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Le premier film algérien
Publié dans El Watan le 07 - 02 - 2008

L'œuvre est construite comme un conte, sinon un poème. Dans un arabe parfait, la voix off raconte… Il était une fois dans une oasis algérienne (le film est tourné à Tolga-Biskra), une tribu appelée les plongeurs du désert au rôle vital : l'écurage des puits obstrués de sable et de boue. Depuis la nuit des temps, ces plongeurs bénévoles risquent leur vie pour cette mission d'intérêt public. Un jour, la belle Leïla vient remplir sa jarre à la fontaine publique mais la trouve asséchée. Les palmiers commencent à jaunir et les régimes de dattes à tomber. Les chèvres courent dans tous les sens et les visages des habitants se crispent d'angoisse. Cheikh Messaoud, cheikh de l'oasis, envoie vite un émissaire aux plongeurs du désert : Cheikh Ali (Himoud Brahimi) et son fils Mansour (Djamel Chanderli) qui vivent du tressage des couffins à partir de tiges de palmes. Sitôt, le message reçu, ils accourent.
L'eau ne coule plus. Gros plan sur la surface stagnante et polluée. En trois minutes, la situation dangereuse pour la survie de la communauté est exposée et le suspens est mis en place par le réalisateur. On prépare la plongée. Un rituel. D'abord la mesure de la profondeur : un couffin lesté d'un gros caillou est descendu avec une corde. En surimpression, on suit sa descente dans un travelling profond. Cinquante mètres, explique le commentaire adapté en arabe par Mohamed Achit.
On allume un feu afin que le plongeur puisse se réchauffer après chaque plongeon dans l'eau glacée. Pour supporter cette température, le corps du plongeur est enduit de graisse animale dont il se bouche aussi les oreilles et les narines afin de résister à la pression de l'eau, lourde parce que douce. La musique de Mohamed Iguerbouchène accentue la tension. Le plongeur est presque prêt. Reste la préparation psychologique, essentielle à l'apnée. Dans le film, elle est spirituelle et rajoute une dimension mystique à la dangerosité de l'action : Cheikh Ali prie. Ensuite, il enlève son burnous, et découvre son corps d'Apollon, comme l'acteur algérois aimait à décrire son anatomie. Commence la descente.. Le puits est étroit. Pas plus d'un mètre carré, précise la voix off en appui à l'image. On suit le plongeur en surimpression sur une image d'eau coulante. Le corps athlétique du véritable plongeur qu'était Momo est mis ainsi en valeur. Cinq mètres, dix, vingt, trente et plus… Les visages des habitants sont tendus à l'extrême. Cheikh Ali atteint enfin le fond. A mains nues et dans le noir (bien entendu le spectateur voit clair car c'est du cinéma) il commence à déboucher. Après trois minutes sans respiration, il remonte avec les couffins emplis de boue sablonneuse. Il court se réchauffer sous le burnous que son fils Messaoud lui tend rapidement près du feu. Mais il ne doit pas s'attarder parce que la boue se reforme vite et l'opération doit être répétée jusqu'à huit fois pour réussir. Il descend et redescend… A la fin, l'eau coule à nouveau et les visages s'égayent. Mansour, avec un large sourire, lance un regard complice à Leïla.
Rassurez-vous, ce n'est que le début du film… Du temps a passé et de l'eau a coulé depuis sous les palmiers. Un jour, la bête est arrivée : une machine aux énormes pistons qui accomplit le travail que faisait jadis Cheikh Ali. L'eau jaillit de la terre à 130 litres, seconde, note la voix off. Cheikh Ali, devenu vieux, regarde avec un air nostalgique l'eau couler. Une voiture noire passe en profondeur de champ. Le colon, avec son chapeau caractéristique, explique la modernité à Cheikh Ali, transformé avec une barbe blanche en sage de la palmeraie. Le colon lui fait la visite du «propriétaire» ! Les palmiers sont chargés de régimes et même, image insolite et intelligente à la fois : des oies et des canards peuplent l'oasis. Cheikh Ali n'est pas impressionné. Il se retire avec son fils pour aller revoir le vieux puits. Le fils paniqué, regarde le père et mime une question qui nous est claire : «Et maintenant, qu'allons-nous devenir ? Ils sont forts. Ils ont des machines…» Et là, Tahar Hannache, cinéaste racé, marque un temps. Gros plan sur le visage triste de Cheikh Ali qui nous regarde durant ce qui semble une éternité. Puis, autre plan rapproché du vieil homme et de son fils. Et à ce moment, Cheikh Ali prononce la seule et unique réplique du film entièrement « parlant» en voix off. Avec une voix grave il dit : «La illaha ila Allah» Il n'y a de Dieu qu'Allah. Fin.


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