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L'arganier de Tindouf
Publié dans El Watan le 23 - 08 - 2007

On a pu estimer la superficie recouverte par l'arganier auparavant, grâce aux arbres témoins (les souches) qui existent encore et qui nous ont permis d'établir une cartographie», explique Sadet Abdelkader, le conservateur des forêts de la wilaya. L'action dévastatrice de l'homme, et le laisser-aller inconscient ou par ignorance des autorités, durant de longues années, ont failli mener à la disparition pure et simple de cette espèce aux innombrables vertus. Ce n'est qu'à partir de l'année 2002 qu'on a commencé à s'intéresser à l'arganier. Convoité pour la qualité de son bois, dénommé d'ailleurs «bois de fer», l'arganier a fait l'objet, tout au long de ces années d'oubli, d'une exploitation sauvage de la part d'individus dont le seul souci est le gain quelles qu'en soient les conséquences. Selon les spécialistes, cette espèce n'existe que dans la wilaya de Tindouf, dont la région ouest subit l'influence de l'air marin.
L'effet de
l'océan Atlantique, distant de quelque
300 km à vol d'oiseau, y est pour quelque chose. A l'époque coloniale, quelques tentatives de plantation de cet arbre dans d'autres régions du pays ont été menées. On en compte six à Mostaganem et une à Mascara. Aujourd'hui, on en trouve à Baïnem et à l'Université de technologie d'Oran (USTO) mais en laboratoire.
Contre la désertification
A l'USTO comme à l'université de Chlef, on mène des expérimentations pour le recours à l'arganier dans la lutte contre la désertification qui menace les Hauts- Plateaux. Une des premières vertus de l'arganier, sur le plan écologique, n'est autre que la rétention du sol et donc la fixation des dunes qu'emprisonne une partie de ses racines en ramification horizontale. Ses autres racines s'enfoncent profondément dans le sol — des dizaines de mètres — à la recherche de l'eau qui lui permet de garder son feuillage vert persistant tout au long de l'année. Par ailleurs, la hauteur que peut atteindre l'arganier, jusqu'à 10 m et son branchage étalé et touffu offrent une ombre salutaire dans une région désertique exposée à de fortes chaleurs. «C'est un parasol géant naturel», dira un des mordus des campings aux Hamadas. Plusieurs personnes peuvent s'y abriter et bivouaquer à leur aise, dans une fraîcheur que nul ne pouvait imaginer trouver dans pareille fournaise. Sur le plan écologique, explique le conservateur des forêts, l'arganier crée un microclimat et une biodiversité végétale qui contrastent avec le milieu saharien. «Dans une zone couverte d'arganiers, vit une faune qu'on ne trouve pas ailleurs. On y rencontre même des lièvres et plusieurs sortes d'oiseaux dont, un aigle aperçu il n'y a pas longtemps», dira ce responsable en parlant du site Touiref Bouaâm. C'est ici, à 100 km au nord ouest de la ville de Tindouf, dans une zone située à 620 m d'altitude, et où survit encore cette espèce menacée, qu'a été décidée la création d'une réserve surveillée. Trente kilomètres par route puis 70 à travers pistes dans la région de Oued El Ma, pour découvrir la plus grande concentration d'arganiers qui, désormais, sera protégée contre l'action dévastatrice des charbonniers. Préservation de ce qui reste du tapis végétal, mais aussi la régénérescence de l'espèce. Ce projet auquel une enveloppe budgétaire de 30 000 millions de dinars a été consacrée, a pu voir le jour, grâce à la sensibilisation des autorités locales, reconnaît le conservateur des forêts. Lancé en 2006, le projet sera achevé en septembre prochain. Un forage avec bassin d'irrigation, une petite pépinière et une maison forestière. Protéger l'arganier, l'entretenir, le développer. La maison forestière permettra aux agents de la conservation d'être sur les lieux en permanence, afin de mettre un terme aux coupes de bois illicites. Elle servira aussi à héberger les universitaires d'Oran et de Chlef qui poursuivent leurs expériences. La petite pépinière, aménagée sur le site Touarif Bouaâm pour les pousses, éviterait les pertes enregistrées lors des déplacements des plants. La conservation des forêts a déjà procédé à la plantation de l'arganier au niveau de sa pépinière, située à la périphérie de la ville, mais, nous confie-t-on, un taux d'échec important a été enregistré au cours de leur transplantation sur site. «Dorénavant, nous élèverons l'arbre directement sur le site pour éviter les pertes», explique-t-on. On prévoit, par ailleurs, la plantation de 20 ha, dans un premier temps, pour l'extension du patrimoine existant. Pour mener à bien sa mission de préservation et de régénérescence de l'arganier, la conservation des forêts de la wilaya, en plus de l'apport de nos universitaires, n'a pas hésité à faire appel à des experts étrangers. Pour le moment, c'est l'éclosion trop lente de la graine qui pose problème. «Il faut, dit-on, l'irriguer pendant un mois pour qu'elle s'ouvre et on voudrait découvrir un moyen plus rapide». En plus de ses qualités écologiques, l'arganier présente des avantages sur le plan socioéconomique. Un arbre fourrager par excellence, produisant une sorte de baie comestible. De loin, on a l'impression que ce sont de grandes olives. Ses feuilles et son fruit qui jaunissent en mûrissant, servent de nourriture aux ruminants qui en rejettent le noyau.
Mets de l'huile !
Et c'est à l'intérieur de ce noyau que se trouve, en quelque sorte, la plus grande richesse de l'arganier : une amande oléagineuse. La matière qui fournit l'huile d'argan, «zite lergane», l'huile la plus chère au monde. On vient de procéder, pour la première fois, à la récolte de cette graine pour estimer la production en huile du site Touarif Bouaâm. Des témoignages évoquent l'existence d'une vieille femme qui fabriquait, de manière artisanale, l'huile d'argan dans cette région, il y a quelques temps. Les actuels promoteurs de l'opération auraient souhaité la rencontrer pour bénéficier de son expérience.
L'huile d'argan, qui a des vertus médicinales, est aussi utilisée en esthétique, confirment les connaisseurs. La préservation de l'arganier et l'exploitation de son huile pourraient mettre en branle, dans les années à venir, une véritable industrie, avec toutes les retombées que cela suppose pour une région qui n'en possède presque pas.


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