Mostaganem. De notre correspondant Notamment durant cette première journée qui concernera la partie la plus opulente de la région. A savoir, la région Ouest qui regroupe les agglomérations de Stidia, Fornaka, Aïn Nouisy, Hassi Mamèche et Mesra, ainsi que le chef-lieu. Initialement, il était prévu pas moins d'une cinquantaine d'inaugurations, dont plus de la moitié programmées pour la journée d'hier. Si la santé, l'éducation et l'alimentation en gaz et en eau potable figurent en bonne place, il est apparu en effet une réelle prépondérance de projets d'investissement à caractère économique. C'est au niveau de la zone industrielle de Fornaka que la délégation présidentielle prendra connaissance de l'émergence d'un embryon non négligeable de l'investissement privé. En effet, l'une des toutes premières zones industrielles de la région aura attendu pendant plus d'une décennie avant de se voir enfin consacrée comme une zone d'activité à part entière. Et ce, depuis que des investisseurs nationaux et étrangers auront enfin franchi le premier pas. C'est à juste titre que les 3 unités industrielles qui viennent d'accueillir le président de la République peuvent prétendre à la notoriété et pourquoi pas à l'excellence. L'unité de bitumes qui appartient à un opérateur autochtone, la plus ancienne dans cet espace, produit une matière dont une grande partie était totalement importée. L'intégration maghrébine en point de mire Avec le projet de l'autoroute dont le coût est estimé à 11,4 milliards de dollars, et grâce au savoir-faire de son personnel, cette usine qui emploie pas moins de 110 personnes, est à même de prendre une part considérable dans la réalisation de ce mégaprojet de près de 10 milliards de dollars. Lancée en 2000, l'usine qui aura coûté 38 milliards de centimes est considérée comme le premier investissement à capitaux privés d'envergure dans la région. Les deux autres unités partagent en commun la présence pour une partie ou en totalité de capitaux étrangers. Ainsi, la première de ces entreprises, appartenant à l'ETRHB Haddad en association avec des investisseurs portugais qui s'étale sur près de 12 hectares, va produire des canalisations en béton renforcé. C'est un parfait exemple d'intégration économique en ce sens qu'à ses débuts, cette usine est déjà opérationnelle dans le grand projet du MAO auquel elle doit impérativement livrer plus de 18 000 buses renforcées qui permettront d'amener l'eau du barrage de Beni Ifren jusqu'à Oran, soit une distance de 100 km. Ces buses géantes, dont 2000 unités ont déjà été importées d'Egypte, ont permis la réalisation d'une première tranche. Cette technologie nouvelle est d'ores et déjà mise à profit à Fornaka où les premières buses ont été moulées avec succès. L'unité qui emploie 500 ouvriers est capable de produire journellement 4 km linéaires. Enfin, la plus importante unité dont le démarrage de la production serait imminent, appartient en totalité à un investisseur saoudien. S'alimentant directement à partir des gisements de silice disponibles dans la région de Sig, cette usine qui emploiera dans un premier temps 100 personnes, atteindra en seconde phase 350 emplois. La Adwan Chemicals Compagny, société de droit algérien, est une extension de la société mère implantée en Arabie Saoudite, qui exporte ses produits dans 35 pays à travers les 5 continents. Son implantation dans la région ne s'explique pas uniquement par la proximité des gisements de silice. En effet, la société qui produira dans un premier temps 45 000 t de silicate de sodium, 20 000 t de silicate de sodium neutre et de silicate de potassium, produira également pour ses besoins propres, 25 000 t de sable pur et 18 000 t de poudre de Silice, de quoi satisfaire largement la demande nationale et s'ouvrir le marché marocain. Une première dans l'intégration maghrébine qui fera certainement beaucoup de bien aux deux pays, habitués jusque-là à importer une large partie de leurs besoins. Sur le même site, l'investisseur saoudien met en projet une unité de production d'hypochlorite de soude (eau de Javel) qui devrait mobiliser pour sa réalisation 70 millions d'euros. Ayant longtemps lorgné du côté de la Soachlore, en vue de son acquisition, cet investisseur vient de franchir à nouveau une étape cruciale dans sa pénétration du marché maghrébin. Le président Bouteflika, dont la visite est jalonnée de réalisations de faible envergure comme ces locaux commerciaux dont l'utilité dans la lutte contre le chômage n'est pas démontrée, n'aura pas caché sa satisfaction face à ces 3 investisseurs dont la maîtrise technologique et la taille de l'investissement consenties auront convaincu plus d'un. A commencer par la population de la région qui observe avec admiration les réalisations qui poussent à un rythme inconnu jusque-là.
