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Compte rendu du tournage
Publié dans El Watan le 13 - 03 - 2008


En se rendant à notre hébergement pour
prendre possession de nos chambres et
déposer notre barda, voilà que par le pur
des hasards, nous nous sommes tombés
nez à nez avec un officier de police, lui
aussi nous a chaleureusement salué, et
après nous avoir souhaité la bienvenue à
Reggane, il nous a posé quelques questions
sur notre présence ici. Finalement,
il a souhaité jeter un oeil sur nos passeports,
puis il a griffonné sur un papier,
nos numéros de passeports et les dates
d'entrées au pays et le numéro de visa
d'Hervé.
Nous sommes partis d'Alger la veille.
Nous sommes arrivés à Adrar par un
vol de nuit, très tard. J'ai dormi durant
tout le vol, jusqu'à ce que l'impact du
train d'atterrissage sur le tarmac m'ait
tiré de ma torpeur. Il faisait un froid de
canard. Nous avions attendu à l'aéroport
plus d'une heure avant qu'un taxi daigne
monter le bout de son nez pour qu'on
puisse se rendre à notre hôtel.
La faim, le froid et la fatigue ont fini
par avoir raison de la patience d'Hervé.
Normal il n'était qu'à son deuxième
voyage en Algérie, et l'Algérie et plus
particulièrement le Sahara ça se mérite.
Pour les apprécier, il faut savoir être
zen, et surtout faire la rupture avec le
stress des mégalopoles françaises. Nous
sommes à deux heures seulement de
Paris, et c'est déjà une autre planète. Le
Sahara est l'un des plus beaux pays que
je connaisse!
Oublié la faim, le froid et la fatigue,
Hervé s'est réveillé tôt et de bonne
humeur. Il m'a précédé pour prendre le
petit déjeuner, je l'ai rejoint dans un café
situé dans une palmeraie, juste en face
de l'hôtel. Avant même que je lui dise
bonjour, il m'a lancé, sur un ton quasi
théâtral: ce lieu est magnifique, c'est un
vrai bonheur, tu ne trouves pas. Moi
j'avais surtout hâte de m'envoyer un
grand thé à la menthe derrière la cravate.
Ensuite nous avions fait un tour dans
le centre ville où j'ai acheté quelques
paires de chaussettes pour la durée du
séjour.
Notre destination finale c'est Reggane,
deux heures de route depuis Adrar et il
fallait faire dare-dare, car si nous tardions
trop, on risquera de faire le trajet
dans la canicule.
Après des négociations rondement
menées avec le taxieur comme on dit
ici, nous avions pris place à coté du
chauffeur, car Hervé ne voulais absolument
pas monter derrière, son argument
est imparable, derrière, en cas d'accident,
m'expliquait-il, la désincarcération
est très difficile.
A Reggane, nous avions d'abord pris
possession de nos chambres, et pendant
que Hervé checkait la caméra, j'en ai
profitais pour jeter un oeil sur le planning
de la semaine et commençais par
donner quelques coups de téléphone
pour bétonner la suite…
La dernière fois que nous avons tourné
à Hamoudia, on était constamment
escorté par les gendarmes et par l'armée,
cette fois à part le policier que
nous avons rencontré en arrivant, notre
présence ne semblait émouvoir personne,
et c'est tant mieux, car c'est ainsi
qu'on est à l'aise pour bosser. Nous
avons attaqué notre tournage dès le
lundi matin.
Nous avons commencé par les prises de
vue aériennes, ce fut la première fois de
ma vie que je survolais le Sahara à bord
d'un hélicoptère. Nous avons survolé, à
basse altitude, la base vie d'Hamoudia,
puis le champ de tir avec ses quatre
points zéro. Ensuite, nous avons réalisé
plusieurs survols de Reggane ville et ses
palmeraies environnantes. J'ai découvert
une autre ville, je ne soupçonnais
pas Réggane aussi vert! Quand je
pense au discours de Jules Moch le 5
novembre 1959 devant l'assemblée
générale des nations unis, présentant
Reggane comme futur Centre d'Expérimentations
Atomiques, parce que,
disait-il alors, c'est un lieu où il n'y a
aucune vie animale et végétale… Ce
monsieur a perdu une belle occasion de
se taire, parce que dans cette vallée du
Touat, l'eau coule à flot et les palmeraies
et les jardins sont d'un beau vert
très vif. On y cultive les palmiers, mais
aussi des tomates, des poivrons, des
céréales, des patates et toutes sortes de
choses, et ce, grâce au système ancestral
et ingénieux des fougarates, qui permettent
une vie végétale riche et abondante.
Je connaissais déjà Hamoudia et son
champ de tir, on s'y était rendu par
route, avec Hervé Portanguen et Bruno
Barrillot lors de notre premier voyage,
c'était en novembre 2007. Mais l'observation
depuis le ciel change tout, elle
donne l'impression de découvrir un
autre endroit.
La vision verticale tranche avec la vue à
l'horizontale, elle induit une perception
inédite de l'espace. Jamais l'expression
prendre de la hauteur ne m'a semblé
aussi juste. Je me suis rendu compte
combien cette parcelle de désert était
immense, et combien le désastre était
grand! Partout des taches noires
souillent le sable ocre et pur. D'ici
j'avais une vision universelle du drame.
Le fait d'avoir bénéficié d'un double
point de vue, terrestre et céleste, renforce
la lecture du désastre et donne de
l'éloquence au regard. Pendant ce survol,
j'ai pensé à l'expression du copilote
du B52 américain qui a largué la bombe
sur Hiroshima. De son cockpit, en
regardant l'apocalypse provoqué part la
première bombe atomique de l'histoire,
il s'est écrié: mon dieu qu'avons-nous
fait…Aujourd'hui aussi, on peut s'interroger
: mais qu'a-t-elle donc fait aux
hommes cette parcelle de Sahara, ce
bout de terre nu, pour qu'on lui a inoculé
ce poisson, la rendant ainsi malade
pour l'éternité, la transformant en lieu
malsain? Et pour cause, lors de notre
première visite, nous étions accompagnés
par l'expert Bruno Barrillot, il
avait avec lui un petit compteur Geiger
de la CRIIRAD, à peine posé sur le
sable vitrifié, l'appareil se mettait à cracher
le maximum, il est complètement
saturé, l'endroit est contaminé pour plusieurs
milliers d'années, me dira l'expert!
– 06 79 30 56 96
– [email protected]


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