrée, il y a quelques semaines seulement, les habitants de Béni H'midène attendent encore du travail pour les jeunes chômeurs, qui n'ont même pas de loisirs pour «tuer» des journées longues et ennuyeuses, et surtout l'arrivée de l'eau qu'il faut aller chercher à des kilomètres.
