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Nacer Djabi. Chercheur au CREAD et sociologue
Publié dans El Watan le 29 - 03 - 2008

– L'UGTA organise aujourd'hui son congrès. Ces assises vont avoir lieu dans une conjoncture particulière, jalonnée notamment par l'émergence des syndicats autonomes. Quelle est, selon vous, en tant que sociologue, la situation de la centrale syndicale ?
– L'UGTA a perdu beaucoup de ses adhérents et de sa crédibilité. Son audience a subi un changement profond. Connue comme un syndicat ouvriériste (la majorité de ses militants étaient des fonctionnaires), l'UGTA avait une audience auprès de la couche des travailleurs qualifiés. Depuis l'apparition des syndicats autonomes, elle a connu une érosion. Pratiquement, dans tous les secteurs qualifiés (l'enseignement, la santé, la Fonction publique), les travailleurs ont tourné le dos à l'UGTA et se sont dirigés vers les syndicats autonomes. Cela a fait que l'UGTA est restée cantonnée dans le secteur industriel public, qui est lui-même en crise. Là, c'est un élément objectif, dans la mesure où le nombre de secteurs où ce syndicat avait une base ne cesse de se rétrécir. En outre, l'UGTA peine à convaincre les jeunes ouvriers. Donc, elle n'arrive pas à s'imposer dans deux grandes catégories de travailleurs, en l'occurrence les jeunes travailleurs dans des secteurs comme le BTHP et les femmes qui sont de plus en plus nombreuses à faire leur entrée dans le domaine du travail.
– Quelles sont, à votre avis, les raisons qui font que les travailleurs, notamment les jeunes, comme vous le dites, tournent le dos à la centrale syndicale ?
– L'UGTA avait une base dans l'industrie et dans le secteur public. Aujourd'hui, le secteur public est faible. Nous avons 60 à 65% des emplois qui sont générés par le secteur privé. Dans ce dernier, l'UGTA n'a jamais pu avoir une base. Elle préfère avoir comme partenaire l'Etat patron. Elle n'a pas voulu avoir comme partenaire des patrons privés et c'est pour cela qu'elle n'a pas fait, depuis l'indépendance, un travail pour avoir une base sociale bien définie dans le secteur privé. Ainsi, l'UGTA est inexistante dans le secteur privé ; elle est rejetée par la main-d'œuvre qualifiée qui lui préfère les syndicats autonomes. Les jeunes travailleurs et travailleuses ont, par ailleurs, une idée négative sur le syndicat et le syndicalisme. Si l'UGTA veut rajeunir sa base, elle doit changer de comportement, de fonctionnement et doit restituer le travail syndical. Je crois que le problème de l'UGTA est celui de la réhabilitation du travail syndical. Comment elle parviendra à réhabiliter le syndicalisme et comment redorer son image de façon à ce qu'elle puisse capter les nouvelles générations de travailleurs ? L'UGTA doit d'abord entreprendre un véritable travail de démocratisation à l'intérieur de ses structures si elle veut avoir une large base. Elle doit aussi former ces cadres pour une nouvelle approche du travail syndical. Tout cela pour faire émerger un nouveau syndicalisme en Algérie.
– A la lumière de ce que vous dites, quel est l'avenir de ce syndicat ?
– Je ne suis pas très optimiste. Si elle veut survivre encore, l'UGTA doit s'ouvrir sur le privé, fournir un grand travail pour convaincre les jeunes et les femmes qui entrent en force dans le monde du travail, comme elle doit diversifier ses actions envers la main-d'œuvre qualifiée. Elle doit se démocratiser, car aujourd'hui les choses ont changé. Durant les années 1990, l'UGTA se cachait derrière l'argument du terrorisme et la crise économique pour éviter de se démocratiser. Aujourd'hui, elle n'a plus d'excuse pour aller dans cette voie et avoir une véritable indépendance par rapport au pouvoir et aux partis politiques.
– Vous ne pensez pas que c'est l'emprise de certains partis sur sur la centrale syndicale qui a affaibli davantage celle-ci ?
– Je crois que c'est une culture chez les cadres de la centrale eux-mêmes. Ils ne veulent pas avancer et acquérir une autonomie. Ils cherchent toujours un appui des partis politiques ou du pouvoir. Donc l'UGTA doit s'autonomiser par rapport au pouvoir politique pour devenir le grand syndicat national autonome représentant toutes les catégories de travailleurs avec des revendications claires.
– Vous ne croyez pas que l'UGTA a cessé aujourd'hui de défendre les droits socioprofessionnels des travailleurs ?
– L'équipe dirigeante actuelle est la plus mauvaise que l'UGTA ait jamais connue. C'est une équipe très inféodée au centre de décision politique et qui ne dispose ni d'un charisme ni d'objectifs clairs. Je crois qu'elle a raté l'occasion de s'imposer sur la scène comme représentant de tous les travailleurs. L'Algérie a besoin d'une grande centrale et je crois que l'équipe actuelle n'est pas à la hauteur de cette tâche. Le problème de l'UGTA est aussi celui des pouvoirs publics qui cherchent toujours à avoir des appuis dans le milieu syndical. Malheureusement, le pouvoir parvient souvent à placer ses relais au niveau de la centrale syndicale. Il a étouffé toute opposition démocratique au sein de l'UGTA en imposant l'équipe qui a la plus grande proximité avec lui.


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