À travers une histoire familiale, c'est celle de l'Algérie soumise au joug de la colonisation que nous retrouvons dans ce roman, une véritable leçon d'histoire qui nous transporte de la fin du XIXe siècle jusqu'à l'indépendance de l'Algérie. Les bouleversements vécus par un clan atome d'une tribu éclatée, par une famille de ce clan, par le douar de Ouled El Kaïm et par un village de l'Algérie profonde se confondent avec ceux que connaît la société algérienne : résistance active et passive à la conquête militaire et à l'extension de la colonisation, dépossession des fellahs, démembrement des tribus, paupérisation et acculturation, mais aussi prémices du mouvement national, déclenchement de la guerre de libération nationale, indépendance arrachée dans la douleur et début de la reconstruction de l'Algérie avec l'apparition de nouveaux problèmes... L'auteur, appartenant à cette « génération de transition » qui a connu la période coloniale et a eu le bonheur de voir l'Algérie recouvrer son indépendance, nous décrit, avec un regard d'enfant puis d'adolescent, les sociétés algérienne et coloniale qui évoluaient chacune de son côté, pour finir par se tourner franchement le dos avant de s'affronter dans une lutte impitoyable. Dans un village proche de Constantine, une région rurale, où, à quelques exceptions près, la population européenne avait perdu tout sens du discernement, toute humanité, il nous dépeint une véritable palette de portraits qui reflète la complexité des rapports inter-raciaux bâtis sur le mépris, l'exclusion et la ségrégation. Bâtis sur le racisme aussi de la part de colons qui l'affichaient comme un titre de noblesse. Biographie Hocine Meghlaoui est né pendant la Seconde Guerre mondiale dans une famille de paysans non possédants, dans un coin reculé de l'Algérie profonde. Après le départ forcé de son père à la guerre, sa famille s'installa à Mila où il fit ses études primaires avant d'être admis au Collège moderne de Constantine. Après l'indépendance, il poursuivit ses études supérieures à l'Institut d'études politiques d'Alger et à l'Ecole nationale d'administration avant d'embrasser la carrière diplomatique. Il fréquenta aussi l'American University de Washington D. C., où il obtint un diplôme de langue anglaise. Diplomate depuis 1970, l'auteur a une carrière internationale et nationale bien remplie. Il a gravi tous les échelons jusqu'au poste de secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Il a été ambassadeur auprès d'une dizaine de pays et représentant permanent auprès de l'OUA à Addis-Abeba, et de l'ONU à Genève. Il a quitté à trois reprises le ministère des Affaires étrangères pour accomplir son devoir au sein de l'ANP, pour servir en qualité de chargé de mission pour les affaires diplomatiques à la présidence de la République et pour occuper, de 2006 à 2008, le poste de directeur de cabinet du chef du gouvernement.
