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L'Algérie malade de son urbanisme
Publié dans El Watan le 07 - 11 - 2007

Le pillage des réserves foncières et l'extension anarchique des tissus urbains qui en a résulté, constituent, sans conteste, les plus lourdes conséquences du peu d'intérêt qu'avaient porté les pouvoirs publics à l'urbanisme et plus largement encore à l'aménagement du territoire. Les choses semblent, cependant, s'être améliorées depuis la promulgation d'une batterie de lois (loi 90-29 de décembre 1990 et amendements apportés en avril 2004) et de réglements censés instaurer un peu plus d'ordre en matière d'occupation des sols, de qualité du bâti et d'aménagement urbain. Pratiquement toutes nos villes sont aujourd'hui pourvues d'un plan directeur d'aménagement et d'urbanisme (PDAU) dont certains adossés à des plans d'occupation de sols très détaillés. Ces instruments permettent de planifier des extensions rationnelles tout en étant économes sur les réserves foncières désormais soumises à des conditions d'emprise au sol très rigoureuses. Le problème qui se pose aujourd'hui est de savoir pourquoi les autorités concernées n'arrivent pas à faire respecter ces instruments d'urbanisme ayant pourtant force de loi. L'insuffisance de l'offre d'habitat par rapport aux immenses besoins en logements induits par l'exode rural et la poussée démographique est la cause la plus souvent évoquée par les différents opérateurs d'urbanisme que nous avons interrogés. Leur conviction : il sera impossible de faire dans la rigueur en matière d'urbanisme, tant que le décalage entre l'offre et la demande de logements sera aussi important. L'inaptitude de production nationale d'habitat à satisfaire la demande en logements est de nature à pousser ceux qui n'ont pas pu accéder à un toit, à l'acquérir ou à le réaliser, en faisant bien souvent fi des législations foncières et urbaines. La permissivité du contrôle, qui avait prévalu durant de longues années, les encouragera à se servir. Ils érigeront leurs maisons là où se trouvent des terrains disponibles, en violation des législations relatives à la construction et à l'urbanisme en vigueur. Avec le temps, ces constructions illicites se sont accumulées au point de constituer aujourd'hui de nombreuses et importantes zones d'habitat. Mal ou pas du tout intégrés aux tissus urbains existants, ces quartiers spontanés constituent à bien des égards, un véritable casse-tête pour les urbanistes qui éprouvent d'énormes difficultés à donner une cohérence urbaine à ces «coups partis» qui, avec le temps, ont forgé d'énormes parcs immobiliers informels à la périphérie de pratiquement toutes les villes algériennes. Les communes qui ceinturent l'agglomération algéroise (Sidi Moussa, Khemis El Khechna, Meftah, Bougara, etc.) sont, en effet, toutes sans exception, affectées par ces constructions sauvages qui empiètent sur les terres à haut rendement du Sahel et de la Mitidja et introduisent un irrémédiable désordre dans ces ex-villages coloniaux, dont l'urbanisme et l'architecture étaient, pour le moins, originaux. Les communes limitrophes d'Alger étant aujourd'hui saturées, le trop-plein de familles, en quête de travail et de toit, a commencé à se déverser très dangereusement sur les communes de la Mitidja occidentale (Beni Mered, Hadjout, Hameur El Aïn, etc.) qui étaient jusque-là épargnées. Le mitage de ce périmètre irrigué, qui figure parmi les plus fertiles du pays, a déjà commencé. Une visite à la Mitidja permet d'observer de nombreuses poches de constructions illicites qui, avec le temps, deviendront de gros quartiers d'habitation. La vocation agricole de la région se trouve ainsi sérieusement menacée. Le problème n'est malheureusement pas propre à la métropole d'Alger. Les urbanistes, relayés par la presse, signalent les mêmes désordres dans les régions d'Oran, de Constantine et de Annaba qui subissent une urbanisation effrénée, affectant dangereusement les terres à hauts rendements des communes périurbaines. Les instruments de planification urbaine (PDAU) dont elles sont dotées, sont pour la plupart inopérants tant les «coups partis» sont nombreux et la tendance des potentats locaux à outrepasser les règles d'urbanisme, très courante. Que faire face aux constructions illicites qui, non seulement, défigurent l'esthétique de nos villes, mais, pis encore, hypothèquent la vocation agricole des plaines les plus fertiles du pays ? Il est tout à fait certain que la législation, aussi actuelle et complète, ne saurait à elle seule venir à bout de ce fléau généré par l'ampleur des besoins sociaux et un mode de gouvernance peu dissuasif, dont l'action en la matière se réduit à quelques coups de boutoirs (généralement des démolitions) donnés périodiquement aux constructeurs illicites les plus vulnérables. La loi 04-05, offrant la possibilité aux maires et aux walis de procéder à la destruction de bâtisses illicites, peut beaucoup apporter à la lutte contre l'urbanisation sauvage. On ne comprend pas pourquoi il en est très peu fait usage. Un cadre du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme nous a appris que seuls 10% des constructions illicites recensées depuis juillet 2004 ont fait l'objet de démolition. La crainte d'émeutes, les élections, notamment locales, mais par-dessus tout, l'incapacité de l'Etat à reloger les populations concernées, constitueraient les principales causes de l'hésitation des pouvoirs publics à faire appliquer les lois qui régissent la construction et l'urbanisme.
Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme vient d'ouvrir une piste intéressante en matière de veille urbanistique, en préconisant le recours à la photo satellite pour repérer les constructions illicites, plus particulièrement les bidonvilles qui croissent à grande vitesse. Repérés instantanément par télédétection, ils pourraient être plus aisément contrôlés et dans tous les cas signalés aux autorités habilitées par la loi 04-05 à les éradiquer.

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